Oct 19

Paul VI bienheureux ?

1970-04-10 Pasteurs protestants et le Pape Paul VITélécharger : Paul VI bienheureux ?

Après la reconnaissance de « l’héroïcité des vertus » du pape Paul VI par Benoît XVI le 20 décembre 2012, le dimanche 19 octobre 2014 a eu lieu à Rome sa prétendue béatification par le pape régnant François accompagné du pape sortant Benoît XVI. Après les fausses canonisations des papes Jean XXIII et Jean-Paul II, nous avons une fausse béatification.

 

En effet le pape Paul VI ne peut pas être présenté comme un modèle pour les chrétiens. Pour être béatifié ou canonisé, un pape doit avoir exercé des vertus chrétiennes héroïques non seulement comme chrétien, mais comme pape. Or, loin d’avoir exercé des vertus exemplaires, le pape Paul VI est un de ceux qui ont le plus fait, avec les papes Jean XXIII et Jean-Paul II, pour l’auto-démolition de l’Église.
Commençons par rappeler quelques faits concernant son pontificat, puis donnons quelques documents.

Énumération de faits concernant Paul VI

Une première liste de faits se trouve dans le livre de Mgr Lefebvre, Le coup de maître de Satan 1 :

Énumération des faits qui, pris séparément, peuvent paraître insignifiants, mais qui, vus à la lumière du nouvel humanisme, prennent une signification
stupéfiante.

  • Visite à l’ONU et appui apporté à cette organisation maçonnique ennemie de tout ce qui est catholique. [Le 4 octobre 1965, avec un discours
    humaniste – « ce que vous proclamez ici, ce sont les droits et les devoirs fondamentaux de l’homme, sa dignité, sa liberté, et avant tout la liberté religieuse. Nous sentons que vous êtes les interprètes de ce qu’il y a de plus haut dans la sagesse humaine » – et pacifiste – « jamais plus la guerre, jamais plus la guerre ! »]
  • Visite à la salle des cultes de l’ONU, véritable temple maçonnique. [Le même jour, Paul VI est entré dans « la chambre de méditation », sanctuaire maçonnique au centre duquel il y a « un autel pour un Dieu sans visage ».]
  • Paul VI déposant la tiareAbandon de la tiare, signe de pouvoir du pontificat [le 13 novembre 1964, Paul VI déposa la tiare sur l’autel, en plein concile devant tous les évêques
    du monde entier, y renonçant définitivement].
  • Refus de la condamnation du communisme au Concile.
  • Présence gênante des observateurs de toutes religions aux séances du
    Concile.
  • Nomination des quatre modérateurs.
  • Intervention d’une femme au Concile.
  • Voyage en Israël. Contact avec le Grand Rabbin.
  • Embrassements d’Athénagoras avec levée d’excommunication. Athénagoras a eu un enterrement maçonnique. [Lors de son voyage
    en Terre Sainte, le 6 janvier 1964, sur le mont des Oliviers, Paul VI embrassa le patriarche orthodoxe Athénagoras I, maçon du 33e degré.
    C’était la première rencontre entre un pape et un patriarche depuis le concile de Florence (1439). A l’initiative du pape, le patriarche et
    lui-même bénirent ensemble l’assistance.]
  • Intervention contre le « Coetus internationalis Patrum » mais soutien aux cardinaux libéraux.
  • Remise de l’anneau papal à Ramsey, à Saint-Paul-hors-les-murs. Ramsey, laïc, maçon et hérétique. Bénédiction donnée avec le Pape à toute l’Eglise
    présente : cardinaux, évêques, clergé, etc. [Cette cérémonie eut lieu le 23 mars 1966]
  • Visite à Bogota pour soutenir les revendications des « camperinos » et indirectement des « guérilleros ».
  • Visite aux Philippines pour arriver à Hong-Kong où un discours procommuniste devait être prononcé, mais a été interdit par le gouverneur de
    Hong-Kong.
  • Décret pour les mariages mixtes, sans exigence pour le baptême catholique des enfants.
  • Nomination d’une commission pour la pilule, avec attente de deux années pour décider !
  • Décret sur l’hospitalité eucharistique permettant à des protestants de recevoir l’Eucharistie.
  • Secrétariat pour l’unité avec des déclarations philo-luthériennes.
  • Secrétariat pour les non-chrétiens.
  • Suppression des fêtes d’obligation.
  • Suppression du jeûne eucharistique.
  • Suppression de l’abstinence.
  • Autorisation des Messes du samedi pour le dimanche.
  • Autorisation pour l’incinération.
  • Concélébration de pasteurs anglicans au Vatican.
  • Bénédiction des Pentecôtistes dansant et hurlant à Saint-Pierre.
  • Baisement des pieds de l’orthodoxie.
  • Remise aux Musulmans du drapeau de Lépante.
  • Remise du chef de saint Jacques aux Orthodoxes.
  • Et toutes les grandes réformes :
    • Réforme liturgique.
    • Réforme des séminaires.
    • Démocratisation des institutions : synode des évêques à Rome ; conférences épiscopales sans délimitation précise de pouvoir ; conseils presbytéraux diocésains.
    • Réforme de la Curie romaine et spécialement du Saint-Office. Centralisation.
    • Réforme de la nomination des évêques.
    • Révision et modernisation de toutes les Constitutions des sociétés religieuses.
    • Démission obligatoire des évêques à 75 ans.
    • Éviction pour le Conclave des cardinaux de 80 ans.

