Confesseur de l’Ordre dominicain
Messe : Os justi
Oraison : « Accordez-nous, Seigneur Jésus, par les mérites et l’exemple du bienheureux Augustin, votre Confesseur, d’étouffer tellement en nous par la pénitence les convoitises de la chair, que nous croissions sans cesse dans votre grâce et votre connaissance ».
Augustin naquit au XVIe siècle de la noble famille des Fangi, à Biella, cité alors illustre du pays et du diocèse de Verceil. Tout jeune encore il s’enrôla dans l’Ordre des Prêcheurs et entra, dans sa ville natale, au couvent de Saint-Dominique, qu’on venait de construire. Il s’appliqua avec une telle ardeur à acquérir la science des saints, qu’il obtint en peu de temps une connaissance éminente des vérités divines et atteignit les sommets de la perfection évangélique. C’est pourquoi, bien que sa vie fût un modèle d’innocence, il châtiait son corps par les veilles, le port d’un très rude cilice et des jeûnes presque continuels. Il acquit par là une patience magnanime. Celle-ci se montrait surtout lorsqu’on devait ouvrir au bistouri les ulcères dont son corps était parfois tourmenté : il supportait une si grande souffrance sans donner le moindre signe de douleur et avec une étonnante sérénité. Son humilité n’était pas moins remarquable.
L’élan de son amour pour Dieu était tel qu’il semblait toujours prier, et non seulement son esprit était élevé au ciel, mais très souvent son corps était soulevé de terre. Fréquemment aussi l’intensité de sa prière lui faisait
verser des larmes, surtout quand il récitait l’Office canonial au chœur ou qu’il célébrait à l’autel les saints Mystères.
A l’égard de la Vierge Mère de Dieu, il était aussi d’une dévotion et d’une piété remarquables. Comme il brûlait d’un vif désir pour le salut du prochain, il apporta un zèle infatigable à prêcher, à entendre les confessions, à diriger les âmes par ses conseils, et à visiter les malades. Ainsi, et surtout par ses innombrables mérites, il sut s’attacher les âmes des fidèles aussi bien que celles des Pasteurs de l’Église. Préposé au gouvernement de divers couvents, il rétablit la beauté de l’antique observance partout où elle était tombée, la fortifiant partout où elle était rétablie. Il eut souvent à lutter contre les démons, même de façon sensible, mais jamais il ne céda à leurs ruses ou à leur rage ; bien plus, il obtint d’en-haut un tel pouvoir sur eux qu’il les chassait facilement des corps des possédés.
Il avait reçu du Dieu tout-puissant une telle abondance de grâces que par sa seule prière ou son contact il obtenait fréquemment la guérison des malades. On rapporte que, de son vivant, il s’illustra par d’autres miracles. Parmi ceux-ci, d’anciens documents s’accordent à rappeler que, dans la ville de Soncino, il ressuscita un petit enfant mort sans baptême, et le rendit à sa mère qui le pleurait et qui, devant ce prodige, demeura stupéfaite d’admiration et de joie.
Il passa les dernières années de sa longue vie à Venise au couvent de Saint-Dominique, autrefois célèbre pour la rigueur de la discipline. C’est là qu’il contracta sa dernière maladie et qu’après avoir reçu très pieusement les sacrements de l’Église, il se prépara à la mort. Lorsqu’elle approcha, cet homme dont le courage était entier et que le trépas même ne pourrait vaincre, se jeta à genoux et, les yeux au ciel, le visage joyeux, dit : Dieu soit loué, loué soit le Très-Haut. Et aussitôt, pour commencer le cantique nouveau et sans fin à celui qui siège sur le trône et à l’Agneau, délié des liens terrestres, il passa au ciel le 22 juillet 1493.
Quatre années plus tard, tandis que grandissait toujours la renommée des bienfaits que beaucoup reconnaissaient avoir reçus de Dieu par son intercession, son corps fut retrouvé intact, bien qu’il eût séjourné si longtemps dans un sépulcre rempli d’eau dans la crypte humide de la basilique humide de San Zanipolo à Venise, et on le transporta dans un nouveau tombeau, éclatant de marbre et d’or. Depuis ce moment surtout, on ne cessa de rendre à ce bienheureux un culte religieux. Ce culte ayant été confirmé par le témoignage de multiples documents et celui des évêques diocésains, le Souverain Pontife Pie IX, sur avis de la Sacrée Congrégation des Rites, l’approuva de son autorité apostolique, accordant à !’Ordre entier des Prêcheurs ainsi qu’aux diocèses de Biella et de Verceil le pouvoir de célébrer un office propre et une messe en son honneur.