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Bienheureuse Marie Barthélemie (1514 – 1577)

Fêté le

28 mai

Bienheureuse Marie Barthélemie 02

Vierge de l’Ordre dominicain

Messe : Gaudeamus

Oraison : « Dieu, qui aimez les âmes, vous qui avez uni dans la bienheureuse Marie Barthélemie, votre vierge, une patience merveilleuse dans la souffrance à l’innocence du cœur, faites que nous qui souffrons en expiation de nos fautes, nous respirions par la consolation de votre grâce. »

Marie Barthélemie, née à Florence de la noble famille des Bagnesi, fut prévenue par l’amour de l’Époux des vierges et parut, dès le premier usage de la parole, appelée à une étroite union avec Lui. En effet, elle parlait avec un sentiment religieux si profond des liens qu’elle voulait nouer avec Jésus que, si l’on faisait semblant de croire que son désir était impossible, la fillette répandait d’abondantes larmes de détresse. Après avoir assisté sa mère mourante en l’exhortant de façon très efficace, Marie dirigea activement la maison avec une précoce prudence. Elle s’appliquait aussi aux bonnes œuvres et à la prière, tout en continuant à songer à la vie religieuse.

Son père l’avertit qu’elle devait consentir à une union terrestre. Aussitôt la jeune fille, jusque-là forte et belle, fut saisie d’un tremblement de tous ses membres. Les maladies semblaient s’être coalisées contre elle : fièvre, convulsions, douleurs particulières aux diverses parties du corps, ensemble souvent, parfois tour à tour, la crucifièrent jusque vers l’âge de quarante-cinq ans, à tel point que l’Époux jaloux des vierges semblait avoir consacré par un martyre continuel sa fidélité désormais inébranlable. Sur son pauvre lit de douleur, nuit et jour Marie cherchait le Bien-Aimé. Mais celui-ci, qui prend ses délices parmi les lis et la myrrhe, n’abandonna pas l’épouse qui souffrait avec une patience invincible ; terrifiée aussi par les apparitions des démons et accablée de sarcasmes par les hommes, elle était soutenue par ses joies ineffables. Et, par un rare privilège, Dieu lui donna de garder son âme, au milieu d’angoisses mortelles, continuellement plongée dans une contemplation béatifiante.

A l’âge de trente-trois ans elle reçut, après une longue attente, l’habit des Sœurs de la Pénitence de Saint-Dominique. Puis, après son noviciat, elle fit profession dans l’Ordre et fut réconfortée par une courte trêve de son martyre, en sorte que cette pure victime de l’amour put paraître dans les églises, dans celles de l’Ordre surtout, revêtue de l’habit religieux. Mais bientôt elle fut à nouveau accablée par les maladies, et favorisée aussi de dons plus grands : de son lit elle consolait les affligés ; infirme, elle guérissait les malades ; elle était un secours pour les pauvres, ramenait les dissidents à la paix, les égarés à la vertu et à Dieu. Devinant les secrets, prédisant les événements futurs, elle allumait dans les cœurs des étincelles d’amour, tant par ses paroles que par ses écrits.

Ayant en horreur les louanges, elle évitait les honneurs, et à ceux qui la plaignaient elle répondait qu’elle était vraiment digne de boire la lie du calice le plus amer. Elle ignorait complètement l’impureté, et était si éloignée de toute faute mortelle qu’au seul nom du péché elle était secouée d’un tremblement qui se communiquait à son lit et jusqu’au mur de sa chambre. Cependant sur son corps déjà affligé elle accumulait les afflictions, usant d’instruments de pénitence et ne cessant guère de jeûner. Elle veillait aussi à ce que le Saint Sacrifice fût offert dans sa maison et sous ses yeux, selon le privilège qui lui avait été accordé. Très souvent, après s’être confessée, elle recevait la sainte Communion avec un désir brûlant.

Bienheureuse Marie Barthélemie 01 bis

Elle vénéra toujours avec un sentiment spécial Marie, la Mère du bel Amour. Elle s’appliquait à honorer et imiter les Saints, en premier lieu et avec une pieuse émulation la patience, l’obéissance et les autres vertus de sainte Catherine de Sienne. Après qu’elle eût reçu huit fois l’onction des infirmes, son martyre de malade prit fin le 28 mai 1577, et elle reçut la couronne de justice qui lui était réservée au ciel.

 

Le corps de la vierge, selon la promesse faite antérieurement par le frère Timothée, prieur de Sainte-Marie-Nouvelle et frère de sainte Catherine de Ricci, fut porté, sur les épaules des frères Prêcheurs et aux applaudissements d’un peuple immense, chez les Carmélites de Sainte-Marie-des-Anges, très chères à la bienheureuse.

Là, ce corps fait l’objet d’un culte qui n’a jamais été interrompu et reçoit, de la part des Princes et des Pasteurs de l’Église, baisers, présents et marques de respect. On le regarde comme un remède toujours prêt pour les malades. On cite en particulier le témoignage de sainte Marie-Madeleine de Pazzi qui, ayant fait vœu de visiter ces restes sacrés, fut guérie sur-le-champ d’une maladie infectieuse qui la menaçait, et qui aperçut dans une vision l’âme de Marie Barthélemie accueillie devant le trône du Christ ; elle la déclara égale à sainte Catherine, la vierge séraphique, souverainement puissante et heureuse, et destinée à être exaltée plus haut encore dans l’Église militante. C’est ce que le Souverain Pontife Pie VII accorda, dans sa bienveillante bonté, donnant à !’Ordre des Prêcheurs et aux clergés séculier et régulier de Florence, le pouvoir de réciter l’office et de célébrer la messe en l’honneur de la bienheureuse Marie-Barthélemie, au jour anniversaire de sa mort.

Laissons à Dieu le soin de diriger notre vie dans la joie ou dans la douleur. Il sait quelle louange nous devons lui rendre et lui seul est le dispensateur de la grâce personnelle qu’il nous réserve. Suivons-le joyeusement, même sur la route du calvaire. Après tout, c’est la plus sûre.