A cette liste impressionnante, on peut ajouter d’autres actes.

D’abord quelques faits tirés du livre d’Albert Briault et Pierre Fautrad, Le Ralliement de Rome à la Révolution [2] :

  • Cadeau de la crosse et de l’anneau au bouddhiste U’Thant [Secrétaire Général de l’ONU].
  • Port de l’Éphod du Grand Prêtre juif en place ou auprès de la Croix pectorale.
  • Prière commune au C.O.E. à Genève.
  • Participation à une célébration oecuménique à Sidney.
  • Abolition des ordres mineurs et du sous-diaconat.
  • Remplacement systématique des évêques fidèles par des progressistes, voire communistes.
  • Remplacement des curés et des vicaires par des « équipes sacerdotales ».
  • Suppression du serment anti-moderniste.
  • Traductions hérétiques, oecuméniques de la Sainte Écriture.
  • Catéchisme Hollandais, hérétique, répandu partout.
  • Universités catholiques et Grands Séminaires devenus des foyers d’hérésie.
  • Liberté presque entière laissée aux pervertisseurs, clercs et laïcs, de l’enfance et de la jeunesse, dans les écoles et même les églises.

Ajoutons quelques faits tirés des études abondantes, mais pas toujours bien référencées, de Don Luigi Villa.

Le 20 mars 1965, Paul VI a reçu en audience des dirigeants du Rotary Club, une organisation maçonnique, et a dit que « la formule » (« amitié et culture ») de ce groupe para-maçonnique était bonne, que « la méthode » (rencontres périodiques conviviales) était bonne, enfin que « les fins » (exigences professionnelles, progrès de la culture, relations amicales entre les hommes et le nations) étaient bonnes [3].

Paul VI a voulu que Giordano Gamberini (1915-2003) [4], Grand Maître du Grand Orient d’Italie, un des fondateurs et « évêque », sous le nom de Tau Julianus, de l’Église gnostique italienne, fasse partie du comité directeur de la Bibbia concordata [5]. Giordano Gamberini y a assuré la traduction de l’Évangile de saint Jean. Il écrivit plus tard l’éloge funèbre de Paul VI dans La Rivista Massonica [6].

Pour nous, c’est la mort de celui qui a fait tomber la condamnation de Clément XII et de ses successeurs. C’est-à-dire que c’est la première fois – dans l’histoire de la Franc-Maçonnerie moderne – que meurt le Chef de la plus grande religion occidentale sans qu’il soit en état d’hostilité avec les francsmaçons. […] Pour la première fois dans l’histoire, les Francs-Maçons peuvent rendre hommage à la tombe d’un pape, sans ambiguïté ni contradiction [7].

Le 2 juin 1971, Paul VI reçut en audience publique, au Vatican, des membres de la « Loge maçonnique » des B’nai B’rith, et il s’adressa à eux ainsi : « Chers Amis, c’est avec joie que nous souhaitons la bienvenue dans Saint-Pierre à votre groupe distingué de leaders de l’Anti-Defamation League of B’nai B’rith [8]. »

Sous Paul VI a été préparée la suppression de l’excommunication des francs-maçons. En août 1972, le cardinal Seper, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, communiquait au père Riquet:

L’interprétation du Canon 2335 restreignant l’excommunication aux membres des associations qui agissent contre l’Église peut être admise.

Deux ans plus tard, le cardinal Seper adressait une missive à Mgr Krol, président de la Conférence épiscopale des États-Unis. En raison de la grande diversité de situations de pays à pays, expliquait le cardinal, le Saint-Siège n’a pas changé la législation générale en vigueur « jusqu’à ce que le nouveau Code de droit canonique soit publié par la Commission pontificale compétente ». Pour les cas particuliers la loi pénale « doit toujours être interprétée restrictivement » mais, poursuivait-il,

on peut donc enseigner avec sûreté et appliquer l’opinion des auteurs disant que le canon 2335 concerne seulement les catholiques qui font partie
d’associations agissant vraiment contre l’Église [9].

