25 juin

Pourquoi l’Église parle-t-elle le latin ?

Missale Objection : Pourquoi parler latin ? Pourquoi se servir d’une langue inconnue ?

Réponse : Parce que, à des dogmes immuables, il faut une langue immuable qui garantisse de toute altération la formulation même de ces dogmes.

Parce que, à une société universelle, il faut une langue universelle qui maintienne, resserre, proclame hautement l’unanimité de la foi et la fraternité universelle de la religion véritable.

Les protestants et tous les ennemis de l’Église catholique lui ont toujours durement reproché le latin. Ils sentent que l’immobilité de cette cuirasse défend merveilleusement de toute altération ces antiques traditions chrétiennes, dont le témoignage les écrase. Ils voudraient briser la forme pour atteindre le fond. L’erreur parle volontiers une langue variable et changeante.

Ce reproche, d’ailleurs, si on l’examine de plus près, n’a aucun fondement. N’y a-t-il pas une foule de personnes qui savent le latin ? La prédication, c’est-à-dire la partie du culte divin qui s’adresse directement aux fidèles, n’est-elle pas en langue vulgaire ? Pour le reste des offices, n’y a-t-il pas un nombre infini de traductions des prières de l’Église ? Quel est le chrétien que la langue mystérieuse de l’autel empêche de suivre l’office ? Certaines cérémonies, certains signaux n’avertissent-ils pas tous les assistants de ce qui se fait et de ce qui se dit ? S’ils sont distraits, n’est-ce pas leur faute ?

23 juin

Le cocktail infernal du libéralisme

Locuste et Néron testant un poinson sur un esclavepar Joseph Lémann

Dès le principe, la Révolution s’est faite empoisonneuse, mais avec art, avec habileté ; elle a rappelé et dépassé les combinaisons d’Agrippine et de Locuste.

Refaisons, un instant, par la pensée, Rome païenne : Locuste est une fameuse empoisonneuse du temps des Césars. Elle doit d’abord faire périr l’empereur Claude, par ordre d’Agrippine. Elle est appelée au conseil ; on lui demande de mettre du génie dans ses creusets ! Un poison trop rapide rendrait manifeste le meurtre de Claude ; un poison trop lent lui donnerait le temps de se reconnaître, et de rétablir les droits de Britannicus, son fils. Locuste comprend, et trouve quelque chose de recherché en fait de poison, qui troublera la raison et n’éteindra que lentement la vie [1]. Un eunuque fait prendre à l’infortuné César le poison dans un champignon qu’il savoure avec délices : il meurt hébété !

21 juin

Vous avez dit : « janséniste » ?

Père Lacordaire (1802-1861)Le Père Henri-Dominique Lacordaire (1802-1861), qui restaura l’Ordre dominicain en France au 19e siècle, avait des tendances libérales.

Mais à une fidèle, qui se voyait traiter de « janséniste », il écrivait ces vérités :

« Ma fille en Notre-Seigneur. Vous ne devez pas être étonnée qu’on vous trouve un peu Janséniste. C’est un mot devenu à la mode pour désigner ceux qui tâchent de mettre leurs mœurs en harmonie avec les sentiments de foi et de charité dont ils sont imbus. Beaucoup de personnes, par ignorance de la véritable vie chrétienne, sont réduites à la réception fréquente des sacrements, jointe à des mouvements de dévotion pour Dieu et à l’abstention du péché mortel, et elles sont tout étonnées si on vient leur dire qu’il faut en outre imiter Jésus-Christ dans sa pauvreté, son humilité, sa pénitence, son abnégation de soi-même, sa flagellation et son crucifiement, les seules choses qui coûtent réellement à notre nature corrompue. Pourtant, l’Évangile est plein de cette nécessité de vivre comme Jésus-Christ, la vie des saints en est remplie, les écrits des Pères la répètent à tout venant ; mais il est plus facile de se faire un christianisme qui permette de vivre comme le monde, sauf le péché mortel.

19 juin

Joseph et Augustin Lémann (1836-1915 et 1836-1909)

Joseph et Augustin LémannTélécharger : Joseph et Augustin Lémann

Deux jumeaux juifs découvrent le Christ

Édouard et Achille Lémann (qui recevront au baptême les prénoms Joseph et Augustin) étaient frères jumeaux. Orphelins très jeunes, ils furent élevés par leurs oncles et tantes dans une famille juive, riche et aristocratique, à Lyon. De leur propre initiative, ils furent baptisés dans l’Église catholique à l’âge de dix-huit ans, le 29 avril 1854.

Une indiscrétion mit brusquement fin à leur paix. Le mercredi 13 septembre 1854, une catholique qui avait vu les deux frères prier avec ferveur à Notre-Dame de Fourvière et y faire la communion, en parla par hasard à une de leurs tantes. Sans le vouloir, elle avait trahi leur secret.

La tante prévint l’oncle tuteur (Moïse Levy) qui convoqua d’urgence, pour le soir même, toute sa famille, le rabbin de la Synagogue et quelques notabilités de la communauté israélite de Lyon.

Vers six heures du soir, le rabbin et toute la famille étaient réunis. Les deux frères ne soupçonnaient rien. Joseph rentra le premier. Son tuteur qui se tenait à la porte, l’interrogea aussitôt : « Édouard, est-ce vrai que tu es catholique ? » Il répondit bravement : « Oui, je le suis ».

Les deux frères furent introduits devant le conseil de famille. Ils ne cachèrent pas qu’ils avaient été baptisés par l’abbé Reuil, mais ils affirmèrent que c’était eux-mêmes qui, très librement, avaient sollicité la grâce du baptême.

