Mar 11

« Un monde dans lequel l’État profond devrait prévaloir provoquerait les pires scénarios »

Mgr Carlo Maria Viganò nous a envoyé un entretien qu’il a eu récemment avec Deutsche Wirtschafts Nachrichten et dans lequel il aborde les questions suivantes : la crise du Coronavirus, l’« État profond », l’« église profonde » et les moyens que nous avons d’empêcher la victoire des « forces des ténèbres ».

La traduction depuis l’italien a été faite par nos soins et corrigée par Mgr Vigano.

Entretien de Mgr Carlo Maria Viganò avec Deutsche Wirtschafts Nachrichten [1]

Deutsche Wirtschafts Nachrichten : Votre Excellence, comment vivez-vous personnellement la crise du Coronavirus ?

Mgr Viganò : Mon âge, mon statut d’archevêque et mon habitude de la retraite ne sont peut-être pas représentatifs de ce que la majorité des gens doivent subir ; néanmoins, je me suis moi-même retrouvé pendant un an dans l’impossibilité de voyager, de rendre visite à des personnes qui ont besoin d’un mot de réconfort. S’il y avait eu une véritable pandémie, je n’aurais eu aucun problème à accepter de bon gré les décisions des autorités civiles et ecclésiastiques, car j’aurais reconnu en elles la volonté de protéger les personnes contre l’infection. Mais pour qu’il y ait pandémie, il faut d’abord que le virus soit isolé, qu’il soit grave et qu’il ne puisse pas être traité à temps, et que les victimes du virus représentent une grande partie de la population. Nous savons cependant que le SRAS-CoV-2 n’a jamais été isolé mais seulement séquencé [2] ; qu’il aurait pu être traité à temps, en utilisant les thérapies disponibles, mais que l’OMS et les autorités sanitaires locales les ont boycottées en imposant des protocoles absurdes et des vaccins expérimentaux ; que le nombre de décès en 2020 est absolument conforme à la moyenne des années précédentes [3]. Ce sont des données désormais acceptées par la communauté scientifique, dans le silence des médias.

Ce à quoi nous avons assisté est un plan qui n’a rien de scientifique et qui devrait susciter l’indignation universelle. Nous savons, par l’aveu des personnes concernées, que cette pseudo-pandémie a été planifiée depuis des années [4], tout d’abord en sapant les systèmes de santé nationaux et en limitant les plans de pandémie [5]. Nous savons qu’un scénario très précis a été suivi, destiné à donner une réponse unique dans tous les États membres et à standardiser le diagnostic, l’hospitalisation, le traitement et, surtout, les mesures de confinement et l’information du public au niveau mondial. Une régie [una regia] continue de gérer la Covid-19 dans le seul but d’imposer par la force des restrictions aux libertés naturelles, aux droits constitutionnels, à la libre entreprise et au travail.

Le problème n’est pas la Covid elle-même, mais l’utilisation qui en a été faite pour réaliser la Grande Réinitialisation que le Forum Économique Mondial avait annoncée il y a quelque temps [6] et qui est maintenant mise en œuvre point par point, avec l’intention de rendre inévitables ces changements sociaux qui, autrement, auraient été rejetés et condamnés par la majorité de la population. Comme la démocratie, tant vantée tant qu’elle pouvait être pilotée grâce à l’influence des médias, ne permettrait pas de mener à bien ce projet d’ingénierie sociale voulu par l’élite mondialiste, il fallait la menace d’une pandémie – présentée comme dévastatrice par le courant dominant – pour convaincre la population mondiale de subir des confinements, des verrouillages, c’est-à-dire de véritables assignations à résidence, la fermeture des activités, la suspension des cours et même l’interdiction de pratiquer un culte ; et tout cela a été réalisé avec la complicité de toutes les parties concernées, en particulier les dirigeants, les responsables de la santé et la hiérarchie ecclésiastique elle-même [7].