Au sujet des rapports de Paul VI avec la f.·.m.·., voici un extrait du numéro 197 des Lettres politiques de Jacques Ploncard d’Assac (reproduit
dans Itinéraires 305, p. 166 et sq.)

Paris, juin 1986 – La revue catholique italienne : Chiesa viva, d’avril 1986, reproduit une lettre du P. Rosario F. Esposito qui joua un rôle important dans la collusion avec les Loges maçonniques sous le pontificat de Paul VI.
Cette lettre est adressée au grand-maître Gamberini et fut publiée dans la Rivista massonica du 6 août 1978.
« Mon cher Gamberini », commence très amicalement le P. Esposito. Il rapporte à son correspondant qu’un dominicain, le P. Félix A. Morlion, fondateur de l’Université internationale « Pro Deo », lui avait fait la confidence que, parlant un jour avec celui qui n’était alors que monseigneur Montini, des rapports entre l’Église et la maçonnerie, Montini lui avait dit : « Dans moins d’une génération, la paix sera faite entre les deux sociétés » (L’Église et la maçonnerie).
« Maintenant que le Pontife est décédé, poursuivait le P. Esposito, il n’y a pas de raison de continuer à maintenir le secret. Et la prévision – je dirais presque la décision – s’est pleinement vérifiée : la rencontre avec Morlion ne doit pas avoir eu lieu avant 1948-1950, la lettre du Saint-Office au cardinal Krol porte la date du 19 juillet 1974, ainsi les termes d’une génération sont parfaitement respectés.
« Du reste, Paul VI eut, avant même 1970, l’occasion de porter d’autres coups à la muraille de l’inimitié christiano-maçonnique. L’ « acquiescement » du Vatican à la décision des évêques de la Scandinavie et de la Finlande, selon laquelle les convertis du protestantisme, éventuellement inscrits à la maçonnerie, ne seraient pas obligés à la renier, mais seraient autorisés à garder les deux qualifications, catholique et maçonnique, date de 1966 ou 1968. Pour qui connaissait l’intransigeance totale, toujours professée par l’Église, du rejet le plus absolu de la maçonnerie, l’acceptation de la thèse scandinavo-baltique ne
pouvait pas ne pas apparaître dans tout son caractère révolutionnaire. « Par ailleurs, à propos du comportement de Paul VI envers des institutions qui, en quelque manière, sont liées à la maçonnerie, il en va de même. Recevant les membres du « Rotary Club », objet de la méfiance et du rejet de la part du Vatican, Paul VI n’a pas craint de reconnaître que l’Église avait cédé à une méfiance excessive : maintenant on avait retrouvé la voie du dialogue et de la confiance réciproque. »

Quelques documents concernant Paul VI

Lettre de Mgr Lefebvre à Paul VI

Cette lettre porte en mention préliminaire « En réponse à celle du cardinal Baggio, préfet de la S. Congrégation des Evéques, reçue le 10 juillet 1976 lui intimant l'ordre de manifester au Saint-Père son regret pour les ordinations faites le 29 juin. Il lui était donné dix jours de délai. »

Très Saint-Père,

Tous les accès permettant de parvenir jusqu’à Votre Sainteté m’étant interdits, que Dieu fasse que cette lettre la rejoigne pour lui exprimer nos sentiments de
profonde vénération, et par la même occasion lui formuler avec une prière instante l’objet de nos désirs les plus ardents qui, hélas! semblent être sujets à
litige entre le Saint-Siège et de nombreux catholiques fidèles: Très Saint-Père, daignez manifester votre volonté de voir s’étendre le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ en ce monde,

  • en restaurant le droit public de l’Eglise,
  • en rendant à la liturgie toute sa valeur dogmatique et son expression hiérarchique, selon le rite latin romain consacré par tant de siècles d’usage,
  • en remettant en honneur la Vulgate,
  • en redonnant aux catéchismes leur vrai modèle, celui du Concile de Trente.

Ce faisant, Votre Sainteté restaurera le sacerdoce catholique et le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ sur les personnes, sur les familles et sur les sociétés
civiles.

Elle rendra leur juste conception aux idées falsifiées devenues les idoles de l’homme moderne: la liberté, l’égalité, la fraternité, la démocratie, à l’exemple de
ses prédécesseurs.

Que Votre Sainteté abandonne cette néfaste entreprise de compromission avec les idées de l’homme moderne, entreprise qui tire son origine d’une entente secrète entre de hauts dignitaires de l’Eglise et ceux des loges maçonniques, dès avant le Concile.

Persévérer dans cette orientation, c’est poursuivre la destruction de l’Eglise. Votre Sainteté comprendra aisément que nous ne pouvons collaborer à un si funeste dessein, ce que nous ferions si nous consentions à fermer nos séminaires.

