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Commémoraison de saint Dominique à Soriano

Fêté le

25 septembre

Commémoraison de saint Dominique à Soriano 01

Messe : comme au 4 août, sauf que l’on ne dit que les 4 dernières strophes de la séquence Laudes ergo Dominico

Le bienheureux Dominique dirigeait son Ordre avec une telle prudence et une telle bonté qu’on ne sait ce qu’il convient d’admirer davantage dans son gouvernement : son zèle pour l’observance religieuse, ou la bonne grâce de sa mansuétude et de sa bienveillance. En effet, dans son zèle pour la justice, il avait une manière telle de se dresser contre les fautes des coupables que par sa douceur et sa bonté il se montrait leur compagnon. Quand il voyait un frère tomber en quelque faute, il avait soin de ne pas abattre son âme par une brusque correction : il se taisait jusqu’à ce que se présentât une occasion opportune de dévoiler le fait, et que le délinquant fût assez apaisé pour accepter la pénitence d’un cœur tranquille.

Chaque jour, dans la mesure du possible, il faisait un sermon spécial aux Frères pour les former à l’amour de la vie religieuse. S’apercevait-il que l’un d’eux était triste et abattu, il compatissait à sa peine avec un tel cœur que

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celle-ci se trouvait adoucie par tant d’affectueuse pitié.

Gardien inflexible de l’observance régulière, au cours de ses fréquents voyages apostoliques Dominique ne se relâchait en rien des prescriptions de la règle monastique. Il offrait chaque jour le saint Sacrifice, s’il trouvait une église, et au cours de la messe prononçait un sermon. Il récitait l’Office divin aux heures fixées, la nuit comme le jour ; il observait la loi du silence aux moments prescrits : laissant ses compagnons de route cheminer à quelque distance, il nourrissait son âme en méditant pieusement le Christ Sauveur. Il couchait sur la paille et le plus souvent à même le sol. Il ne se dispensait des jeûnes de l’Ordre ni à cause des fatigues des voyages ni pour cause de maladie. Quand il demandait l’hospitalité, il montrait d’autant plus de joie qu’on l’accueillait plus durement. Comme ses hôtes étaient le plus souvent enlisés dans l’hérésie, il leur exposait la vérité qui sauve, et ainsi il nourrissait spirituellement ceux dont il attendait la nourriture du corps.

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L’homme de Dieu prêchait souvent au peuple, et il s’y donnait avec un admirable zèle apostolique. Sa parole était enflammée et efficace, souvent entrecoupée de larmes abondantes. Elle amenait à pénitence les âmes les plus endurcies et les plus insensibles, et les enflammait pour la piété. Le salut des âmes, tel est le premier but que Dominique assigna et à lui-même et à son Ordre. Aussi exhortait-il constamment ses Frères à s’appliquer de toutes leurs forces à la prédication évangélique et, pour cette fin, à renoncer à l’étude des sciences profanes pour se consacrer avant tout à la lecture des Saintes Écritures. Quant à lui, il possédait presque intégralement de mémoire l’évangile de saint Matthieu et les épîtres de saint Paul, et il les portait partout avec lui comme ses compagnons de route personnels. – Pour le combler d’une gloire toujours plus grande, Dieu daigna illustrer chaque jour, par de nombreux miracles, sa célèbre image conservée dans la ville de Soriano, et que le peuple honore avec la plus grande dévotion.

Voici le fait miraculeux que l’on célèbre en ce jour.

En 1530, le couvent de Soriano était gouverné par un vicaire, Frère Dominique Galiano. Il s’y trouvait, pour le service, un Frère Convers appelé Laurent di Grotteria.

Or, le 15 septembre 1530, Frère Laurent était dans l’église, trois heures avant l’aurore. Il vit tout à coup devant lui trois Dames d’aspect majestueux, richement vêtues, radieuses de beauté. Comme la porte de l’église, à

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pareille heure, était encore fermée, Frère Laurent, stupéfait et quelque peu effrayé, ne savait que penser. Mais l’une de ces Dames, qui lui parut la plus vénérable, lui adressa la parole. Elle lui demanda s’il y avait dans cette église quelque image de saint Dominique : « Oui, répondit le Frère, nous avons une image assez vulgaire peinte sur le mur. — Prenez donc celle-ci, lui dit la Dame, portez-la à votre supérieur et vous lui direz de la placer sur l’autel ». Ce disant, elle lui remit une image soigneusement roulée. Frère Laurent la porta immédiatement au Prieur. On déplia le rouleau : c’était une image de saint Dominique.

Le Prieur et les autres Frères se précipitèrent vers l’église pour voir et remercier les donatrices. Mais elle était vide et la porte toujours fermée.

Toute la littérature de la Calabre, où se trouve Soriano, est remplie de cet événement.

L’image de saint Dominique fut en grande vénération. De nombreux et éclatants prodiges attirèrent les foules à Soriano. De sorte que Dieu signa lui-même, pour ainsi dire, l’authenticité de l’apparition. Nous la fêtons comme un témoignage de la bonté maternelle de la sainte Vierge, qui daigna rappeler elle-même à l’ordre combien elle désire que soit vénéré, prié son fils Dominique.