L’islam jugé à ses fruits

EsclavageUne première partie, L’islam jugé à sa racine, a donné le jugement de l’historien : l’islam a un gros problème de cohérence historique, car il reconnait Jésus comme le Messie, il invoque même son autorité, mais il refuse son enseignement. L’islam se contredit donc lui-même, et c’est le premier dilemme des musulmans : un dilemme historique. – Voici maintenant un autre point de vue : celui de la morale (car toute religion doit être jugée d’après ses fruits : le type d’homme et de société qu’elle produit).

L’islam, venu après le christianisme, a présenté un idéal moral et social de beaucoup inférieur. L’évidence de cette vérité est si grande qu’il suffit de signaler en quelques mots les différences des deux religions pour que toute contestation soit impossible.

Deux morales bien différentes

1. Le mariage et la famille

Prenons d’abord la loi du mariage et de la chasteté :

  • La loi chrétienne, c’est le mariage unique, indissoluble et la prohibition absolue de tout ce qui s’écarte de cette union de deux êtres qui doit durer autant que leur vie.
    [N.B. : Dans les pays chrétiens, les lois détruisant la famille viennent des ennemis de l’Eglise :
    – Divorce : Alfred-Isaac Naquet, franc-maçon (loi du 27 juillet 1884)
    – Planning familial : organisé en 1958 par Richard Dupuy (grand-maître de la Grande Loge de France), le Dr Pierre Simon (futur grand-maître de la même obédience maçonnique), Daniel Mayer (président de la Ligue maçonnique des Droits de l’Homme) et les féministes de la loge maçonnique du Droit Humain.
    – Contraception : Lucien Neuwirth (franc-maçon) et Pierre Simon (déjà nommé), en 1967.
    – Avortement : Robert Boulin (franc-maçon), puis Simone Veil (1975).]
  • La loi musulmane permet le divorce à volonté. Les musulmans ont le droit d’avoir quatre femmes légitimes, plus autant de concubines esclaves qu’ils le veulent, sous la seule condition qu’ils aient pu les acquérir par la force ou à prix d’argent, et qu’ils soient assez riches pour les nourrir. C’est la liberté complète de la recherche des satisfactions sensuelles, sous une seule condition, celle de la richesse. Le riche a son harem; le pauvre est obligé, faute de ressources, de se contenter d’une seule femme. Mais qui peut croire qu’en présence d’un exemple de liberté si grande accordée aux sens, venant des classes supérieures, les déshérités de la terre se tiendront volontiers dans les limites rigoureuses d’une continence imposée par la nécessité ? L’Orient musulman est la patrie des vices infâmes. Leur existence semble la nécessaire conséquence du régime légal que nous venons d’exposer. Il faut ajouter que ces vices sont publiquement pratiqués par les riches et les puissants. Ils ne sont que faiblement réprouvés par la loi religieuse et sont considérés comme des fautes vénielles.

    Il y a d’ailleurs une liberté qui appartient aux plus pauvres, celle du divorce. Tout musulman peut renvoyer sa femme et en prendre une autre à son gré. L’échange des femmes entre deux maris est même permis et se pratique quelquefois.

islam ouahabite

2. Le paradis

  • Conformément à son principe de chasteté, le christianisme ne donne du bonheur des élus que des peintures idéales et pures.
  • Le paradis de Mahomet est connu de tous. Les défenseurs de l’islam ne veulent voir que de simples allégories dans les houris aux yeux noirs qui habitent ou plutôt qui meublent les jardins célestes – car ces créatures ne semblent pas avoir d’âme, ni être considérées comme des personnes. Admettons que ce soient des allégories. Le sens propre prévaudra souvent sur le sens figuré.

3. L’esclavage

  • Le christianisme n’a pas directement aboli l’esclavage, mais il a établi dès l’origine l’égalité de l’esclave et du maître au point de vue de la loi religieuse et a soumis les relations entre le maître et l’esclave à la règle du mariage unique.
  • Selon la loi musulmane, l’esclave est la propriété du maître, sauf certains cas où il a le droit d’être affranchi. De là ces caravanes qui vont chercher des esclaves en Afrique et en Circassie et qui sont une des plaies toujours béantes du monde musulman.