Que l’Esprit-Saint daigne donner à Votre Sainteté les grâces du don de force, afin qu’elle manifeste par des actes non équivoques qu’elle est vraiment et authentiquement le successeur de Pierre proclamant qu’il n’y a de salut qu’en Jésus-Christ et en son épouse mystique, la sainte Eglise catholique et romaine.
Et que Dieu…

Marcel LEFEBVRE,
ancien archevêque-évêque de Tulle.
Albano, le 17 juillet 1976.

Appréciation de Mgr Lefebvre sur Humanæ Vitæ de Paul VI :

Quand on a vu le temps que le pape Paul VI a mis pour trancher la question de la contraception, eh bien ! c’est à désespérer de la morale. C’est fini,
puisqu’il n’y a plus de morale.

Il a nommé une commission pour cela, et cette commission a mis plus de deux ans (deux ans et demi [10]), avant de faire sa réponse sur une question où les chrétiens, les pauvres chrétiens de la foule, pouvaient répondre tout de suite : ils savaient bien que cela était défendu. Vous savez bien qu’on ne peut pas avoir
des rapports qui empêchent la venue de l’enfant. Ils le savaient bien.

Alors il a fallu attendre deux ans et demi pour avoir la réponse. Pendant ce temps, eh bien ! évidemment, la pilule s’est répandue partout. On s’est dit : « Puisqu’on ne dit rien, c’est donc que c’est libre. Ce sera peut-être libre, peutêtre le pape va la laisser libre. »

Et puis, voilà, c’est fini. Il n’y a plus moyen de revenir en arrière. Voilà, maintenant, les prêtres laissent tout : « Cela n’a pas d’importance, vous êtes
libres, il faut que chacun juge selon ses convictions. » [11].

Extrait du Liber accusationis de l’abbé de Nantes :

Croire en l’homme, construire le monde, libérer les peuples, abattre les tyrannies, développer la culture et instaurer la démocratie. Paul est le prophète de ce nouvel âge où toutes les religions, cessant de s’opposer entre elles, se feront le Mouvement d’Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle, le MASDU de Paul VI ! […]

Cette paternité, «je la sens s’écouler de moi par cercles concentriques, et bien au-delà des frontières visibles de l’Église. Je me sens père de la famille humaine
entière ». […]

Pour que le monde aille bien, Paul VI a conçu clairement qu’il lui fallait être Pape, comme de Gaulle voyait qu’il devait être le Chef.

ROME, 25 juin 2013 (Zenit.org) – Devant des membres du diocèse de Brescia, le pape François a rendu hommage au « grand pape » Paul VI, qui vivait de façons « passionnée » « l’amour du Christ, l’amour de l’Église et l’amour de l’homme ».
« En pensant à lui, je me limiterai à trois aspects fondamentaux dont il a témoigné et qu’il nous a enseignés, que ses paroles passionnées illustrent bien : l’amour du Christ, l’amour de l’Église et l’amour de l’homme.

 

1 — Mgr Marcel LEFEBVRE, Le coup de maître de Satan – Écône, face à la persécution, Martigny (Suisse), Éditions Saint-Gabriel, 1977,p. 23-24.
2 — Albert BRIAULT et Pierre FAUTRAD, Le Ralliement de Rome à la Révolution, Bourg-Le-Roi, éditions Pierre Fautrad, 1978, p. 92-95
3 — Texte du discours disponible en italien sur www.vatican.va.
4 — L’Église gnostique italienne est inspirée de l’Église gnostique fondée en France en 1880 par Jules Doinel.
5 — La Bibbia Concordata est une Bible publiée en 1968, dirigée par un groupe de biblistes juifs, catholiques, orthodoxes et protestants de la Société Biblique Italienne.
6 — Sources : Don Luigi Villa ; Wikipedia.
7 — La Rivista Massonica nº 5, juillet 1978, p. 290.
8 — Sources : Don Luigi Villa ; http://www.notredamedesion.org/.
9 — Lettre du cardinal Seper au cardinal Krol, DC 1974, col. 856. Voir Bernard LECOMTE, L’Église et les francs-maçons, Perrin, 2014 ; Hervé HASQUIN, Les catholiques belges et la franc-maçonnerie: De la « rigidité Ratzinger » à la transgression ?, éditeur Avant-Propos, 2013.
10 — En fait, il s’agit de quatre années, ce qui est bien pire : du discours aux cardinaux du 23 juin 1964, à l’encyclique Humanæ vitæ du 25 juillet 1968. [NDLR.]
11 — Mgr Lefebvre, Conférence spirituelle à Écône, 21 février 1989. Texte complet dans Le Sel de la terre 75 (2010).