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Bienheureux Mannès (1170 – 1230)

Fêté le

30 juillet

Bienheureux Mannès 03

Confesseur de l’Ordre dominicain

Messe : Os justi

Oraison : « Dieu, qui, par une disposition admirable, avez conduit le bienheureux Mannès, votre Confesseur, dans la voie de la perfection, dirigez nos actes par cette même grâce de miséricorde, afin que nous puissions rechercher ce que vous commandez et obtenir ce que vous promettez ».

Mannès ou Mamert, naquit à Calaruega en Espagne de parents très nobles ; son père, Félix de Guzman, était remarquable par sa piété, et sa mère était la bienheureuse Jeanne d’Aza. Il eut pour frère l’illustre Dominique, fondateur de l’Ordre des Prêcheurs. Affermi par l’exemple de tels parents, il brilla par la sainteté de ses mœurs et la pureté de sa vie.

Enrôlé dans la milice sacrée, il excella de merveilleuse manière dans la contemplation des choses célestes, et même, on avait souvent coutume de lui donner les noms de saint et de contemplatif. Mais le zèle des âmes dont il était consumé l’excita à faire de plus grandes choses, si bien que, malgré la source de délices qu’était pour lui la retraite, il était cependant assidu à instruire le peuple par ses prédications.

Envoyé en France, il rejoignit son frère Dominique ; sans craindre aucun danger, sans se laisser vaincre par les souffrances et conduit par le même esprit d’en-haut, il employa tout son zèle à la conversion des hérétiques albigeois. Afin de l’obtenir plus sûrement, il s’adonnait à la prière et à la mortification corporelle.

À la fondation de l’Ordre des Prêcheurs, il fut l’un des premiers à y entrer. Il reçut l’habit des mains du fondateur lui-même, dans le couvent de Prouille, vers l’an 1216. Et ainsi, il fut son frère selon la chair, son fils selon l’esprit, et un véritable imitateur de sa sainteté. Envoyé par saint Dominique à Paris, avec six autres compagnons de son Ordre, il y donna au peuple des sermons qui produisirent des fruits très abondants. Rempli de l’esprit de douceur, de paix et de suavité, il s’attira tous les cœurs et fit croître en nombre l’Ordre des Prêcheurs. C’est à bon droit qu’il est considéré comme le fondateur de l’illustre couvent de Saint Jacques.

Après avoir établi ce couvent parisien, il partit pour Madrid, où il fut nommé par son frère prieur du couvent des moniales, lequel porta plus tard le nom de Saint-Dominique, et il remplit cette fonction à l’édification de tous.

Étant venu à Calaruega pour prêcher, après avoir pendant longtemps servi Dieu dans son Ordre d’un cœur sincère et d’une âme pure, enrichi d’innombrables mérites, il mourut vers l’an 1230. Son corps fut enseveli chez les

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moines Cisterciens de Saint-Pierre de Gumiel avec beaucoup d’honneurs, d’abord sous un autel, puis transféré et réuni à d’autres reliques de saints sous l’autel majeur, où il est encore vénéré. Les textes affirment qu’il accomplit un grand nombre de prodiges.

C’est pourquoi les fidèles commencèrent aussitôt à honorer, de toutes manières, celui qu’ils avaient connu pendant sa vie comme un docteur et un chef, et après sa mort comme un puissant protecteur. Ce culte n’ayant cessé de se propager, le Pape Grégoire XVI, après avoir consulté la Sacrée Congrégation des Rites, l’approuva, le 2 juin 1834, et accorda à l’Ordre entier des Prêcheurs la permission de réciter l’office du bienheureux Mannès et de célébrer la messe en son honneur.

Avec lui, nous revivons ces premières années, les années héroïques de l’Ordre qui gardent, à travers les siècles, un parfum vivifiant. Il est bon de le respirer, pour nous remplir nous-mêmes de l’esprit de nos Pères. Le temps passe, mais il ne doit pas diminuer ni la pensée ni l’action de nos Saints. Plus nous reprenons cette pensée et plus nous reproduisons cette action, plus nous sommes ce qu’ils furent, dans la vérité de notre fondation.