Confesseur de l’Ordre dominicain
Origines et vocation religieuse
Dominique Spadafora naquit vers 1450 à Randazzo, en Sicile, dans une famille noble d’origine constantinopolitaine. Très jeune, il manifesta un grand attrait pour la vie spirituelle. Il entra dans l’Ordre des Prêcheurs au couvent Santa Zita de Palerme, où il reçut l’habit dominicain et acheva son noviciat avant d’être ordonné prêtre.
Formation et débuts dans l’Ordre
Après son ordination, il poursuivit ses études à Pérouse, puis à Padoue où il obtint le doctorat en théologie. Doué d’un grand sens de la doctrine et d’un amour profond pour la Vérité, il se distingua par son intelligence, son humilité et sa ferveur.
Prédicateur et réformateur
De retour en Sicile, il mena une intense activité de prédication et de réforme, encourageant la ferveur religieuse aussi bien chez les frères dominicains que parmi les fidèles. Sa parole simple et ardente touchait les cœurs, et sa vie austère donnait poids à sa prédication. En 1487, il participa au chapitre général des Dominicains à Venise, où il fut remarqué pour ses qualités intellectuelles et spirituelles.
Fondation du couvent de Monte Cerignone
Vers 1491, les habitants de Monte Cerignone, en Romagne, voulurent ériger un couvent dominicain autour d’une chapelle dédiée à la Vierge. Dominique Spadafora fut choisi pour diriger ce projet. Après avoir obtenu l’approbation du pape Alexandre VI, il arriva sur place le 15 septembre 1491. Les travaux commencèrent en 1494 et l’église fut consacrée en 1498 sous le titre de Notre-Dame de Grâce. Dominique en devint le premier prieur et y demeura environ trente ans.
Vie spirituelle et rayonnement
Sous sa direction, le couvent devint un centre de vie religieuse et d’enseignement spirituel. Il prêchait avec zèle dans toute la région, encourageant la conversion des âmes, la pratique des sacrements et la dévotion à la Passion du Christ. Il se distinguait par sa charité envers les pauvres et par sa douceur fraternelle envers les frères du couvent.
Mort et culte posthume
Dominique Spadafora mourut le 21 décembre 1521 à Monte Cerignone, entouré de sa communauté. Selon la tradition, il avait annoncé sa mort prochaine et rendit l’âme en chantant le Salve Regina. Peu après sa mort, les fidèles affluèrent à sa tombe, où de nombreux prodiges furent rapportés. En 1545, son corps fut retrouvé incorrompu.
Translation des reliques et reconnaissance du culte
En 1677, ses reliques furent transférées à l’église Santa Maria in Reclauso de Monte Cerignone, puis en 2005 à l’église de la Santissima Trinità. Le 14 janvier 1921, le pape Benoît XV reconnut officiellement le culte rendu à Dominique Spadafora et le proclama bienheureux.
Héritage spirituel
Le bienheureux Dominique Spadafora reste un modèle de vie dominicaine : homme de prière, prédicateur fervent, bâtisseur et guide spirituel, il sut unir contemplation et action, fidélité à la règle et charité fraternelle. Son souvenir demeure vivant dans la famille dominicaine et dans les régions où il répandit la lumière de la foi.