Confesseur
Messe : Justus ut palma
Oraison : « Dieu, qui avez daigné illustrer le bienheureux Pierre, votre Confesseur, par le don d’une admirable pénitence et d’une très haute contemplation, accordez-nous par le suffrage de ses mérites, de mortifier notre chair afin d’atteindre plus facilement les choses du ciel ».
A 16 ans, Pierre d’Alcantara, en Espagne, entra chez les Frères Mineurs. Mais il y entra avec la volonté bien arrêtée d’y suivre à la lettre la, règle de saint François. Il ne voulait pas être un disciple diminué du Pauvre d’Assise. Aussi, entreprit-il l’œuvre ardue de la réforme franciscaine. II fonda un couvent très petit, très pauvre où il convia ceux qui, comme lui, avaient au cœur d’être pauvres, comme François. Ce n’était qu’un frêle grain de sénevé, mais Dieu y mit sa force, et le grain de sénevé se développa. La réforme de Pierre d’Alcantara s’étendit en Espagne, passa la mer et envahit les Indes.
Pierre était rude. Il n’avait, comme son père François, qu’une tunique très pauvre. La nourriture lui importait peu. Il jeûnait, se flagellait, supportait allègrement toutes les aspérités des saisons. En somme, il était tellement absorbé par la pensée et l’amour de Dieu que tout l’humain de sa chair disparaissait. C’est le dégagement complet, comme la spiritualisation du corps. Dieu seul, connu, aimé, cherché, sans réserve aucune.
Pierre exigeait de ses compagnons cette même austérité. Il est considéré, à juste titre, comme un second Fondateur de l’Ordre des Mineurs. Ce qui lui valut une statue dans la basilique de Saint-Pierre. Chacun sait que tous les Fondateurs d’Ordres religieux
entourent le tombeau de saint Pierre. Ils lui font comme une garde d’honneur et avec lui portent l’Église de Dieu. La statue de Pierre d’Alcantara est une des plus belles. II mourut à l’âge de soixante-trois ans. Sainte Thérèse, qu’il avait soutenue dans la réforme du Carmel, le vit, à l’instant même où il expirait. Il lui dit : Heureuse pénitence, qui m’a mérité tant de gloire !
Pauvre sur terre, pauvre de toutes les jouissances humaines, mais riche de Dieu, Pierre d’Alcantara nous donne la suprême leçon du dégagement. Il faut se libérer de la terre pour connaître ce qu’est Dieu et l’aimer de tout son cœur, non pas en formule, mais en vérité. Heureux ceux qui comprennent Dieu et se donnent à lui sans réserve. L’éternelle béatitude les récompensera au centuple.