Confesseur Pontife, de l’Ordre dominicain
Messe : Statuit
Oraison : « Dieu, qui avez fait du bienheureux Jacques, Confesseur et Pontife, un remarquable prédicateur de la vérité et un ministre de la paix, accordez-nous par son intercession d’aimer la paix et la vérité et d’arriver ainsi jusqu’à vous qui êtes la paix suprême et la pure vérité ».
Jacques, appelé de Voragine, du nom de son pays natal qui est une ville située dans le diocèse de Savone, entra, dès sa jeunesse, dans !’Ordre des Frères Prêcheurs à Gênes et fit en peu de temps de grands progrès en piété. De plus il unit à la sainteté de la vie une éminente doctrine. En effet, il fut si bien formé aux lettres et surtout à la doctrine sacrée, qu’il était pour tous un sujet d’admiration. Il faisait ses délices de la lecture assidue des Pères de l’Église, de saint Augustin surtout ; il savait par cœur les passages les plus fameux de ses œuvres.
Il rendit aussi de grands services à autrui par son enseignement. En effet, il eut dans son couvent une école privée où il enseigna la doctrine sacrée, et il remplit dans les principales villes d’Italie les fonctions de Prédicateur. Avec l’aide de Dieu, il amena le peuple à un complet changement de mœurs et enflamma de l’amour de la vertu beaucoup de ceux qui étaient adonnés aux plaisirs.
Plus tard, le gouvernement de sa province lui fut confié, et il l’exerça de façon si louable que, fait peu commun, il fut maintenu dans cette charge plusieurs années au-delà du temps prévu. Lorsqu’il fut relevé de cette charge, il se rendit à Gênes, chargé d’une mission par le Pontife Romain Honorius IV. La façon dont il s’acquitta de sa tâche lui attira la grande reconnaissance des Génois.
Aussi, à leur demande, fut-il nommé archevêque de Gênes par Nicolas IV, successeur d’Honorius. Sa première préoccupation fut dès lors d’accomplir tous les devoirs d’un parfait pasteur. Ayant réuni en concile les évêques de sa Province, il restaura la discipline, affaiblie par le relâchement de l’époque précédente. Il eut le plus grand zèle pour propager le culte des saints, et veilla à ce que leurs saintes reliques soient conservées avec l’honneur qui leur est dû. Les Génois étaient depuis cinquante ans divisés en deux partis. Grâce à son éloquence, à son zèle pastoral et à sa prudence, il les ramena à la concorde, ce qui fut confirmé par un serment solennel.
Étant lui-même frugal et sobre, il dépensait le patrimoine de son Église en faveur des pauvres, particulièrement en les nourrissant, alors que les denrées étaient très chères, et en subvenant aux besoins des hôpitaux.
Après six années, quatre mois et quinze jours passés ainsi parmi toutes sortes d’œuvres de charité et de piété, il mourut de la mort précieuse des justes, le 15 juillet 1298, âgé de près de soixante-dix ans. Ses restes sacrés furent déposés sous le maître-autel de l’église de Saint-Dominique, où ils furent conservés jusqu’en 1798. Ils furent ensuite transférés à l’Église de Sainte-Marie de Castello, qui appartient à l’Ordre des Prêcheurs, et où ils sont maintenant encore l’objet d’une extrême vénération de la part des fidèles.
Le Souverain Pontife Pie VII, après l’examen requis, confirma le culte qui lui avait été rendu depuis sa mort, avec le titre de Bienheureux. Dans sa bienveillance, il accorda aussi à l’Ordre entier des Prêcheurs et aux clergés, tant séculiers que réguliers, des diocèses de Gênes et de Savone, la faculté de célébrer chaque année, par la messe et l’office, la fête du bienheureux Jacques.
Jacques de Voragine fut ainsi un des grands Paciaires du XIIIe siècle. Paciaires nous devons l’être tous. C’est l’esprit de Jésus. Qui répand la discorde fait œuvre de haine, contraire au Christ. Qui propage la paix, qui la réalise, même à ses dépens, est sûr d’être avec le Christ, le Prince et l’auteur de toute paix.