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Bienheureux Jean Dominici (1357-1419)

Fêté le

10 juin

Bienheureux Jean Dominici 03

Confesseur, Pontife de l’Ordre dominicain

Messe : Statuit

Oraison : « Dieu, source de charité, qui avez rempli de votre force le bienheureux Jean, confesseur et pontife, pour conserver l’unité de l’Église et restaurer la discipline régulière, ac- cordez-nous, par son intercession, de vouloir et d’agir comme lui, par Jésus-Christ, Notre Seigneur ».

Jean Dominici est de Florence. Avec lui nous sommes dans la période la plus calamiteuse de l’Église : le grand schisme d’Occident et la décadence religieuse. Deux plaies redoutables qui menaçaient de mort la chrétienté.

Dieu, qui veille sur son Église, suscita de grands saints pour parer au danger, parmi lesquels Jean Dominici occupe un rang supérieur. Pauvre de naissance, mais riche de grâce divine, il se forma lui-même à la vie régulière parfaite et à la science humaine et ecclésiastique. Ardent à l’étude, austère de vie, d’éloquence vigoureuse, Jean Dominici eut la pensée hardie de rendre à l’ordre de Saint-Dominique, déchu comme la plupart des ordres religieux de sa ferveur primitive, l’observance régulière. Il avait pour le seconder les disciples de Sainte Catherine de Sienne et à leur tête le bienheureux Raymond de Capoue, son confesseur,

Bienheureux Jean Dominici 01

qui devint Maître général de l’ordre pour la fraction de l’Église qui reconnaissait le Pape de Rome. Car, à cette époque malheureuse, l’Église était déchirée par un schisme. Il y avait deux Papes : celui de Rome, le vrai, celui d’Avignon, le faux. Il y en eut même jusqu’à trois. Mais dans le conflit des prétentions des uns et des autres, aggravé encore par les questions nationales et politiques, il était presqu’impossible de savoir en conscience qui était le Pape authentique. Et c’est pourquoi nous voyons des saints dans toutes les obédiences, aussi bien celle d’Avignon que celle de Rome.

Jean Dominici, élevé au cardinalat par le Pape de Rome, Grégoire XII, n’avait qu’une pensée : rendre l’unité à l’Église. Il travailla, lutta, souffrit pour atteindre ce but. Et sa joie fut immense quand, au concile de Constance, il put apporter la démission de Grégoire XII, qui allait permettre l’élection d’un seul Pape, Martin V. L’Église avait repris son unité.

Bienheureux Jean Dominici 02

A ce même Concile, Jean Dominici voulut donner aussi sa démission de cardinal, mais les Pères, émus des travaux de ce grand homme et de son humilité, ne l’acceptèrent point, pas plus que sa renonciation à l’archevêché de Raguse.

Jean Dominici obtint de Dieu les deux grâces qui furent le souci de toute sa vie : l’unité de l’Église et la réforme, partielle du moins, de l’ordre. C’est lui qui donna l’habit à saint Antonin et au bienheureux Fra Angelico.

On aime à voir à l’œuvre cet homme d’action, tout pénétré de la pensée de Dieu. Type admirable du Prêcheur contemplatif et actif, austère et bon, dévoué jusqu’au sang à l’Église de Dieu, c’est bien le fils de Dominique, portant en lui tous les caractères du saint Patriarche. Il est de sa race, et à tous il retrace la voie, cette voie que les sables mouvants des siècles avaient comblée, de telle sorte que la vie dominicaine allait en dehors du chemin. Chez nous, rien de nouveau à fonder, rien de nouveau à établir, il suffit de déblayer la route et de reprendre le sillon creusé par nos Pères, celui de Dominique, le seul, pour nous, qui conduise à Dieu.