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Bienheureux Benoit XI (1240 – 1304)

Fêté le

7 juillet

Bienheureux Benoît XI 01

Pape, de l’Ordre dominicain

Messe : Statuit

Oraison : « Dieu, qui avez élevé au ciel par la grâce de votre bénédiction le bienheureux Benoît, votre Pontife, sanctifiez votre peuple par une nouvelle bénédiction de votre grâce, et, par ses mérites et ses prières, protégez-nous contre tous les maux par votre puissance ».

De naissance très humble à Trévise, où sa mère, devenue veuve, devait, pour vivre, faire le blanchissage du couvent des Dominicains, Nicolas Boccasino sut, par son intelligence et sa piété, s’attirer la bienveillance des Pères. A l’âge de quatorze ans il prit l’habit.

Il passa quatorze années à étudier avec zèle les sciences humaines et divines, et encore quatorze à donner un enseignement soit privé, soit public, avec une haute renommée de science. Il était célèbre pour sa sainteté et sa prudence, et, après avoir passé par les divers grades et dignités de l’Ordre, en devint le Maître général. Dans l’exercice de cette fonction, il brilla par son exemple aux yeux de tous, protégea merveilleusement l’observance, et développa l’Ordre lui-même en peu de temps.

Boniface VIII l’employa avec succès à mettre la paix entre les rois de France et d’Angleterre, et, tandis qu’il voyageait en France pour y visiter les provinces dont il avait la charge, le Pape le créa Cardinal-Prêtre de la sainte Église Romaine. L’ayant rappelé à Rome, il le désigna comme son légat en Hongrie. Là, avec une merveilleuse adresse, le bienheureux réconcilia les princes qui se disputaient la succession au trône.

La Hongrie pacifiée, il revint à Rome ; et le Pape Boniface ayant été assailli par ses ennemis à Agnani, le bienheureux demeura ferme au milieu de leurs menaces et de leurs violences, s’attachant inviolablement au Souverain Pontife, alors que presque tous les autres Cardinaux avaient fui loin de lui. Bientôt, le Pontife ayant été délivré de ce monde, il fut porté sur le Siège de Saint-Pierre par le suffrage merveilleusement unanime des Pères.

Élevé au comble des honneurs, il se tint éloigné de tout luxe ; il avait un grand culte pour l’humilité ; sa mère, qui vivait encore, vint un jour le voir ; comme elle lui sembla vêtue avec un peu trop de recherche, il l’éconduisit sans vouloir la reconnaître. Mais lorsqu’elle fut revenue, habillée d’une manière modeste et plus conforme à sa condition, il l’embrassa affectueusement et lui fit honneur.

Il frappa d’anathème les auteurs de l’attentat commis contre la dignité de son prédécesseur ; mais il rendit leurs anciennes charges à ceux qui avaient été traités trop sévèrement par celui-ci, et leur accorda son pardon et sa bienveillance. Pour pacifier les provinces d’Italie ravagées de façon lamentable par les factions des Guelfes et des Gibelins, des Blancs et des Noirs, il fit de Nicolas, Cardinal de Prato et membre de l’Ordre des Prêcheurs, son Légat a latere, et il lui ordonna de se rendre en Angleterre, en Écosse et en Irlande, pour y réconcilier princes et rois.

Âme sincère, loyale, très humble, Benoît XI, le deuxième Pape dominicain, voulait au-dessus de tout la paix. Il la rétablit complètement, tant en Allemagne où il porta remède aux querelles intestines dont souffrait ce pays, qu’en Sicile où, après avoir levé l’interdit, il rétablit la communion avec l’Église. De même, il restaura heureusement la concorde, gravement compromise auparavant, entre la France et le Saint-Siège. Il étendit aussi à l’Orient et à d’autres Provinces schismatiques sa sollicitude de Pasteur suprême, et recommanda fortement la restauration de la discipline ecclésiastique à Martin, archevêque d’Antivari. Par des lettres très affectueuses, il exhorta le roi Orose de Serbie à abjurer le schisme. Enfin, tandis qu’il s’appliquait à recouvrer la Syrie et la Palestine, qu’il méditait et favorisait l’accroissement de la religion, le sort commun l’atteignit.

Un jour, sa vieille mère vint pour le voir au Vatican. Les familiers du Pape estimèrent qu’il était nécessaire de la revêtir d’une toilette plus en rapport avec la dignité de son fils. Elle dépouilla donc son humble costume et se présenta toute parée devant Benoît XI. Il regarda cette femme que l’on disait sa mère, — oh ! il la reconnaissait bien ! — et il dit : Non, cette femme n’est pas ma mère, ma pauvre mère. Et il ne voulut pas lui parler. On comprit la leçon. Peu d’instants après, elle rentrait habillée comme de coutume et le Pape la serrait dans ses bras.

Bienheureux Benoît XI 02
Tombeau du bienheureux Benoît XI

Il mourut avant que s’achevât le neuvième mois de son Pontificat, en 1304, à Pérouse. Sentant sa fin prochaine, il se fit mettre sur un fauteuil, dans une salle du palais et tout le peuple put assister à ses derniers moments. Il y fut enterré chez les Frères Prêcheurs dans une modeste tombe, comme il l’avait demandé, et tout de suite après sa mort, il devint célèbre par ses miracles.

Clément XII approuva le culte qui de temps immémorial lui était rendu, et permit la célébration de sa fête, par l’office et la messe, selon le rite double, dans l’Ordre entier des Prêcheurs ainsi que par les clergés de Trévise et de Pérouse.

Tout dans cet homme est admirable : sa science, son habileté dans les affaires, son courage, son humilité. Il vivait de Dieu et dirigeait toute sa vie selon Dieu, le Dieu humble et crucifié, Notre Seigneur Jésus-Christ.