4. Violence et pillage

  • Le christianisme a établi en principe que la religion doit être propagée par la persuasion. Il condamne la recherche excessive des richesses.Ses martyrs et ses ascètes ont dès l’origine glorieusement mis en pratique ces règles salutaires.
  • L’islam a pour principe que le sabre est le moyen naturel et efficace de la conversion des infidèles ; que si on ne les force pas à se convertir, ils doivent au moins payer le tribut aux musulmans, favoris d’Allah, qui leur attribue les richesses de la terre.

    C’est conformément à ce principe que Mahomet a commencé, à Médine, ses expéditions religieuses par le pillage des caravanes, se réservant la cinquième part du butin, et prenant à la guerre pour sa part les plus belles esclaves.


L’islam est inférieur, tout en étant postérieur.

Cette comparaison, que nous pourrions prolonger, suffit pour montrer que l’islam, venu après le christianisme et s’en déclarant l’adversaire, ne saurait être une doctrine divine.

Si l’islam était plus ancien, s’il avait paru au temps de Moïse, la question serait plus douteuse. On pourrait dire en effet qu’il y a dans l’Ancien Testament un certain nombre d’usages tolérés chez les patriarches, tels que la polygamie et le concubinat des esclaves, et que Jéhovah donne à son peuple pour apanage les terres conquises sur les Chananéens. Ce n’est pas ici le lieu d’expliquer comment ces faits qui nous étonnent peuvent être conciliés avec les attributs divins qui nous sont clairement révélés dans les mêmes livres de l’Ancien Testament. Il s’agissait évidement d’un état social primitif et barbare, dans lequel existaient des coutumes qui choquent nos mœurs plus civilisées et surtout nos mœurs chrétiennes, et que Dieu a pu tolérer dans une mesure qu’il nous est difficile de bien comprendre.

Il serait possible aussi de montrer qu’il y a encore loin des faits difficilement explicables de l’Ancien Testament, au cynisme de mœurs et à la sauvagerie qui apparaît dans l’islam du vivant même du fondateur.

Mais ce n’importe pas à notre question. L’islam n’est pas né au temps d’Abraham, il est né en l’an 622 de l’ère chrétienne, en face du christianisme et en présence de ses exemples.

Ecole coraniqueDilemme moral pour le musulman

Dès lors, si l’on voulait attribuer à l’islam une origine divine, on pourrait poser ce dilemme : ou le christianisme directement opposé à l’islam est divin de son côté, ou c’est une œuvre humaine.

  • Si le christianisme est divin, il y aurait donc deux religions divines opposées, l’une prêchant la chasteté, l’autre permettant les mœurs que nous avons décrites ; l’une prêchant la patience et la douceur de ses martyrs, l’autre ordonnant la propagation de la vérité par le sabre : Dieu se contredisant lui-même.
  • Si d’autre part on considérait l’islam comme divin et le christianisme comme une œuvre humaine, ce serait alors l’homme qui prêcherait la chasteté, l’indissolubilité du mariage, la patience, le mépris des richesses, et ce serait Dieu qui, par son prophète, autoriserait les hommes à se livrer à leurs passions sensuelles et à leur cupidité.

Nous pouvons aller plus loin encore et dire que l’idéal musulman, si tant est que ce nom soit applicable à une doctrine si basse, est encore inférieur à l’idéal purement humain du brahmanisme et du bouddhisme. C’est donc une folie et presque un blasphème d’attribuer à Dieu une telle religion.

Un proverbe du Moyen Age, attribué à Averroès, et répété par les rationalistes de l’époque, exprimait sur l’islam, vu de près, un jugement plus sévère encore que celui que nous venons de porter. Ce proverbe est la critique des trois grandes religions seules connues alors. Le christianisme, disait-on, est une religion impossible à cause de ses mystères, le judaïsme une religion d’enfants, l’islam une religion de pourceaux [1] . Le mot est dur, mais le proverbe pourrait presque être admis par les chrétiens. Car en disant que leur religion est impossible, on dit implicitement qu’elle est divine, puisqu’elle existe, et que ce qui est impossible aux hommes n’est possible qu’à Dieu.

D’après Paul de BROGLIE (1834-1895),
Problèmes et conclusions de l’histoire des religions,
Paris, 1885, p. 221-225.

[1] — Cité par Ernest RENAN, Averroès, 2e partie, ch. 2, § 15.