Les dommages qui en ont résulté et qui continuent à en résulter sont énormes et, à bien des égards, irréparables. Je ressens une douleur indescriptible en pensant aux conséquences dévastatrices de la gestion de cette pandémie : des familles détruites, des enfants et des jeunes dont l’équilibre psychophysique a été affecté et qui ont été privés du droit aux relations sociales, des personnes âgées laissées pour mortes seules dans des maisons de retraite, des cancéreux et des personnes souffrant de maladies graves complètement négligées, des hommes d’affaires acculés à la faillite, des fidèles privés des sacrements et de l’assistance à la messe… Mais ce sont les effets d’une guerre, et non d’un syndrome de grippe saisonnière qui, s’il est traité à temps, donne un taux de survie de 99,7% chez des sujets non touchés par des maladies antérieures. Et il est significatif que dans cette course folle vers l’abîme, nous ignorions même les principes de base d’une vie saine, juste pour affaiblir notre système immunitaire : nous sommes confinés à la maison, tenus à l’écart de la lumière du soleil et de l’air frais, pour subir passivement le terrorisme médiatique de la télévision.

Avec quelle sévérité seront jugés ceux qui ont sciemment interdit des traitements et prescrit des protocoles thérapeutiques clairement erronés afin d’obtenir un nombre de décès qui légitimeraient l’alarme sociale et des mesures d’endiguement absurdes ? Ceux qui ont délibérément créé les conditions d’une crise économique et sociale mondiale, pour détruire les petites et moyennes entreprises et développer les multinationales ; ceux qui ont boycotté ou interdit les traitements disponibles au profit des entreprises pharmaceutiques ; ceux qui ont présenté les sérums de gènes comme des vaccins, soumettant la population à une expérience dont les résultats sont encore inconnus et dont les effets secondaires sont certainement plus graves que les symptômes eux-mêmes de la Covid ; ceux qui favorisent le récit apocalyptique dans les sièges des parlements et dans les rédactions des médias à quelle peine peut-on les condamner ? Et comment les dirigeants de la hiérarchie catholique, devenus complices de cette grotesque farce, se justifieront-ils devant Dieu lorsqu’ils se présenteront devant Lui pour être jugés ?

Deutsche Wirtschafts Nachrichten : Dans une lettre que vous avez envoyée au président américain de l’époque, Donald Trump, vous faites non seulement allusion à un « État profond » – un terme qui est devenu largement utilisé – mais aussi à une « église profonde ». Pouvez-vous expliquer cela ?

Mgr C. M. Viganò : L’expression « État profond » rend très bien l’idée d’un pouvoir parallèle, dépourvu de légitimité mais qui opère néanmoins dans les affaires publiques pour la poursuite d’intérêts particuliers. Au bien commun que l’État a le devoir de promouvoir, l’État profond oppose l’avantage de l’élite. De même, nous ne pouvons pas ne pas reconnaître qu’au cours des dernières décennies, un pouvoir similaire a été consolidé dans la sphère ecclésiale, que j’ai appelé l’église profonde, et qui fait passer la poursuite de ses propres intérêts avant les fins propres à l’Église du Christ, en premier lieu le salus animarum.

Ainsi, comme dans la chose publique il y a des pouvoirs occultes qui guident le choix des gouvernements et suivent l’agenda mondialiste, dans l’Église catholique il y a un lobby très puissant qui usurpe l’autorité de la Hiérarchie avec les mêmes objectifs. En substance, l’État et l’Église sont occupés par un pouvoir illégitime qui a pour but ultime leur destruction et l’établissement du Nouvel Ordre Mondial. Et nous ne parlons pas de théories de conspiration ou de fantaisie politique : ce qui se passe sous nos yeux le prouve hors de tout doute raisonnable, au point que le Secrétaire général des Nations unies a récemment déclaré que le virus a été utilisé pour réprimer la dissidence.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten : Dans quelle mesure y a-t-il un chevauchement entre l’État profond et l’église profonde, du moins dans le monde occidental ?

