Confesseur de l’Ordre dominicain
Messe : Os Justi
Oraison : « Dieu qui nous réjouissez, par la solennité annuelle du bienheureux Jacques, votre Confesseur, accordez-nous avec bonté d’imiter les actions de celui dont nous honorons la naissance au ciel. »
Jacques Salomon, Vénitien, naquit d’une très noble famille, et perdit ses parents dès son plus jeune âge. Sous la direction de son aïeule, il progressa merveilleusement dans les lettres et la piété. Selon les conseils évangéliques, il voulut, dépouillé, suivre le Christ dépouillé, distribua son patrimoine aux pauvres, et choisit l’Ordre des Frères Prêcheurs.
Il y vécut très saintement pendant soixante-six ans, aspirant, par le mépris des plaisirs et les efforts dans la vertu ; à reproduire en soi l’image parfaite de son Père saint Dominique. Il pratiqua l’humilité à tel point qu’il cachait avec soin toutes ses vertus, et les miracles qu’il opérait par la libéralité divine. Il brûlait d’amour pour Dieu et pour le prochain, principalement pour les indigents, de sorte qu’on l’appelait le Père des pauvres.
Dans une méditation assidue des choses divines, il trouvait la jouissance suprême de l’âme et souvent, ravi en extase, il demeurait absolument immobile. Sa bouche ne s’ouvrait que pour parler de Dieu et des choses divines. Il citait souvent cette parole de saint Jérôme : Heureuse la langue qui ne sait parler que de Dieu. Sa virginité resta intacte et, toute sa vie, il se garda de la tâche du péché mortel.
Instruit par une révélation divine, il prédit le jour de sa mort ; à l’approche de celle-ci, il fut guéri instantanément d’un grave ulcère à la poitrine, au point qu’il n’en restait pas la moindre trace. Après avoir reçu les sacrements de l’Église, tandis qu’en alternant avec les autres Frères il chantait les louanges de Dieu, les yeux tournés vers le ciel, son âme, dégagée des liens de la chair, partit toute joyeuse vers la gloire, en 1~an de grâce 1314. Il avait quatre-vingt-deux ans.
A cause du grand concours de peuple qu’il attira, son corps demeura pendant trois jours sans être inhumé et dégageait un merveilleux parfum, tandis que les pieuses mains des fidèles détachaient des parcelles de ses vêtements.
Nous pouvons regarder Jacques Salomon et lui demander ce secret d’apostolat. Même si l’apostolat s’exerce au-dehors par la parole, il doit avoir son principe dans le silence de l’intimité avec Dieu, dans la contemplation grave des choses divines, dans la transformation de l’âme en Jésus Crucifié. Le véritable apostolat n’a pas d’autre source. Certes ! Il faut étudier et jamais la science acquise par l’étude ne sera trop grande. Mais à cette science du dehors il faut ajouter la science intérieure qui vient de l’Esprit Saint. Les deux lumières s’unissent pour former l’apôtre. Sans celle de l’Esprit Saint, la plus essentielle, on pourra être un grand orateur, on sera difficilement un sauveur d’âmes.