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Bienheureuse Jeanne d’Aza (1135 – 1205)

Fêté le

8 août

Bienheureuse Jeanne d'Aza 03

Mère de saint Dominique

Messe : Gaudeamus

Oraison : « Dieu, qui avez révélé merveilleusement à la bienheureuse Jeanne, votre servante, la grâce de la vocation de son fils Dominique, faites, nous vous en prions, que, en l’imitant elle-même et le Fils qui lui fut montré, par l’intercession des deux, nous arrivions à la récompense éternelle ».

Heureuse mère ! La mère de deux saints : Dominique et Mannès. Mais Dominique est le plus grand.

C’est à Aza, dans le royaume de Vieille Castille, en Espagne, que Jeanne vit le jour, vers le milieu du XIIesiècle. Par sa vertu et sa sainteté, elle accrut et illustra merveilleusement l’éclatante noblesse qu’elle avait reçue de ses aïeux. Douée d’une grande beauté et ornée de toutes les qualités féminines, elle ne se laissa captiver d’aucune façon par les divertissements du siècle. Bien plus, elle voua au service de Dieu, dès son enfance, ses dons naturels et sa propre personne.

Mariée à Félix de Guzman, gentilhomme hautement distingué par sa vertu, sa bonté, non moins que par sa naissance, on ne voyait rien en elle qui ne fût à l’image de la femme forte. Bien qu’elle fût suzeraine et première par le rang, elle s’appliqua néanmoins à surpasser toutes les autres femmes par son humilité, et elle les brilla à leur tête par sa vertu, sa chasteté, sa prudence et sa bonne renommée. Après avoir vaqué aux soins de sa maison, elle consacrait le reste de son temps à la piété et aux devoirs religieux. Aussi, sa plus grande joie était de se rendre dans les églises, de visiter les malades, de consoler les affligés. Elle s’employa d’une façon admirable à soulager l’indigence des pauvres. Une fois même, lisons-nous, Dieu approuva sa charité par un miracle : comme elle avait distribué aux pauvres un tonneau de vin, elle le trouva aussitôt rempli.

Adonnée à la prière, Jeanne attira sur elle les bénédictions divines. Elle eut en effet deux fils, que, par ses exhortations, ses encouragements, ses exemples surtout, elle incitait à la pratique des vertus. Elle les entraîna si haut

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dans la perfection que tous deux furent jusqu’à leur mort des exemples pour les hommes d’église et des modèles de vie pour la population.

Elle obtint ensuite un troisième fils, saint Dominique, fondateur et Père de l’Ordre des Frères Prêcheurs, qui ouvrit dans l’Église la source d’exemples de parfaite sainteté et de science. Ce fils était le fruit des prières ferventes que Jeanne avait adressées à Dieu. C’est ce que saint Dominique, abbé de Silos, lui révéla, et la vision qu’elle eut pendant son sommeil ne lui laissa aucun doute à ce sujet. En effet, comme elle était enceinte, elle eut un songe : il lui sembla qu’elle portait en son sein un petit chien qui tenait dans sa gueule une torche ardente, et embrasait l’univers entier. Ce songe signifiait que son fils aboierait contre les loups de l’enfer, et embraserait les peuples de l’amour de Dieu et du prochain.

Aussi n’est-il pas étonnant que Jeanne se réservât le soin d’un tel enfant, voulant lui donner avec son lait ses propres vertus. Enfin, enrichie par Dieu de dons si nombreux et si grands, comblée de vertus, célèbre par sa sainteté, aimable aux yeux du monde et agréable à Dieu, elle rendit très paisiblement son âme au Seigneur, à Calaruega.

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St Dominique et Bx Mannès couronnant leur mère

Après sa mort, la renommée de ses miracles se répandit de tous côtés. La population l’invoqua comme sa patronne et éprouva l’efficacité de son secours qui lui obtenait des grâces et la préservait du danger. Puis son corps sacré fut porté à l’église ; il fut enseveli dans le cimetière de celle-ci, où fut érigée une chapelle sous le vocable de sainte Jeanne d’Aza ; maintenant encore les foules ne cessent de s’y rendre pour l’honorer et la prier. Dans la suite, son corps fut transféré dans l’église de Gumiel et déposé près des restes de Félix de Guzman son époux. Plus tard, le Sérénissime Infant d’Espagne Jean-Emmanuel, petit-fils de saint Ferdinand, brûlant d’un pieux amour pour son aïeul, prit soin de faire transporter le corps dans le couvent des Frères Prêcheurs de Pénafiel, qu’il avait bâti à ses frais. Et ce prince, aux applaudissements du peuple entier, portant le gage sacré sur ses propres épaules, le plaça près du maître-autel dans un tombeau orné avec une magnificence toute royale.

Les peuples de cette région se font une gloire de s’assembler pour honorer et vénérer ces reliques saintes. Ce culte, répandu à Aza, à Calaruega et en d’autres localités sans interruption jusqu’à nos jours, fut, sur les instances du roi catholique Ferdinand VII et des grands d’Espagne, approuvé le 1er octobre 1828 par le Souverain Pontife Léon XII, qui a concédé à !’Ordre entier des Frères Prêcheurs la faculté de célébrer par l’office et la messe la fête de la bienheureuse Jeanne.