Vierge de l’Ordre dominicain
Messe : Gaudeamus
Oraison : « Dieu, qui jamais n’abandonnez quiconque espère en vous et qui exaucez avec miséricorde celui qui vous implore, accordez- nous d’obtenir par la protection de la bienheureuse vierge Madeleine ce que nous ne pouvons avoir par nos propres mérites ».
Madeleine, née à Trino, au diocèse de Verceil, de l’honorable famille de Panatieri, vers le milieu du XVesiècle, apparut douée de la beauté du corps et des charmes de l’esprit. Prévenue par les dons célestes, elle se détourna de tout ce qui risquait de souiller la sainteté et l’innocence de sa vie : en effet, elle se garda du luxe, de la société des mondains, des excès de la langue et de la liberté des regards. Aussi, rien d’étonnant à ce que, toute petite encore, elle ait voué à Dieu sa virginité. Admise bientôt parmi les sœurs de la Pénitence de Saint Dominique, sur sa demande instante, suivant l’exemple austère de la séraphique Catherine de Sienne, elle s’appliqua par ses jeûnes, ses veil1es, ses continuelles prières, ses flagellations, sa patience, son humilité et sa mansuétude, à se rendre digne des épousailles divines. Très modérée dans la nourriture et le sommeil, elle était si absorbée par la prière et la méditation des choses célestes, que parfois elle veillait des nuits entières dans cette contemplation. D’une piété fervente et affectueuse pour la Passion du Christ, elle mérita de participer aux douleurs de son Époux. Elle avait un très grand culte pour le très saint Nom de Jésus, et s’approchait tous les jours de la sainte table.
Animée d’une admirable charité envers le prochain, elle secourait les mendiants par tous les moyens dont elle disposait, s’oubliant elle-même pourvu qu’elle ne refusât rien à leurs nécessités. Elle visitait aussi les malades avec empressement, les servait avec une
extrême diligence, et les encourageait à la patience ; elle les soulageait par ses paroles et par ses soins. Comme un jour, à ce qu’on rapporte, le Seigneur s’était présenté à elle brandissant entre ses mains la foudre pour anéantir l’Italie, Madeleine obtint de lui qu’il épargnât du moins Trino. Assoiffée du salut des âmes, à l’exemple de son Père saint Dominique, plus d’une fois, par ses exhortations très ferventes elle amena les impies à la pénitence. L’un d’eux, illustre par sa haute naissance, ayant été recommandé à Dieu par les prières de Madeleine, fut soudain transformé en un autre homme.
Enrichie de l’esprit de prophétie, on dit qu’elle apprit à l’avance, par une révélation divine, les guerres et les calamités qui allaient fondre sur l’Italie ; sa mort aussi lui fut révélée par le ciel trois ans à l’avance. Épuisée par l’âge et comblée de bonnes œuvres, fortifiée par les divins Sacrements, après avoir supplié Dieu de tout son cœur pour l’Ordre des Frères Prêcheurs et pour sa patrie bien-aimée, pendant qu’elle achevait la récitation du Psaume de David In te Domine speravi, à ces mots Entre vos mains je remets mon esprit, elle s’endormit dans le baiser du Seigneur, en l’an 1503. Sa dépouille sacrée, exposée pendant trois jours, ne cessa de répandre un parfum très suave. Des documents anciens attestent qu’elle fut glorifiée par de nombreux miracles. Aussitôt après les funérailles, la bienheureuse fut l’objet d’un culte religieux, des hommes de tout rang accourant à l’autel consacré à Dieu en son honneur comme à l’asile le plus sûr de la patrie.
Le Souverain Pontife Léon XII, sur avis de la sacrée Congrégation des Rites, approuva ce culte qui n’a jamais cessé mais s’est plutôt accru, accordant à l’ordre entier des Frères Prêcheurs ainsi qu’au diocèse de Verceil la faculté de fêter chaque année la mémoire de la bienheureuse Madeleine par la récitation de l’office et la célébration de la messe.