Chargement Évènements

Bienheureux Pierre de Tiferno (1390 – 1345)

Fêté le

21 octobre

Bienheureux Pierre de Tiferno 02

Confesseur de l’Ordre dominicain

Messe : Os justi

Oraison : « Dieu, qui avez déclaré que, si vos fidèles se souvenaient de leurs fins dernières, ils ne pécheraient jamais, faites que, par les prières et les exemples du bienheureux Pierre, votre Confesseur, nous pensions tellement à la mort temporelle que, pleurant sans cesse nos fautes nous évitions la mort éternelle. »

Pierre, né à Tiferno l’an 1390, de la noble famille des Capocci, et prévenu des bénédictions du ciel, était tellement étranger aux amusements de l’enfance et si empressé pour les choses· de Dieu qu’il donna des signes évidents de sa sainteté future. En effet, détestant les vanités du siècle et ne voulant pas que le monde qui gît tout entier au pouvoir du mauvais (I Jean 5,19) le fît jamais changer d’esprit, il s’empressa d’entrer dans l’ordre des Frères Prêcheurs dès sa quinzième année. Il prit l’habit de saint Dominique dans le couvent de sa ville natale et y fit profession solennelle. Ce fut merveille à quel point il brilla par la pureté et la bonté de sa vie, avec quelle ferveur il s’appliqua à tout ce qui regarde le culte de Dieu, à quelle perfection il s’éleva dans la charité, l’humilité et l’observance des lois de son Ordre. Ami de la solitude, constamment appliqué à la contemplation des divines réalités, il semblait n’avoir d’autre dessein que de s’unir plus ardemment à Dieu et d’enrichir son esprit dans les disciplines sacrées, cela afin de pouvoir, selon la loi de son Ordre, se consacrer plus utilement au salut des âmes, non seulement par ses prières et ses exemples, mais encore par un zèle nourri de doctrine.

Envoyé à Cortone par ses Supérieurs et élevé au sacerdoce, il s’attira l’admiration générale par l’éclat de toutes les vertus. Il excella en humilité au point que, malgré la noblesse de sa famille et le grand prestige dont il jouissait auprès de tous ses concitoyens, il recherchait avec empressement les tâches les plus humbles, tant à l’intérieur du couvent qu’au dehors. Aussi aimait-il grandement quêter à travers la ville et se mettre au service des pauvres et des malades. Dévoré de zèle pour le salut des âmes, il ramena à une vie meilleure un bon nombre d’hommes perdus ; entre autres, rapportent des documents, il y en eut deux, coupables de crimes innombrables, déjà jetés en prison et désespérant de leur salut éternel, que Pierre convertit à la pénitence, et qu’il arracha par miracle à la mort qu’on allait leur infliger. De même, selon une pieuse tradition, il connut par révélation divine qu’un jeune homme indomptable méditait de commettre divers crimes ; il le réprimanda si bien à propos, l’avertissant que la mort le frapperait le lendemain (ce qui se réalisa effectivement), qu’il l’obligea à pleurer ses péchés dans un flot de larmes. Aussi le bienheureux eut-il une grande renommée de sainteté. Des documents écrits racontent qu’il fut glorifié par les dons de prophétie et d’extase, ainsi que par celui des miracles ; notamment, il guérit d’un signe de croix une femme qui avait le bras desséché, et, par l’effet de ses mérites, un tonneau de vin qui était vide fut trouvé rempli.

Enfin, remarquable par tant de mérites, il vit venir avec joie la mort sur laquelle il avait longtemps médité, et dont il tenait habituellement à la main la représentation quand il priait ou prêchait. Après avoir très pieusement

Bienheureux Pierre de Tiferno 01

reçu les sacrements de l’Église, il s’envola vers la céleste patrie, dans le même couvent de Saint-Dominique de Cortone, le 21 octobre 1445. A peine fut-il mort que les habitants de Cortone et de Tiferno, qui avaient professé une haute admiration pour les vertus du bienheureux Pierre, commencèrent à le vénérer comme un Saint et à implorer son aide. Enfin, son corps sacré, auparavant enseveli en un lieu honorable, fut placé, pour satisfaire la dévotion des fidèles, au-dessus du maître-autel, en 1597. Il y resta jusqu’en 1786. A partir de cette date, le très pieux Infant d’Espagne Ferdinand Ier, attaché par l’affection à l’ordre des Frères Prêcheurs auquel il appartenait en qualité de tertiaire, et au bienheureux Pierre, obtint de transférer ses restes dans l’église de Saint-Liboire à Colorno près de Parme, afin d’enrichir la très riche collection de reliques réunies là par ses soins. Mais, à la mort du Prince, l’Évêque de Cortone, poussé par sa remarquable dévotion à l’Ordre de Saint-Dominique et au bienheureux Pierre, recouvra par ses soins et à ses frais le gage sacré, qu’il remit à sa place primitive, et il fit d’actives démarches pour obtenir du Saint-Siège l’approbation du culte rendu au bienheureux. Après mûr examen des faits, le Souverain Pontife Pie VII, le 16 mai 1816, ayant consulté la sacrée Congrégation des Rites, daigna autoriser les clergés de Cortone et de Tiferno, ainsi que l’ordre des Frères Prêcheurs, à célébrer l’office et la messe en l’honneur du bienheureux