Fév 13

13 février – Sainte Catherine de Ricci

Vierge, de l’Ordre dominicain

La Messe

Introït : « Que jamais je ne mette ma gloire ailleurs que dans la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Par lui le monde est crucifié pour moi et moi pour le monde. — Je vis, mais ce n’est plus moi qui vis. C’est le Christ qui vit en moi. »

C’est bien le résumé, comme le parfum condensé de toute la vie de Catherine de Ricci.

Née à Florence, de noble famille, Catherine, dès son enfance, a le sens de la douloureuse Passion de Jésus. Cette lumière la pénètre, l’inonde, l’absorbe entièrement. Elle n’a qu’un désir, désir violent, passionné, reproduire en elle-même cette douloureuse Passion, afin de l’offrir avec Jésus, à la gloire de Dieu et pour le salut des âmes. C’est toute la vie de Catherine de Ricci.

Elle entra à Prato, non loin de Florence, dans un monastère de Tertiaires régulières, où elle vécut de longues années dans la plus rude pénitence. Et son désir de reproduire en elle-même la douloureuse Passion de Jésus toucha tellement le Sauveur, que pendant longtemps le jeudi et le vendredi, elle souffrit en son cœur et en sa chair toutes les souffrances qu’il endura lui-même. Fête solennelle de la Passion qu’elle célébrait avec joie, que célébraient avec joie d’autres saintes Dominicaines.

Aussi, en regardant Catherine de Ricci, récitons avec ferveur l’oraison de la messe.

Oraison : « Seigneur Jésus-Christ, qui avez voulu illustrer la bienheureuse vierge Catherine, embrasée de votre amour, par la contemplation de votre Passion, accordez-nous, par son intercession, de penser pieusement aux mystères de votre Passion pour mériter d’en recevoir les fruits. »

Lecture du Livre de la Sagesse, c. 8 : « Qui me donnera que tu sois mon frère pour sucer avec moi le sein de ma mère, pour te trouver dehors et te donner un baiser, afin que jamais personne ne me méprise ? Je te prendrai, je te conduirai dans la maison de ma mère. Là tu m’instruiras, et je te donnerai un breuvage de vin parfumé, le suc nouveau de mes pommes de grenade. Sa main gauche est sur ma tête, sa main droite m’enlace. Filles de Jérusalem, je vous en conjure, n’éveillez pas ma bien-aimée jusqu’à ce qu’elle le veuille elle-même. »

Rencontre délicieuse de l’âme et de Jésus, mais de l’âme purifiée, surélevée au-dessus de tout ce qui est humain. L’Esprit-Saint prend, pour célébrer cette union ineffable, les images de la terre. Il parle d’amour, il parle de tendresse, il parle de suavités que seuls peuvent comprendre ceux qui connaissent et aiment Dieu. Jamais, aucune langue humaine ne pourra redire ce qu’est l’amour de Dieu pour une âme qui est à lui seul. Taisons-nous ! N’éveillons pas la Bien-Aimée. Nous n’y comprenons rien.

Graduel : « Mon cœur est embrasé, ma chair est transformée. — Vous m’avez pris la main, vous m’avez conduite au gré de votre volonté, vous m’avez donné la gloire. »

Alléluia, alléluia, « Fuis, Aquilon ; viens, vent du midi, souffle dans mon jardin, que tous les parfums en découlent, alléluia. »

Au Temps de la Septuagésime, Trait : « Qu’y a-t-il pour moi dans le ciel ? Que désiré-je sur la terre, sinon vous, mon Dieu ? — Ma chair défaille, mon cœur avec elle, Dieu de mon cœur, Dieu qui êtes mon partage pour l’éternité. — Mon bonheur à moi est de m’attacher à Dieu, de mettre dans le Seigneur mon Dieu tout mon espoir. »

Que le vent du nord disparaisse, ce vent froid qui glace les cœurs ! Pour aller à Dieu, il faut un cœur chaud, ardent, généreux, un cœur qui se dilate dans la tendresse et donne, donne toujours, jusqu’à ce que, ayant tout donné, il soit lui-même le plus précieux de tous ses dons. Alors, il n’y a plus pour un tel cœur, un cœur de saint, que Dieu seul et en Dieu et pour Dieu toute créature. C’est la simplicité, l’unité de l’amour.

Évangile selon saint Matthieu, c. 25 : « En ce temps-là, Jésus dit cette parabole à ses disciples : Le royaume des cieux est semblable à dix vierges qui, après avoir pris leurs lampes, allèrent au-devant de l’époux et de l’épouse. Cinq d’entre elles étaient folles, et cinq étaient sages. Les cinq folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d’huile avec elles. Les sages, au contraire, prirent de l’huile dans des vases avec leurs lampes. Or, comme l’époux tardait à venir, elles s’assoupirent toutes, et s’endormirent. Mais vers minuit on entendit crier : Voici l’époux qui vient, allez au-devant de lui. Aussitôt toutes ces vierges se levèrent, et préparèrent leurs lampes. Alors les folles dirent aux sages : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes vont s’éteindre. Les sages leur répondirent : De peur qu’il n’y en ait pas assez pour nous et pour vous, allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en. Mais pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva ; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Enfin les autres vierges vinrent à leur tour, et dirent : Seigneur, Seigneur, ouvrez-nous. Mais il leur répondit : Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas. Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

Offertoire : « Mon cœur te désire la nuit, et dès le matin toute ma pensée est à toi. »

Présence permanente du Bien-Aimé. Le cœur qui s’est donné à lui ne le quitte pas un instant. Le jour, la nuit, sa pensée est fixée sur lui. Présence de tout l’être devant Dieu, en Dieu. Qui m’aime demeure en moi et moi en lui. Présence douce, délicieuse, qui pacifie l’âme et la rend capable de toutes les souffrances. Car, en présence du Bien-Aimé, l’âme ne reste pas inactive. Comment le pourrait-elle en le regardant sur sa croix ? Ou souffrir, ou mourir, criait sainte Thérèse. Et son cri est celui de tous les Saints.

Secrète : « Seigneur, nous vous en prions, rendez-nous participants du sacrifice que vous avez offert sur la croix. C’est par la contemplation de ce sacrifice que vous avez glorifié votre bienheureuse vierge Catherine. »

Communion : « Que vos paroles me sont douces, elles sont plus suaves à ma bouche que le miel. »

Les paroles de Dieu sont seules douces et suaves, car seules elles sont vraies. Et c’est la vérité qui est la nourriture de l’âme la plus exquise. Toute parole humaine est impuissante, parce qu’elle n’a qu’une part de vérité, elle n’a pas toute la vérité, même la meilleure. Les fausses ne sont que dureté et dérision. On ne se nourrit pas de mensonges Quand Dieu parle, lui, la paix se diffuse dans l’être tout entier, même quand sa parole est douloureuse.

Postcommunion : « Dieu tout-puissant et miséricordieux, faites que ces mystères, gages de votre amour ineffable, auxquels nous avons participé, nous portent à vous rendre amour pour amour, et que, par l’intercession et les exemples de la bienheureuse vierge Catherine, nous vivions toujours dans votre amour. »