L’archevêque C. M. Viganò : Le chevauchement entre l’État profond et l’église profonde s’articule sur plusieurs fronts. La première est sans doute d’ordre idéologique : la matrice révolutionnaire, anticatholique et essentiellement maçonnique de la pensée mondialiste est la même, et pas depuis 2013. Pour être honnête, il suffirait de considérer la concomitance temporelle significative entre la célébration du concile œcuménique de Vatican II et la naissance du mouvement dit des étudiants : l’Aggiornamento doctrinal et liturgique a représenté pour les nouvelles générations une poussée propulsive qui a eu des répercussions immédiates dans les sphères sociales et politiques.

Le second front réside dans la dynamique interne de l’État profond et de l’église profonde : tous deux comptent parmi leurs membres des personnages déviants non seulement intellectuellement et spirituellement, mais aussi moralement. Les scandales sexuels et financiers qui ont impliqué de très hauts représentants de la politique, des institutions et de la hiérarchie catholique montrent que la corruption et le vice sont d’une part un élément qui les unit, et d’autre part un moyen de dissuasion efficace en raison du chantage commun auquel ils sont tous soumis. Les perversions de politiciens et de prélats connus les obligent à obéir à l’agenda mondialiste même lorsque leur coopération semble déraisonnable, inconsidérée ou contraire aux intérêts des citoyens et des fidèles. C’est pourquoi il y a des dirigeants sous les ordres de l’élite qui détruisent l’économie et le tissu social de leur pays ; c’est pourquoi, spéculairement [à la manière d’un miroir], il y a des cardinaux et des évêques qui propagent la théorie du genre et le faux œcuménisme au grand scandale des catholiques : tous deux font les intérêts de leur maître, trahissant leur propre mission au service de la Nation ou de l’Église.

D’autre part, le projet d’établissement du Nouvel Ordre Mondial ne pourra pas se passer d’une religion universelle d’inspiration maçonnique, à la tête de laquelle devra se trouver un leader religieux œcuménique, paupériste, écologiste et progressiste. Qui mieux que Bergoglio pour ce rôle, sous les applaudissements de l’élite et l’enthousiasme insensé des masses endoctrinées dans le culte idolâtre de la Pachamama ?

Deutsche Wirtschafts Nachrichten : Quelles sont les preuves ou les indices de cette situation ?

Mgr C. M. Viganò : Je pense que la démonstration la plus évidente de cela a eu lieu en même temps que la pandémie. L’aplatissement des sommets de la Hiérarchie vers la gestion folle de l’urgence Covid – une urgence planifiée avec art et amplifiée par les médias du monde entier – a atteint le point d’interdire les célébrations liturgiques avant même que l’autorité civile ne le demande ; d’interdire l’administration des Sacrements même aux mourants ; de ratifier avec des cérémonies surréalistes le récit dominant, en répétant ad nauseam tout le lexique du néo-langage : résilience, inclusion, rien ne sera plus comme avant, nouvelle Renaissance, reconstruire en mieux et ainsi de suite ; parrainer comme « devoir moral » un sérum de gène produit avec du matériel fœtal issu d’avortements [8], encore en expérimentation et dont les effets secondaires à long terme sont inconnus. Pas seulement : avec le « Conseil pour un capitalisme inclusif » promu par les dirigeants mondialistes – parmi lesquels se distingue Lady Lynn Forester de Rothschild [9] – avec la participation du Vatican, la ratification officielle est donnée au Grand Reset du Forum Économique Mondial, incluant le revenu universel et la transition écologique. À Santa Marta, on commence même à parler de transhumanisme, en ignorant obstinément le caractère anti-chrétien de cette idéologie montrant sa soumission à la dictature de la pensée unique. Tout cela est horrifiant et on se demande combien de temps encore le Seigneur tolérera un tel affront de la part de ses ministres.

