Confesseur Pontife de l’Ordre dominicain
Messe : Statuit
Oraison : « Dieu, qui avez daigné montrer à votre Église le modèle d’un bon Pasteur dans le bienheureux Augustin, votre Confesseur et Pontife, accordez-nous avec bonté que nous méritions, par son intercession, d’être placés dans le lieu éternel de votre pâturage ».
Augustin naquit à Trau en Dalmatie, dans l’archidiocèse de Split. Ses parents étaient illustres par leur noblesse, et leur piété envers la foi orthodoxe. Lorsqu’il fut un jeune homme, afin de se consacrer entièrement à Dieu, il abandonna son patrimoine, et s’enrôla dans la famille sainte des Prêcheurs. Là, il s’appliqua si bien à marcher sur les traces de saint Dominique qu’il s’était choisi pour père, que, malgré sa jeunesse, on le proposait à tous comme un modèle d’observance régulière.
Son noviciat achevé, il fut envoyé à Paris avec le Frère Jacques Orsini pour y faire ses études, et il eut comme maître saint Thomas d’Aquin. Sous la direction de celui-ci, il fit d’étonnants progrès dans la science, la piété et les autres vertus.
Revenu dans sa patrie, il s’adonna, sur l’ordre de ses supérieurs, à la prédication de la parole divine. Ce faisant, comme il brûlait d’un grand zèle pour le salut des âmes, il n’omit jamais rien de ce qui pouvait ramener les infidèles à la foi, les pécheurs à la pénitence. Assidu à la prière, s’y donnant jusqu’à passer plusieurs nuits sans dormir, il faisait sienne et rappelait souvent cette parole du saint Docteur Augustin : « Il connaît l’art de bien vivre, celui qui connaît l’art de bien prier. »
Afin que la lumière de ses vertus ne fût pas cachée sous le boisseau, Benoît XI le promut à l’évêché de Zagreb. Dans cette charge il se rendit fameux par son humilité, sa patience, sa compassion envers les malheureux, et
surtout par ses travaux infatigables dans la garde du troupeau dont il avait la charge, si bien que sa renommée parvint jusqu’à Robert roi de Naples, et celui-ci obtint de Jean XXII, par d’instantes prières, que le bienheureux fût placé à la tête de l’Église de Lucera, afin de la purifier des erreurs des Sarrasins dont elle avait été infestée.
Le bienheureux vint à l’Église de Lucera pour purifier sa nouvelle épouse des taches des erreurs musulmanes. Il faut admirer les travaux et les fatigues qu’il endura, jusqu’à ce que, par la ferveur de sa prière, par l’efficacité de sa prédication et la sainteté de ses mœurs, il eût mérité de voir son troupeau devenu tout entier catholique. Et afin de le garder dans l’avenir exempt de toute souillure, il mit sous le puissant patronage de la Vierge Mère de Dieu tout son diocèse, et en particulier la ville de Lucera. Il voulut que celle-ci changeât de nom et s’appelât Sainte-Marie, nom dont elle se prévaut aujourd’hui encore.
Enfin, plein de mérites et illustre par la renommée de ses miracles, il rendit son âme au Créateur le 3 août, aux environs de l’an 1323, dans sa soixante-dixième année. Son corps est enseveli avec honneur dans l’église qu’il avait construite pour son Ordre ; Dieu le glorifia par tant de prodiges, dit-on, que peu d’années après sa mort, le duc de Calabre, Charles, adressa une supplique au Souverain Pontife Jean XXII, afin qu’il daignât inscrire Augustin au catalogue des bienheureux. De fait, Clément XI concéda que sa fête serait célébrée, dans l’Ordre entier des Prêcheurs, par l’office et la messe du Commun d’un Confesseur Pontife.
Retenons de ce grand homme sa maxime favorite : celui qui prie bien, vit bien. Il s’agit ici de la prière totale, celle de l’âme qui contemple et exprime par ses paroles les désirs que la lumière divine excite en elle.