Confesseur de l’Ordre dominicain
Messe : Os justi
Oraison : « Dieu, qui avez embrasé de l’amour divin le bienheureux Antoine, votre Confesseur, allumez dans nos cœurs, par son intercession, le feu de votre charité afin que, vous aimant sur la terre, nous jouissions dans le ciel des joies éternelles ».
Antoine naquit d’une famille noble, dans un bourg situé près de Verceil aux confins de la Lombardie, et qui porte le nom de Saint-Germain. Il s’appliqua dès son jeune âge à la prière et à l’étude. Aussi, enflammé de l’ardent désir de se donner à l’Ordre des Prêcheurs, après avoir surmonté l’opposition de son père dont il obtint le consentement, il y entra enfin, au couvent de Verceil.
Une fois qu’il eut embrassé cet institut, il s’élança comme un géant pour parcourir la voie de la perfection : il s’appliqua avec tant de ferveur à l’humilité, au renoncement à soi-même, aussi bien qu’à l’oraison et à l’étude des divines vérités, que bientôt il devint un modèle de sainteté et un maître dans la doctrine sacrée. Observateur très strict de la pauvreté, de l’obéissance et de la discipline régulière, il conserva toujours une chasteté parfaite, grâce à une garde sévère de ses sens et à une continuelle mortification corporelle.
Lorsqu’il eut reçu les Ordres sacrés, il mit tous ses soins à procurer la gloire de Dieu et le salut des hommes par sa prédication, ses conseils et l’administration des sacrements. Jusqu’à la fin de sa vie il s’y appliqua avec tant de prudence, de douceur et de sollicitude, que personne, si endurci fût-il, ne le quittait sans être ou devenu meilleur ou, du moins, touché de remords. Il ramena dans la bonne voie la ville de Novi, qui avait été gagnée alors par des mœurs corrompues.
Grand ennemi des honneurs et des charges, il dut cependant, sur l’ordre de ses supérieurs, gouverner les couvents de Novi, Savone, Florence et Bologne, et partout, par ses paroles et ses exemples, il rétablit l’observance régulière. Un jour qu’il quittait Savone, il fut pris par des pirates ; il fut ensuite miraculeusement délivré.
Il reçut de Dieu le charisme de prophétie, le don de guérison et celui du discernement des esprits. On raconte qu’à Florence il obtint pour un homme muet de naissance la faculté de parler, et que, en divers lieux, sa seule bénédiction guérit toutes sortes de malades atteints de maux extrêmement graves. On le vit quelquefois, hors de ses sens, converser délicieusement avec la Mère de Dieu, tandis que sa cellule était remplie d’une surnaturelle clarté. Revenu à Novi, il prédit sa mort prochaine ; saisi par le mal, il s’endormit très paisiblement dans le Seigneur, au milieu des larmes des assistants, en l’an du Salut 1459, à l’âge de 65 ans. Ses funérailles furent marquées par un grand concours de peuple et de nombreux miracles.
Ses restes sacrés qui reposaient dans l’église Saint-Jean, près de Novi, furent transportés le 28 juillet 1810, au cours d’une cérémonie solennelle, à l’église paroissiale Saint-Germain. Le Pape Pie VII approuva officiellement le culte rendu au bienheureux depuis sa mort, et permit que, dans l’Ordre entier des Prêcheurs, on célébrât chaque année l’office et la messe du bienheureux Antoine le 28 juillet, jour anniversaire de sa translation.
Tout prêtre, tout religieux doit avoir cette influence sur les âmes. S’il porte Dieu en lui, Dieu rayonnera par lui et fera sentir sa présence. Aux âmes déjà sanctifiées par la grâce, il donnera plus d’amour ; aux âmes qui hésitent à briser ce qui les attache au mal, il donnera cette tristesse salutaire qui est déjà l’appel discret de l’Esprit- Saint. Mais un prêtre qui ne communiquerait rien de Dieu par sa présence et sa parole, serait comme un arbre stérile, de ceux dont le Maître qui passe pour les visiter dit : à quoi bon cet arbre occupe-t-il ce coin de terre !