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Bienheureuse Bienvenue Bojani (1250 – 1292)

Fêté le

30 octobre

Bienheureuse Bienvenue Bojani 01

Vierge de l’Ordre dominicain

Messe : Gaudeamus

Oraison : « Seigneur, répandez en nous la grâce de la pénitence, de l’oraison, de l’humilité, afin que, à l’exemple de la bienheureuse Vierge Bienvenue, nous puissions mortifier notre chair, pour vivre spirituellement et, pensant aux choses du ciel, nous méprisant nous-mêmes, parvenir au repos et à la gloire en vous seul, notre Dieu ».

Bienvenue naquit à Frioul. Son père était Conrad Bojano de qui vint ensuite à la très noble famille de Pertica le nom de Bojani ; sa mère s’appelait Albertine de Buttinice. Dès sa première enfance, elle donna des signes remarquables de sa sainteté future ; n’éprouvant que dégoût pour la parure du corps et les jeux qui charment ordinairement cet âge, elle avait l’habitude de se cacher aux regards de ses proches pour se retirer dans un coin du jardin paternel, d’où la vue s’étendait jusqu’à une chapelle élevée à la sainte Vierge au sommet d’une haute montagne, et là, elle prolongeait ses prières pendant de longues heures. A cette époque, elle imposait à son corps fragile la fatigue de fréquentes et pénibles prostrations et génuflexions. Puis, ayant un peu grandi, elle revêtit le cilice, qu’elle porta pendant six ans, afin de réduire son corps en servitude. Elle se ceignit d’abord d’une ceinture de fer ; ensuite d’une corde encore plus étroitement serrée qui, lorsqu’elle atteignit l’adolescence, lui pénétra dans la chair à tel point qu’il ne fut plus possible de la couper ni de la retirer sans recourir au chirurgien. Aussi, pour éviter que la chose ne fût connue, elle se mit en prière et obtint, dit la tradition, que la corde tombât miraculeusement à ses pieds.

Ayant été admise dans le Tiers-Ordre de saint Dominique, elle voua à Dieu sa virginité. Imitant la vie de celui qu’elle s’était choisi pour Père, elle continua pendant très longtemps à s’abstenir de vin et de viande, à passer fréquemment la nuit presque sans dormir, surtout aux vigiles des principales fêtes, se livrant à la méditation des choses divines et à la prière, à se coucher à même la terre quand elle devait prendre un peu de repos, en appuyant la tête sur une pierre, à se flageller trois fois par nuit avec une chaîne de fer. Dans la suite, elle dut modérer ce genre de mortification, par obéissance à son confesseur. Ses forces furent tellement affaiblies par cette vie pénitente qu’elle fut enfin frappée d’une sorte de paralysie. Comme elle respirait difficilement et que, par suite, ne pouvant rester étendue, elle devait demeurer constamment assise, des plaies s’étaient formées, et on ne pouvait la soulever, si peu que ce fût, sans qu’elle éprouvât les plus grandes souffrances. Elle supporta toujours cette douleur de telle façon que tous louaient sa patience et admiraient sa persévérance dans la prière. Après avoir subi pendant près de cinq ans les tourments d’un mal aussi tenace, ayant fait vœu de se rendre à Bologne au tombeau de saint Dominique en vue de recouvrer la santé (si tel était le bon plaisir de Dieu), elle fut subitement guérie, au grand étonnement des assistants.

Elle partit pour Bologne ; puis, s’étant acquittée de son vœu, elle revint dans sa patrie. Elle reprit alors le genre de vie qu’elle avait mené longtemps, puis interrompu à cause de cette maladie. Grâce à ce régime

Bienheureuse Bienvenue Bojani 02

d’austérité et d’effort, elle soumit la chair à l’esprit à tel point que son âme faisait facilement abstraction des sens et semblait uniquement absorbée par la contemplation des mystères de la foi. Dieu la favorisa souvent en dons précieux. Mais, dans cette abondance de grâces, elle ne détesta rien autant que le désir de la vaine gloire. Enfin, à la longue, épuisée par les jeûnes, les veilles, les fatigues corporelles, ayant demandé à partir et à être avec le Christ, elle mourut dans la joie après avoir reçu les sacrements de l’Église, le 30 octobre 1292.

Dès que le bruit de sa mort se fut répandu, les habitants de la ville, persuadés qu’ils avaient obtenu une nouvelle patronne auprès de Dieu, accoururent en foule pour lui témoigner leur vénération et lui rendre leurs hommages, d’abord dans sa demeure, puis dans l’église des Frères Prêcheurs de Frioul, où son corps fut apporté et fut, dit la tradition, entouré tout de suite de l’éclat des miracles. Le Souverain Pontife Clément XIII, sur décret de la sacrée Congrégation des Rites, approuva ce culte qui n’avait jamais été interrompu, accordant à !’Ordre entier des Prêcheurs la permission de réciter l’office et de célébrer la messe en l’honneur de la bienheureuse vierge Bienvenue.