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Bienheureux Jean Massias (1585 – 1645)

Fêté le

18 septembre

Bienheureux Jean Macias 01

Confesseur de l’Ordre dominicain

Messe : Os justi

Oraison : « Dieu, qui avez prévenu le bienheureux confesseur Jean de l’abondance de vos grâces, et qui l’avez fait briller par la candeur de ses mœurs dans une humble condition, accordez-nous de suivre si fidèlement ses exemples, que nous puissions arriver à vous, l’âme purifiée ».

Jean, appelé Massias du nom, dit-on, de son parrain, naquit en 1585 dans le bourg de Rivera, au diocèse de Palencia, en Espagne. Ses parents, Jean d’Arcas et Agnès Sanchez, héritiers d’une noblesse illustre mais dépouillés, par les vicissitudes et l’instabilité de la fortune, des honneurs et des richesses du monde, étaient toutefois bien connus pour la pureté de leurs mœurs. Jean n’avait pas encore cinq ans que déjà il montrait une grande maturité d’esprit ; le parfait usage de la raison et les vertus morales brillaient en effet chez lui d’un tel éclat qu’il faisait l’admiration et la joie de tous.

Méprisant les frivolités et les amusements puérils, il se voua tout entier à la Vierge Mère de Dieu, Reine du Rosaire, et, il prit la résolution de réciter son Psautier trois fois par jour, une fois pour lui-même, une fois pour la conversion des pécheurs, et une fois pour les âmes du Purgatoire. Cette habitude, il la garda toute sa vie et non sans le plus grand profit. Aussitôt que son âge le lui permit, il fit ses délices de s’approcher avec le plus brûlant amour des sacrements de Pénitence et d’Eucharistie. Il aimait à entendre parler des choses de Dieu, et il en instruisait à son tour les petits enfants, formant leurs cœurs à la piété.

Ayant perdu ses parents de bonne heure, il resta sous l’autorité de son oncle paternel, et il passa son adolescence à garder les brebis qui lui étaient confiées. Dans cette humble position, il s’appliqua à plaire toujours

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davantage à l’éternel Pasteur des âmes, de façon à mériter d’être rangé pour toujours parmi les brebis de sa droite. Après avoir contemplé dans une vision les demeures de la céleste Patrie, il quitta son pays et sa parenté et parcourut beaucoup de régions en Amérique, laissant partout les traces de sa sainteté ; il arriva enfin dans la ville royale de Lima. Après avoir renoncé aux biens qu’il avait gagnés à la sueur de son front, il accourut au couvent de Sainte-Marie-Madeleine Pénitente, demandant avec larmes à être admis parmi ces fils du saint Patriarche Dominique qu’on appelle Frères Convers. Son souhait fut exaucé et, après avoir fait son noviciat d’une manière admirable, il se lia plus étroitement à Dieu par les vœux solennels.

Dès lors, il n’eut pas de plus cher désir que de s’acquitter de ses vœux envers le Très-Haut par le parfait accomplissement de son devoir d’état. Pour atteindre plus pleinement ce but, il ensanglantait son corps par les jeûnes, le port du cilice, l’usage de disciplines de fer, et il nourrissait son âme jour et nuit de la méditation des choses divines. Avec une admirable constance il supporta pendant plus de douze ans non seulement les maladies les plus pénibles, les reproches et les injustices des hommes, mais encore les assauts furieux des démons, si bien qu’il sortit toujours vainqueur et triomphant de leurs pièges les plus dangereux.

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Passionné pour le salut du prochain, il ramenait dans la voie du salut, par ses conseils et ses prières, ceux qui erraient loin du chemin de la justice, et les excitait à l’amour de Dieu. Chérissant plus que lui-même les malheureux, les malades et les pauvres, il en nourrissait deux cents chaque jour ; il s’appliquait à les servir à genoux, à les réconforter par le don de vêtements ou de l’argent provenant de ses quêtes, et à les secourir en leur rendant les plus humbles services. La sainteté si sublime de Jean mérita d’être magnifiquement glorifiée par Dieu : sous l’inspiration de l’esprit divin, il annonça l’avenir et, bien qu’illettré, il parlait des augustes mystères de la foi avec beaucoup de sagesse. On le vit s’entretenir mystérieusement, à maintes reprises, avec des êtres célestes, opérer plus d’une fois des prodiges admirables, et très souvent, élevé de terre, contempler les perfections divines.

Mûr désormais pour le ciel, glorieux par tant de vertus héroïques, il fut atteint d’une maladie grave ; muni des sacrements de l’Église, après avoir prédit le jour de sa mort et lié ses reins d’une chaîne de fer, les yeux levés vers le ciel, consumé du feu de la divine charité, il s’envola de cette vallée de larmes vers la gloire immortelle, le 17 septembre 1645, à l’âge de soixante ans.

Le Souverain Pontife Grégoire XVI, étant donné les signes éclatants qui précédèrent et suivirent la mort de Jean, l’inscrivit solennellement au catalogue des Bienheureux1 et daigna accorder à l’Ordre entier des Frères Prêcheurs ainsi qu’aux diocèses de Lima et de Palencia, la célébration d’une fête avec office et messe, en l’honneur du bienheureux Jean.

Jean suivit la voie droite qui mène à Dieu, la voie de renoncement à tout ce qui est de la terre. La voie est ouverte à tous. Heureux ceux qui la prennent.