D’autre part, l’insistance obsessionnelle sur l’écologisme malthusien a entraîné la nomination de personnalités notoirement anticatholiques à l’Académie pontificale pour la vie, partisanes du déclin démographique par la stérilisation, l’avortement et l’euthanasie. Tous, sous la direction d’un prélat d’une fidélité éprouvée au bergoglianisme, ont complètement déformé les objectifs de l’Académie fondée par Jean-Paul II, en fournissant à l’idéologie dominante un soutien autoritaire et prestigieux comme celui de quelqu’un qui, même s’il l’usurpe, détient tout de même l’autorité dans l’Église catholique. Il n’est pas surprenant que dans la liste des académiciens ait été récemment ajouté le professeur Walter Ricciardi, un des soi-disant « experts » en Italie qui a préconisé le verrouillage et l’utilisation des masques jusqu’au bout, en l’absence de toute preuve scientifique de leur efficacité et contre les recommandations mêmes de l’OMS. Hier, il a été rapporté que le médiateur des contrats de fourniture chinois pour l’urgence de la Covid en Italie, Mario Benotti, avait été recommandé par le cardinal Pietro Parolin [10], qui, d’après les interceptions du pouvoir judiciaire, semble être également intervenu dans d’autres affaires en relation avec le PDG de Leonardo Spa, Alessandro Profumo, qui selon Benotti pourrait être remplacé par le commissaire Domenico Arcuri.

Tout cela révèle la consensualité de l’État profond et de l’église profonde, dans une combinaison vile qui est destinée à détruire la souveraineté nationale d’une part et la mission divine de l’Église d’autre part. Des liens inquiétants apparaissent tant avec la fraude électorale américaine qu’avec le virus créé dans le laboratoire de Wuhan, et enfin avec les relations commerciales avec la dictature chinoise, principal fournisseur de masques (qui ne sont d’ailleurs pas conformes aux normes communautaires) à l’Italie et à de nombreux autres pays. Il me semble que nous sommes bien au-delà des simples indices.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten : Une objection de ceux qui rejettent une telle chose comme une théorie de conspiration serait la suivante : Comment est-il possible que dans presque tous les pays du monde, presque tous les hommes politiques participent à ce jeu ? Qui pourrait avoir tant de pouvoir et d’influence qu’ils pourraient envoyer la moitié du monde dans l’isolement ?

Mgr C. M. Viganò : Je vais vous répondre par un exemple. L’Église est une institution supranationale, présente dans le monde entier avec des diocèses, des paroisses, des communautés, des couvents, des universités, des écoles, des hôpitaux. Toutes ces institutions reçoivent leurs ordres du Saint-Siège, et lorsque le Pape ordonne une prière ou un jeûne, tous les catholiques du monde obéissent ; si un Dicastère de la Curie romaine donne des directives, tous les catholiques du monde les suivent. Le contrôle est capillaire et immédiat, grâce à une structure hiérarchique efficace. La même chose se produit, limitée aux frontières nationales, également dans les États : lorsque le Législateur légifère, les organes responsables exécutent.

L’État profond et l’église profonde fonctionnent de manière similaire : tous deux utilisent une structure fortement hiérarchisée, dans laquelle la composante « démocratique » est pratiquement absente. Les ordres sont impartis d’en-haut et celui qui les reçoit les exécute immédiatement, conscient que sa propre désobéissance peut déterminer l’échec professionnel, la condamnation sociale et dans certains cas même la mort physique. Cette obéissance découle du chantage : je vous promeus, je vous donne du pouvoir, je vous rends riche et célèbre, mais en échange vous faites ce que je vous dis. Si vous obéissez et faites preuve de loyauté, votre pouvoir et votre richesse augmentent ; si vous désobéissez, vous êtes fini. J’imagine que pour les lecteurs allemands, la référence au Faust de Goethe est spontanée.

Les hommes politiques qui dirigent les nations aujourd’hui font tous, à de rares exceptions près, partie de l’État profond. Si ce n’était pas le cas, ils ne seraient pas là où ils sont. Pensons au cas des élections présidentielles américaines du 3 novembre dernier : le président Trump n’étant pas considéré comme aligné sur la pensée unique, il a été décidé de l’évincer par une fraude électorale d’une ampleur sans précédent, et contre la volonté du peuple. Les procès en cours aux États-Unis confirment la fraude et les irrégularités, et dans les mois à venir, je pense que de nouvelles preuves de cette fraude apparaîtront, une fraude qui, comme par hasard, a amené à la Maison Blanche un démocrate, un catholique progressiste, parfaitement en phase avec le programme de la Grande Réinitialisation. A y regarder de plus près, la démission de Benoît XVI et l’élection de Jorge Mario Bergoglio semblent répondre à la même dynamique et au même lobby de pouvoir.

