Confesseur, évêque, de l’Ordre dominicain
Messe : Statuit
Évangile : Vigilate
Oraison : « Dieu, qui pour ramener les ennemis de la foi des ténèbres de l’erreur à la lumière de la vérité et pour rétablir la paix et la concorde entre les peuples avez rendu admirable le bienheureux Barthélemy, votre Confesseur et Pontife, accordez par son intercession, que votre paix, qui surpasse tout sentiment, garde nos cœurs et nos intelligences dans le Christ Jésus, Notre-Seigneur ».
Barthélemy est de Vicence. Il fut au XIIIe siècle, un des grands Paciaires qui cherchaient, par leurs paroles et par leurs actes, à assurer aux peuples chrétiens les bienfaits de la paix.
Étudiant à Padoue, puis disciple de saint Dominique, Barthélemy parcourut pendant plusieurs années les provinces du Nord de l’Italie pour y prêcher la concorde. C’était l’époque des factions les plus cruelles, qui ravageaient ces populations. Rude et dangereux ministère que celui de Paciaire. Car les Prêcheurs de la paix avaient contre eux les tyrans qui asservissaient les villes italiennes. Et il ne faisait pas bon de tomber entre leurs mains.
Grégoire IX, admirant l’intrépidité de Barthélemy, l’appela auprès de lui, lui conféra le titre de Maître en théologie et le prit pour conseiller. Innocent IV lui continua la même confiance. Il emmena Barthélemy à Lyon pour
le Concile puis le nomma évêque de Nîmes. Pendant huit ans, Barthélemy gouverna cette église. Alexandre IV le transféra au siège de sa ville natale, Vicence. Mais là, Barthélemy trouva en face de lui, Eccelino di Romano, un tyran implacable, l’ennemi personnel du Paciaire qu’était Barthélemy. A ce loup furieux, l’homme de Dieu ne pouvait prêcher la paix. Il dut s’éloigner, car le tyran lui interdisait l’entrée de la ville. Le Pape utilisa cet exil en lui confiant des missions pacifiques auprès d’autres princes. Barthélemy passa en Syrie où il connut saint Louis. Il le retrouva à Paris. Le saint roi, qui avait pour lui la plus haute estime, lui fit don d’une épine de la sainte Couronne. Heureux de ce précieux trésor, il le porta à Vicence qui, enfin, lui ouvrit ses portes. En l’honneur de la sainte Épine, il bâtit un couvent pour les Prêcheurs auquel il donna le nom de la Sainte-Couronne. Après bien des luttes, pour ramener son peuple à la vraie foi et à la pratique de la morale chrétienne, Barthélemy rendit son âme à Dieu en 1270.
On lui donna, ainsi que lui-même l’avait ordonné, une modeste sépulture dans l’église de la Sainte Couronne. On rapporte qu’il s’illustra, de son vivant et après sa mort, par de nombreux miracles. Le culte religieux, qui lui fut accordé dès son trépas et s’est propagé jusqu’à notre époque, fut approuvé par le Souverain Pontife Pie VI le 11 septembre 1793. Celui-ci accorda à l’Ordre des Frères Prêcheurs et au clergé de Vicence la permission de célébrer l’office et la messe en son honneur.
Vie très sainte et très agitée par le tumulte des violences qui sévissaient dans la chrétienté. Mais jamais Barthélemy ne perdit courage. Le tout, en ce monde, n’est pas de vivre dans la paix, mais bien de s’adapter à l’époque où l’on vit et, selon l’ordre de la Providence, de se sanctifier et de sanctifier les autres au milieu de toutes les difficultés. Gémir ne sert de rien, ce qu’il faut c’est travailler et si le travail est ingrat, prier. Il est plus beau de servir Dieu dans des temps difficiles que dans la paix. J’ai connu un saint Prêtre qui disait : Je remercie Dieu de vivre dans un temps où il en coûte de le servir. Pour de telles âmes, il n’y a pas de pessimisme, pas de milieu où l’on ne puisse, d’une façon ou d’une autre, travailler au salut des âmes. Et tant mieux, si le travail est rude !