Mar 8

8 mars – Saint Jean de Dieu (1495 – 1550)

Confesseur

Messe : Os justi, sauf ce qui suit.

Oraison : « Dieu qui, après avoir embrasé de votre amour le bienheureux Jean, l’avez fait marcher au milieu des flammes, sans qu’il en reçût aucune atteinte, qui, de plus, avez donné par lui une famille nouvelle à votre Église, accordez- nous, par ses mérites, d’être purifiés de nos mauvais instincts par le feu de votre charité et d’obtenir ainsi le salut éternel. »

Évangile selon saint Matthieu, c. 22 : « En ce temps-là, des Pharisiens s’approchèrent de Jésus et l’un d’eux, docteur de la loi, lui posa, pour le tenter, cette question : Maître, quel est le grand commandement de la loi ? Jésus lui dit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit. C’est le plus grand commandement et le premier, mais il y en a un second, semblable à lui : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. En ces deux commandements se trouvent toute la loi et les prophètes.
Puis, ayant réuni les Pharisiens, Jésus leur posa cette question : Que vous semble-t-il du Christ ? De qui est-il fils ? Ils répondirent : De David. Il leur dit : Comment se fait-il donc que sous le souffle de l’inspiration David appelle le Christ, son Seigneur ? Il dit en effet : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Siège à ma droite, je ferai de tes ennemis l’escabeau de tes pieds. Si donc David l’appelle son Seigneur, comment peut-il être son fils ? Et nul d’entre eux ne put lui répondre un mot. Depuis lors personne n’osa plus lui poser de questions. »

Saint Thomas, que nous fêtions hier est un homme de lumière, Jean de Dieu est un homme de feu.

Portugais de naissance, il fut pris d’abord par les plaisirs de ce monde ; puis, illuminé de Dieu, saisi par la grâce, il se jeta à corps perdu dans la perfection chrétienne. Il était tellement dévoré par l’amour de Dieu que, méprisant tout ce qui était humain, il passait pour un fou. Folie divine, celle de la Croix, qui le poussa aux plus rudes pénitences. Mais sa charité, puisée au Cœur même de Jésus, qui, un jour, l’étreignit dans ses bras, lui inspira le sublime dessein de se donner lui- même au soin des malades et de fonder un Ordre qui continuât après sa mort cette même œuvre de charité.

Un jour, dans l’immense hôpital qu’il avait fondé à Grenade, un incendie se déclara, et l’on vit cette chose inouïe : Jean de Dieu au milieu des flammes, pendant une demi-heure, sauvant les malades, jetant les lits par les fenêtres. L’amour de Dieu qui le consumait fut plus violent que le brasier. Il mourut à genoux, pressant son crucifix sur son cœur, et pendant six heures, après sa mort, à la stupeur de toute la ville de Grenade qui défila devant lui, il demeura à genoux.

Homme de feu, qui cherchait partout quelque misère à soulager : les pauvres, les malades, les infirmes, tous avaient ses plus vives sollicitudes

A ses fils qui, aujourd’hui encore, gardent fidèlement son esprit, il disait à chaque instant : Faites bien, Frères ! Si bien qu’en Italie les Frères de Saint-Jean de Dieu sont appelés Fate bene fratelli.

Faire bien ! se donner à Dieu et à son prochain, non pas vaille que vaille, par routine ou manière d’acquit, mais de tout son cœur, en se rappelant que le maître que l’on sert est le témoin perpétuel non seulement de nos actions, mais des plus intimes sentiments qui les dirigent. Faire bien ! Mettre son âme entière au service de Dieu, toutes ses forces intellectuelles, toutes ses forces de volonté, toutes ses forces de cœur et de corps. Ne rien réserver, ne rien diminuer, ne rien garder pour soi-même. Faire bien, aujourd’hui, demain, toujours sans se lasser, comme Dieu. Heureux ceux qui, à la fin de leur journée, regardant les œuvres accomplies, peuvent dire avec le Créateur : Tout est bien ! J’ai donné à Dieu le maximum.