En Allemagne aussi, j’ai entendu des rapports selon lesquels des données ont été falsifiées dans la gestion de la pandémie de manière à légitimer la violation des droits des citoyens. Et malgré le nombre alarmant de personnes qui ont souffert d’effets secondaires ou qui sont mortes à cause du soi-disant vaccin, le martèlement constant sur la vaccination obligatoire continue, alors qu’il est maintenant clair qu’elle ne garantit pas l’immunité et n’empêchera ni la distanciation sociale ni les masques obligatoires.

Il y a des raisons de croire que la gestion de la Covid a été organisée sous une seule direction et avec un seul scénario. Il y a quelques jours à peine, le gouverneur de l’État de New York, Andrew Cuomo, a admis avoir reçu des instructions d’hospitalisation des personnes âgées en RSA – des personnes âgées qui sont mortes à cause d’un protocole de traitement incorrect, d’une intubation et d’une ventilation forcée – de l’Imperial College de Londres, financé par la Fondation Bill & Melinda Gates. Et comme par hasard, les parrainages du « philanthrope » américain intéressent de nombreuses réalités nationales – même gouvernementales – qui se retrouvent économiquement dépendantes d’un particulier qui théorise le dépeuplement de la planète par une pandémie.

Vous me demandez : qui pourrait avoir tant de pouvoir et d’influence qu’ils pourraient envoyer la moitié du monde dans l’isolement ? Ceux qui disposent d’énormes ressources, comme certaines personnalités connues, dont Bill Gates et George Soros ; ceux qui sont en mesure de financer l’OMS elle-même, de diriger ses décisions et de réaliser de très gros bénéfices, car ils sont également actionnaires de sociétés pharmaceutiques.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten : Dans votre lettre au président de l’époque, Donald Trump, vous parlez d’un affrontement entre les forces de la lumière et les forces des ténèbres. Si vous regardez maintenant l’année 2020, comment cette confrontation a-t-elle évolué jusqu’à présent ?

Mgr C. M. Viganò : Comme toujours dans les affaires terrestres, la guerre entre le bien et le mal, entre les enfants de la lumière et les enfants des ténèbres, semble toujours pencher en faveur de ces derniers. Satan, qui est princeps hujus mundi [le prince de ce monde], a de nombreux adeptes très organisés et une infinité de serviteurs. A l’inverse, les bons semblent numériquement inférieurs et mal organisés, souvent anonymes et presque toujours dépourvus de tout pouvoir ou de moyens économiques qui leur permettraient d’agir avec la même efficacité que leurs ennemis. Mais il en a toujours été ainsi, car la victoire n’appartient pas au bien, mais au Christ. Ego vici mundum : c’est moi qui ai vaincu le monde, Notre Seigneur nous avertit. Nous donnons notre pauvre contribution, parfois même héroïque, mais sans la grâce de Dieu nous ne sommes capables de rien : sine me nihil potestis facere [sans moi vous ne pouvez rien faire].

L’année 2020 nous a obligé à regarder dans les yeux la Méduse mondialiste, nous montrant à quel point il est facile pour l’État profond d’imposer une tyrannie sanitaire à des milliards de personnes. Un virus non isolé, avec un taux de survie très élevé, a été accepté comme un instrumentum regni [un instrument de règne [11]], avec la complicité des dirigeants, des médias, de la hiérarchie ecclésiastique elle-même. La crise économique déclenchée par les blocages doit rendre inévitable l’annulation de la dette et l’établissement d’un revenu universel, en échange de la renonciation à la propriété privée et de l’acceptation du suivi par le passeport sanitaire. Ceux qui refusent le vaccin peuvent être internés dans des camps de détention qui sont déjà prêts dans de nombreux États, dont l’Allemagne [12]. Les violations des droits constitutionnels et religieux seront tolérées par les tribunaux, au nom d’une urgence éternelle qui prépare les masses à la dictature. C’est ce qui nous attend, selon les aveux des auteurs du Grand Reset eux-mêmes.

