Jan 23

23 janvier – Saint Raymond de Pennafort

Confesseur de l’Ordre dominicain

MESSE : In medio

Oraison : « Dieu, qui avez choisi le bienheureux Raymond pour en faire un ministre illustre du Sacrement de pénitence et qui lui avez fait traverser les flots de la mer de façon merveilleuse, accordez-nous de produire, par son intercession, de dignes fruits de pénitence et d’arriver au port du salut éternel. »

Alléluia, alléluia : « O très bon Père, Protecteur spécial, bienheureux Raymond, regardez-nous du haut du ciel avec bonté. Alléluia. »

Secrète : « Seigneur, sanctifiez ces offrandes présentées à votre majesté et, par l’intercession du bienheureux Raymond, votre confesseur, accordez-nous le secours de votre protection. »

Postcommunion : « Nous vous prions, Seigneur, notre Dieu, afin que cette solennité de saint Raymond, votre confesseur, nous obtienne le pardon de nos fautes et la gloire de la félicité éternelle. »

Saint Raymond, catalan d’origine, a une physionomie à part. Il entra dans l’Ordre âgé de plus de quarante-cinq ans. Mais son enseignement à Bologne, dont il était un des professeurs de droit les plus remarquables, lui valut immédiatement la place la plus honorable. Il était alors une des lumières de l’Église et sa bonté le rendait aussi célèbre que sa science. A la mort du bienheureux Jourdain de Saxe, les Frères choisirent maître Raymond comme Général de l’Ordre. Il ne garda ce poste que deux ans. Mais le Pape Grégoire IX se l’attacha comme grand Pénitencier et lui demanda de codifier les lois ecclésiastiques. En même temps, il le chargeait de diriger le service des aumônes pontificales. C’est tout saint Raymond : le droit et la bonté. Bonté qui s’étendit jusqu’aux chrétiens captifs des Maures, dont la foi était en péril. Avec saint Pierre Nolasque, dont il était le confesseur, Raymond fonda la grande œuvre de la Merci pour la rédemption des captifs.

Juste et bon ! Le juste est celui qui rend à chacun ce qui lui est dû, à Dieu d’abord, puis au prochain. Dieu est le suprême Créancier, car à lui nous devons tout. Il n’y a rien en nous qui ne vienne de lui et par conséquent qui ne soit sa propriété. Ayant tout reçu, nous devons rendre tout. C’est la vérité de la vie, la vérité absolue. Qui ne rend pas à Dieu tout son bien, demeure son débiteur. Et c’est pourquoi, notre vie en ce monde n’est pas vraie, n’est pas juste. Il faut le Purgatoire pour nous remettre au point devant Dieu.

La bonté va plus loin que la justice, elle donne plus qu’il n’est dû. Si j’offense Dieu, il n’est pas tenu de me pardonner, car il ne me doit rien ; s’il me pardonne, ce n’est pas par justice, mais bien par bonté. Sa bonté oublie mes injures, elle s’abaisse pour écouter ma détresse, elle me tend la main pour me relever. La bonté ne calcule pas, elle ne mesure pas, elle ouvre son cœur et donne… Bon et juste ! Puissions-nous mériter une telle louange, car d’ordinaire les hommes ne sont ni bons ni justes.

Saint Raymond mourut à Barcelone à l’âge de cent ans.

En ce jour, on fait mémoire de sainte Emérentienne. C’était la sœur de lait de sainte Agnès. Inconsolable de sa mort, elle alla prier sur sa tombe. Des païens l’y surprirent et, comme sa sœur bien-aimée, elle mourut pour le Christ, lapidée sur place. Emérentienne repose à côté d’Agnès. Leur souvenir, comme leurs cœurs, est inséparable. Délicieux symbole d’amour fraternel.