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Bienheureux André Abellon (1375 – 1450)

Fêté le

17 mai

Bienheureux André Abellon 01

Confesseur de l’Ordre dominicain

Messe : Os justi

Oraison : « Dieu, qui avez accordé au bienheureux André votre Confesseur, de prêcher pat l’exemple et la parole l’Évangile de la paix, faites que, par son intercession, nous recevions votre loi avec un cœur parfait et que nous l’accomplissions par une sainte conduite. »

André Abellon naquit de parents honorables au bourg de Saint-Maximin, qui faisait autrefois partie du diocèse d’Aix et maintenant de celui de Fréjus. Après avoir· passé sa prime jeunesse dans l’innocence, il obtint d’être agrégé en ce même lieu aux Frères Prêcheurs, gardiens de la dépouille sacrée de sainte Marie-Madeleine. Il brilla bientôt parmi ses compagnons non seulement par sa piété, mais aussi par d’heureux dons intellectuels qui le rendaient apte à toutes les disciplines. Aussi, lorsqu’il eut achevé son noviciat, après avoir étudié les arts libéraux et les saintes Lettres, il fut envoyé par les chefs de son Ordre dans les plus célèbres universités de France. Il s’y acquit un tel renom de doctrine que, jeune encore, il reçut le titre de Maître en théologie.

Revenu à son couvent d’origine, il fut d’abord appelé par les Supérieurs à partager les soucis du gouvernement et, dans la suite, le vote unanime des électeurs le plaça à la tête de ses Frères. Mais ce gouvernement que, grâce à des privilèges pontificaux et royaux, il eût pu exercer sa vie durant et qui lui fut deux fois confié, par deux fois, après l’avoir exercé pendant quelques années, il y renonça de sa propre volonté.

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Barthélemy Texier, Maître Général de l’Ordre, lui ayant prescrit de relever la discipline régulière dans le couvent d’Arles, c’est par la longanimité et l’exemple de ses vertus, plutôt que par des ordres impatients, qu’il inclina le cœur de ses religieux à une vie plus sainte. Ainsi le joug de la Règle, qu’il n’imposait pas encore aux autres, il le porta lui-même avec ardeur dès le début. Il s’abstenait totalement de viande, et unissait l’austérité de la vie à un zèle assidu pour la prédication. Il rivalisait de zèle avec saint Vincent Ferrier, dont le souvenir était très vivace en France, et il s’acquitta, jusqu’à l’âge le plus avancé, du ministère de la prédication à travers la Provence, pour le plus grand bien de ses auditeurs. Peintre habile, ce n’est pas seulement par la parole, mais aussi par de pieuses images qu’il s’efforçait de porter les âmes des fidèles vers les choses d’en-haut.

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Cependant survint sa dernière maladie, qui l’obligea à cesser de parler et d’agir, tandis qu’il avait été appelé à Aix pour consoler les habitants, frappés par une peste cruelle. Il attendit avec ferveur l’arrivée de son Seigneur. Sa bienheureuse mort eut lieu dans cette ville d’Aix le 15 mai, en l’an de grâce 1450. Dès sa mort, il fut glorifié par des miracles tels qu’on lui rendit aussitôt les honneurs attribués aux Bienheureux. Léon XIII, sur l’avis de la Sacrée Congrégation des Rites, approuva et confirma ce culte le 19 août 1902, vingt-cinquième année de son pontificat. Il accorda à l’Ordre des Prêcheurs et aux diocèses d’Aix, Marseille et Fréjus, le pouvoir de célébrer l’office et la messe en l’honneur du bienheureux André.

Figure aimable de Prêcheur, qui a la compréhension de son ordre et qui, malgré les décadences locales, possède assez d’énergie pour rester fidèle à sa règle et, par son exemple et sa bonté, réussit à la faire observer autour de lui. C’est l’apostolat en famille, que chacun peut exercer par sa propre régularité. Mais il faut y joindre la douceur dans la manière. Une trop grande sévérité rebute les âmes. Pour les ramener au bien, il faut les attirer, sans brusquer leurs habitudes. La vue du bien, la persuasion par la charité, une certaine latitude accordée au bon vouloir aidèrent André Abellon à faire refleurir l’observance. Ces mêmes moyens peuvent servir toujours à la maintenir ou à la restaurer.