Mais cette succession d’exacerbations, motivées par des raisons désormais risibles et défaites par l’évidence, est en train de fissurer de nombreuses certitudes, auxquelles les masses ont jusqu’à présent donné un assentiment fidéiste souvent proche de la superstition. Les premières accusations de « négationnisme » à l’encontre de ceux qui contestent les absurdités des soi-disant « experts » ont fait comprendre à beaucoup de gens que la Covid se voit présenter les connotations d’une religion précisément pour ne pas être remis en question, car d’un point de vue scientifique il devrait être considéré comme tous les autres virus Corona des années passées. Ces contradictions ouvrent les yeux de beaucoup, même face à la courtoisie éhontée des médias et à la multiplication de la censure des dissidents sur les réseaux sociaux.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten : A quoi ressemblerait le monde si ce que vous appelez les forces des ténèbres devaient l’emporter ?

Mgr C. M. Viganò : Un monde dans lequel l’État profond devrait prévaloir provoquerait les pires scénarios décrits par l’Apocalypse, par les Pères de l’Église et par les mystiques. Un royaume infernal dans lequel tout ce qui ressemble, même de loin, à la société chrétienne – de la religion aux lois, de la famille à l’école, de la santé au travail – doit être interdit et renversé, perverti. Hétérosexuels persécutés, familles homme-femme interdites, enfants obtenus par GPA (gestation pour autrui), histoire censurée, religion discréditée, honnêteté et discipline bafouées, honneur pointé du doigt comme un concept fasciste, virilité condamnée comme « toxique », maternité déplorée comme « non durable », vieillesse forcée à l’euthanasie, maladie considérée uniquement comme une opportunité de profit, santé considérée avec suspicion. Et nous devrions aussi voir répudier, après deux siècles d’endoctrinement, la fameuse démocratie au nom de laquelle ceux qui nous gouverneront le feront sans élections, au nom de la santé publique.

Ce n’est que dans le royaume du Christ qu’il peut y avoir la paix et la vraie concorde ; dans la tyrannie de Satan, il y a la terreur, la répression, la guerre contre le bien et la licence des vices les plus vils.

Deutsche Wirtschafts Nachrichten : Que pensez-vous qu’il soit possible de faire pour empêcher une telle évolution ?

Mgr C. M. Viganò : Nous devons veiller à ce que ce qui s’est passé jusqu’à présent n’atteigne pas son but final. Nous pouvons et devons dénoncer les tromperies et les mensonges qui nous sont imposés  quotidiennement par ceux qui nous considèrent comme des esclaves stupides et qui pensent pouvoir nous soumettre sans aucune réaction de notre part. S’il existe des lois qui protègent les droits naturels des citoyens, il est nécessaire que chacun élève la voix et proteste avec courage, en exigeant du pouvoir judiciaire que les responsables de ce coup d’État mondial soient jugés et condamnés.

Nous ne pouvons pas permettre, sous la menace d’une pandémie fabriquée de main d’homme, que les nations soient prostrées par une crise économique et sociale « induite », ou que les peuples soient soumis à des restrictions de leurs libertés en violation de la loi et du bon sens lui-même. Si nous restons fermes et ne battons pas en retraite face à ces épreuves générales de la dictature, l’État profond se retirera et attendra des temps plus propices, et nous aurons le temps d’éviter l’instauration de la tyrannie. Si nous le laissons faire, nous rendrons ce plan infernal irréversible.