17 juin

Eugène de Genoude (1792-1849)

Antoine-Eugène Genoude 1792-1849Télécharger : Eugène de Genoude

J’étais voltairien

Je suis né à Montélimar, dans la province du Dauphiné, à l’époque de la Terreur. J’aimais passionnément la lecture. Je lisais tout ce qui me tombait sous la main. Voltaire devint mon auteur favori. Je lus son Dictionnaire philosophique.

Voltaire me donna des idées justes de la littérature, de la poésie ; il m’apprit, je le croyais, l’histoire, la physique, la philosophie ; enfin je crus savoir par lui toutes choses, et la religion m’apparut sous les couleurs qu’il lui donne. Je me crus un esprit supérieur, je raillais tous ceux qui parlaient devant moi du Christianisme. J’adoptais toutes les objections.

15 juin

Joseph Lotte (1875-1914)

Joseph LotteTélécharger : Joseph Lotte

Fils de la Troisième République !

« Nous sommes les fils des fondateurs de la troisième République ; toute notre prime enfance s’est passée dans l’exaltation de la lutte que menaient nos pères contre la réaction et dans l’ivresse des victoires démocratiques. En face d’elle se dressait l’Église, effroyable puissance de mensonge, de haine et d’oppression. Le même mouvement qui nous faisait républicains nous faisait anticléricaux et anti-romains. Au lycée, je m’en souviens, dès qu’un professeur prononçait le mot âme ou le mot Dieu, aussitôt nous nous insurgions intérieurement. Nous nous affirmions matérialistes et athées pour mieux marquer l’abîme qui nous séparait du catholicisme. »

Défenseur enthousiaste de Dreyfus (comme son ami Charles Péguy), Joseph Lotte fut surpris de voir le « Dreyfusisme » se transformer en « Combisme« , c’est à dire en système de persécution contre les catholiques.

« L’affaire Dreyfus où nous nous donnâmes de tout notre cœur et de toutes nos forces, nous dessilla les yeux. Nous combattions pour la France autant que pour la justice. Or, quelle ne fut pas notre infortune ! A peine vainqueur, voilà que le dreyfusisme, par un retournement subit, exerça contre la justice et la France les plus mortelles atteintes.

13 juin

Jean François de La Harpe (1739-1803)

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Jean-Francois de la Harpe 1739-1803Le protégé de Voltaire

Né le 20 novembre 1739 à Paris (dans la paroisse de Saint-Nicolas-du-Chardonnet), Jean-François de La Harpe a 20 ans lorsqu’il publie ses premiers vers antireligieux (Les Héroïdes, 1759), qui attirent aussitôt l’attention de Voltaire.

Le jeune La Harpe devient alors, comme dit Sainte-Beuve, ‘le premier lieutenant de Voltaire. Ce dernier fait couronner les discours et les poèmes de son poulain par l’Académie française. En 1776, malgré l’opposition de la Sorbonne et de l’archevêque de Paris, Voltaire et d’Alembert réussissent même à faire élire La Harpe académicien. La Harpe continue de flatter son vieux protecteur, qui meurt deux ans plus tard (1778). Il compose en son honneur un Éloge de Voltaire qui reçoit le prix d’éloquence de l’Académie.

11 juin

Joseph Droz (1773-1850)

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Joseph DrozLa philosophie suffit-elle à rendre meilleur ?

La philosophie du XVIIIe siècle régnait. L’irréligion était à la mode, l’indifférence et l’incrédulité semblaient être répandues dans l’air qu’on respirait.

Je ne perdis point de temps à chercher des arguments contre le christianisme. À quoi bon ? D’autres avaient pris cette peine, et la question était résolue pour moi. Dans mes projets, ce qui devait m’occuper surtout c’était de réussir à m’améliorer. À l’âge où d’ordinaire on pense peu, je pris l’habitude d’observer et de réfléchir.

Pour améliorer le sort des hommes il faut produire une amélioration en eux-mêmes.

Quels moyens ont les philosophes pour combattre l’ignorance, les passions et les vices ? Leurs écrits sur la morale et la loi naturelle. Il est évident que leurs livres, ceux même qui renferment le plus de réflexions judicieuses et de pages éloquentes, ne peuvent exercer une influence sur la généralité des hommes qui ne lit point et ne saurait les comprendre.

8 juin

Alexis Carrel (1873-1944)

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Alexis Carrel 1873-1944 Un Nobel de médecine face aux miracles de Lourdes

Fils de bourgeois lyonnais, le docteur Alexis Carrel a perdu la foi. Les croyants sont, pour lui, des enfants naïfs ou des fanatiques têtus. Lui, veut être un savant d’une impartialité absolue devant les faits : « un bon instrument enregistreur » comme il dit. Mais au printemps 1901, il rencontre un religieux dominicain qui lui parle des miracles de Lourdes. Carrel écoute. On pourrait donc constater scientifiquement, avec les méthodes positives de la médecine, une intervention extraordinaire de Dieu ? Il note : « Un miracle, scientifiquement contrôlé par moi, me conduirait seul à la certitude absolue ».

N’est-ce pas beaucoup demander ?

8 juin

Le règne de la séduction

Ne nous laissons pas séduire par ceux qui, sous prétexte d’unir tout le monde, ont abandonné la vérité.

Jacques-Bénigne BossuetSaint Cyprien de CarthageSaint Cyprien au 3e siècle nous a prévenu :
« Il existe un mal pire et plus meurtrier que la persécution, c’est l’empoisonnement perfide de la mentalité. »

Bossuet, quant à lui, fait remarquer dans son commentaire de l’Apocalypse qu’il y a dans l’Église deux sortes de persécutions :
« La première a son commencement sous l’empire romain, où la violence devait prévaloir, la seconde à la fin des siècles où sera le règne de la séduction. »

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