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Bienheureux Matthieu Carreri (1420 – 1470)

Fêté le

10 octobre

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Confesseur de l’Ordre dominicain

Matthieu, de la noble famille des Carreri, naquit à Mantoue de parents vertueux. Entré tout jeune chez les Frères Prêcheurs dans sa ville natale, il adopta une règle de vie très sévère. Bien que, sur la volonté de ses supérieurs, il l’ait parfois quelque peu adoucie, il fut cependant, toute sa vie, d’une étonnante sobriété dans le boire et le manger ; si attaché également au silence et à la solitude que, dans toute la mesure du possible, il ne quittait guère sa cellule et ne parlait que de Dieu et des choses divines. Il cultiva d’une manière admirable la pureté du corps et de l’âme ; il excella plus particulièrement dans l’humilité, éprouvant une vive horreur pour la vaine gloire, qu’il avait coutume d’appeler le vice subtil. En s’acquittant de l’office divin, il brûlait d’une piété si ardente qu’il paraissait souvent ravi en extase.

À l’office de la prédication apostolique qu’il exerça jusqu’à sa mort, il se préparait par une étude continuelle et une oraison ininterrompue. Il avait pour le salut des âmes le zèle le plus fervent, et ainsi il ramena sur le chemin du salut les plus grand pécheurs. Les misères du prochain le touchaient d’une si vive compassion qu’il lui arriva un jour de s’offrir lui-même comme esclave pour racheter une jeune fille tombée avec sa mère aux mains d’un cruel brigand. Mais celui-ci, saisi d’admiration pour l’extraordinaire charité du saint, lui rendit la liberté ainsi qu’aux deux femmes.

Fixé dans une continuelle et très profonde contemplation des choses divines, il fondait souvent en larmes, surtout en célébrant la messe. Il souhaitait vivement participer aux douleurs du Christ avant de quitter cette vie, et son vœu fut accompli. En effet, un jour

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qu’il contemplait la Passion du Sauveur, le suppliant de toutes ses forces de lui donner part à son calice, il sentit son cœur comme transpercé d’une flèche aiguë ; la douleur fut telle qu’il faillit tomber inanimé. Pressentant à ce signe que son heure suprême était proche, après avoir très dévotement reçu les Sacrements et demandé pardon à son Supérieur, il expira doucement à Vigevano, en Lombardie, l’an du salut 1470. Aussitôt après sa mort, il commença à briller par ses miracles et à attirer le culte des foules.

Devant ces faits, Sixte IV, le 8 février 1482, douze ans après la mort du bienheureux, autorisa la translation de son corps et l’introduction de sa mémoire dans l’Office divin. Benoît XIV, le 23 septembre 1742, permit de célébrer son office et sa messe dans les diocèses de Mantoue et de Vigevano et dans tout l’Ordre des Prêcheurs.