N’oublions pas, en tant que catholiques, que nous avons une très grande responsabilité, tant envers nos pasteurs qu’envers nos dirigeants. Notre obéissance peut et doit être suspendue [venir meno] lorsqu’on nous demande d’obéir à des lois injustes ou contraires au Magistère immuable de l’Église. Si notre opposition est aussi ferme et courageuse qu’au temps des Martyrs, nous aurons fait notre part pour obtenir du Ciel ces grâces qui peuvent changer le destin de l’humanité et retarder la persécution des derniers temps.

C’est pourquoi nous prions avec confiance la Sainte Vierge, Reine des Victoires et Secours des Chrétiens, afin qu’elle soit notre chef de file dans cette bataille historique. Que le glorieux Archange Michel soit à ses côtés, chassant vers l’enfer Satan et les autres mauvais esprits, qui ad perditionem animarum pervagantur in mundo [qui rodent dans le monde pour perdre les âmes].

+ Carlo Maria Viganò, archevêque
28 février 2021
Dominique II Quadragesimæ

[1]  — https://deutsche-wirtschafts-nachrichten.de/510149/Erzbischof-Carlo-Maria-Vigano­Der-Tiefe-Staat-und-die-Tiefe-Kirche-verfolgen-die-gleiche-Agenda-%28­SONNABEND-6-MAERZ%29https://deutsche-wirtschafts-nachrichten.de/510151/Gegenspieler-von-Papst-Franziskus-Die-Kraefte-der-Finsternis-greifen-nach-der-Macht [Deutsche Wirtschafts Nachrichten (DWN) est un télémédia en langue allemande ; mais il faut s’abonner pour lire les articles.]. La version italienne de ce texte a été publiée par Aldo Maria Valli le 7 mars 2021 : https://www.aldomariavalli.it/2021/03/07/arcivescovo-vigano-un-mondo-in-cui-il-deep-state-dovesse-prevalere-realizzerebbe-i-peggiori-scenari-descritti-dallapocalisse/
[2]  — Voir https://www.fda.gov/media/134922/download – Le CDC admet qu' »aucun isolat quantifié du virus 2019-nCoV n’est actuellement disponible », et a utilisé une culture de cellules d’adénocarcinome alvéolaire pulmonaire humain génétiquement modifiées pour « imiter un échantillon clinique ».
[3]  — Voir https://www.fronteampio.it/listat-ammette-in-13-regioni-su-20-nel-2020-meno­morti/
[4]  — Voir https://scenarieconomici.it/jacques-attali-una-piccola-pandemia-permettera-di­instaurare-un-governo-mondiale/ — https://rightwirereport.com/2020/04/20/david-rockefeller-on-the-verge-of-a-global­transformation-we-need-the-right-major-crisis/
[5]  — Voir https://www.agi.it/cronaca/news/2021-01-14/guardia-di-finanza-bergamoacquisizioni-documenti-ministero-salute-regione-lombardia-11020824/
[6]  — Voir https://www.byoblu.com/tag/the-great-reset/
[7]  — Voir https://www.ilfoglio.it/chiesa/2020/03/14/news/lo-spettacolo-indecorososulle-chiese-chiuse-306492/
[8]  — Cfr. https://www.lifesitenews.com/blogs/the-unborn-babies-used-for-vaccine­development-were-alive-at-tissue-extraction
[9]  — Voir https://www.inclusivecapitalism.com/member/lady-lynn-forester-de-rothschild/  — https://youtube.com/watch?v=lJoXwh0Vu9M&feature=share
[10] — Voir La Verità, 27 février 2021, Fabio Amendolara et François De Tonquédec, « Domenico era agitato» La toga inguaia il manager (« Domenico était agité » La toge trompe le directeur), p. 4.
[11]Instrumentum regni (littéralement, « instrument de la monarchie », donc « du gouvernement ») est une expression latine peut-être inspirée de Tacite [Historiae, IV 7], utilisée pour exprimer l’exploitation de la religion par l’ État ou la politique ecclésiastique comme moyen de contrôler les masses, ou en particulier pour atteindre des fins politiques et mondaines (Wikipedia).
[12] — Voir https://www.ilparagone.it/esteri/germania-lager-norme-covid/