«Unité chrétienne ou unité antichrétienne»

Mgr Delassus - assisTélécharger : Unité chrétienne ou unité antichrétienne

par Mgr Delassus

Le monde marche vers une grande unité. A quelle fin, cette unité ? Où mène la trombe qui emporte le genre humain ? Est-ce aux pieds de DIEU, est-ce aux pieds de Satan ? Que sera l’humanité dans cet état de concentration que nous voyons s’opérer en elle ?

Les apparences que présente le moment actuel disent qu’elle sera impie. Le caractère satanique que la Révolution a pris dès les premiers jours, ne l’a point quittée. Aujourd’hui, comme à son aurore, tout son dessein est de soustraire l’homme à l’autorité de DIEU. Méconnaître le souverain domaine du Créateur et l’infinie bonté du Rédempteur, ne lui a point suffi. Elle vient de faire des lois pour que le nom divin ne puisse plus désormais parvenir à l’oreille de l’enfant, et qu’ainsi les peuples vivent et meurent dans un athéisme que rien ne puisse troubler. «Deux mots, a dit M. De Moussac, l’historien de la Ligue de Jean Macé, résument son dessein : chasser DIEU de l’école afin de le chasser de l’humanité.»

Nous avons vu, en dehors des Législateurs, combien d’autres concourent plus ou moins directement à faire sortir la vérité divine de l’intelligence humaine, à persuader l’homme qu’il n’y a d’autre DIEU que lui.

Ce caractère d’absolue impiété, la Révolution parviendra-t-elle à l’imprimer sur le front, à l’implanter dans le cœur de toutes les nations et à faire ainsi de la terre la succursale de l’enfer ? C’est ce que Satan veut, ce qu’il s’est proposé dès le commencement, ce à quoi il espère arriver aujourd’hui. Il s’en flatte et ses gens, enorgueillis de leurs succès, se persuadent que déjà ils tiennent la victoire. Leurs cris de joie mêlés à leurs exécrations retentissent partout avec un éclat de jour en jour plus insolent.

Mais ce n’est pas la première fois que Satan et les siens se croient ainsi à la veille de triompher, et toujours ils ont été déçus ; toujours DIEU est venu, d’une manière ou d’une autre, au secours des siens, au moment où ils désespéraient le plus de son intervention.

(Mgr Delassus, Le problème de l’heure présente, Soc. Saint-Augustin,
Lille et Paris, 1905, t. II, chapitre VI, p. 44-45)