Fête de Marie Reine
Oraison : « Accordez-nous, nous vous en prions, Seigneur : alors que nous célébrons la solennité (commémoraison) de la bienheureuse Vierge Marie notre Reine ; faites que nous soyons fortifiés par sa protection et que nous méritions d’obtenir la paix dans le présent et la gloire dans le futur. »
Pourquoi n’adresserions-nous pas à la très Sainte Vierge Marie le titre de Reine, à la suite de Damascène, d’Athanase et des autres, puisque son père David, roi illustre, aussi bien que son fils, Roi des rois et Seigneur des seigneurs dont l’empire est sans fin, reçoivent dans les Écritures la louange la plus éclatante ? Elle est reine, en outre, si nous la comparons à ceux qui, pareils à des rois, ont obtenu la royauté céleste avec le Christ, souverain Roi, à titre de cohéritiers et, selon la parole de l’Écriture, établis avec lui comme sur le même trône. Et elle est la Reine qui ne le cède à aucun des élus, mais elle l’emporte en dignité sur les Anges aussi bien que sur les hommes, d’autant plus que rien ne peut l’emporter sur elle en sublimité et en sainteté, puisque seule elle a le même Fils que Dieu le Père et que, n’ayant au-dessus d’elle que Dieu et le Christ, elle voit tout le reste au-dessous d’elle (Saint Pierre Canisius).
Marie est la Reine la plus illustre par sa gloire, ce que signifie bien le Prophète dans le psaume qui concerne spécialement le Christ et la Vierge Marie, où l’on dit d’abord au sujet du Christ : Ton trône, ô Dieu, dans les siècles des siècles, et un peu plus loin au sujet de la Vierge : La reine s’est tenue à ta droite, c’est-à-dire à la place d’honneur, ce qui s’applique à sa gloire spirituelle. Puis : dans son vêtement d’or, qui représente le vêtement de l’immortalité glorieuse, qui fut attribuée à la Vierge dans son Assomption. Car on ne peut accepter que ce vêtement dont le Christ fut couvert, et qui en outre fut parfaitement sanctifié ici-bas par le Verbe incarné, devienne la pâture des vers. De même qu’il a convenu au Christ de donner à sa Mère la grâce en plénitude dans sa conception, ainsi a-t-il convenu qu’il attribuât la plénitude de gloire en l’Assomption de cette Mère. Et c’est pourquoi il faut affirmer que la Vierge, glorieuse dans son âme et dans son corps, trône auprès de son Fils (Saint Bonaventure).
Les monuments de l’antiquité chrétienne, les prières de la liturgie, le sens religieux inné du peuple chrétien, les œuvres d’art, nous ont fourni des témoignages qui affirment l’excellence de la Vierge Mère de Dieu en sa dignité royale. Nous avons aussi prouvé que les raisons déduites par la théologie du trésor de la foi divine confirment pleinement cette vérité. De tant de témoignages cités, il se forme un concert dont l’écho résonne au loin pour célébrer le caractère suprême de la gloire royale de la Mère de Dieu et des hommes, « élevée désormais au royaume céleste au-dessus des chœurs angéliques. » ; Ayant acquis, après de mûres et longues réflexions, la conviction que de grands avantages en découleront pour l’Église si cette vérité solidement démontrée resplendit avec plus d’évidence aux yeux de tous, comme une lampe brille davantage posée sur son candélabre, par Notre Autorité Apostolique, Nous décrétons et instituons la Fête de Marie Reine que l’on célébrera chaque année dans le monde entier le 31 mai (Encyclique Ad cœli Reginam, du 11 octobre 1954 – Institution de la fête.
Livre de l’Ecclésiastique (24,5, 7, 9-11 et 30-31) : « Je suis sortie de la bouche du Très-Haut ; je suis née avant toute créature ; j’ai habité sur les lieux les plus élevés, et mon trône était sur une colonne de nuée. J’ai parcouru toute la terre : sur tous les peuples, et sur toutes les nations j’ai exercé l’empire, j’ai foulé aux pieds par ma puissance les cœurs de tous les grands et des petits. Celui qui m’écoute ne sera pas confondu, et ceux qui agissent par moi ne pécheront point. Ceux qui me mettent en lumière auront la vie éternelle. »
Évangile selon saint Luc (1,26-33) : « En ce temps-là, l’Ange Gabriel fut envoyé de Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d’une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph ; et le nom de la vierge était Marie. L’ange, étant entré auprès d’elle, lui dit : Je vous salue, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre les femmes. Elle, l’ayant entendu, fut troublée de ses paroles, et elle se demandait quelle pouvait être cette salutation. Et l’ange lui dit : Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu. Voici que vous concevrez dans votre sein, et vous enfanterez un fils, et vous lui donnerez le nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé le Fils du Très-Haut ; et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père, et il régnera éternellement sur la maison de Jacob ; et son règne n’aura pas de fin ».
Mémoire de sainte Pétronille
En ce jour, on fait mémoire de sainte Pétronille. Si je la signale, c’est que cette « très douce fille de saint Pierre », comme disait une inscription antique sur son tombeau, fut donnée par le Pape Etienne II comme Patronne de la France, Pétronille n’était pas la fille de Pierre mais simplement sa fille spirituelle, baptisée par lui, à Rome, aimée tendrement par lui. Elle appartenait à la famille impériale. On croit que c’est la première baptisée de saint Pierre à Rome, sa fille aînée. Et c’est pourquoi, le Pape la donna comme patronne à la France qui, la première des nations barbares, reçut le baptême en la personne de Clovis. D’où son nom de Fille aînée de l’Église, comme Pétronille, fille aînée de Pierre.
Ce patronage de Pétronille sur la France fut admis et imploré pendant de longs siècles. Son église près de Saint-Pierre, avant la construction de la basilique actuelle, était l’église nationale française, ornée et entretenue par les rois de France, les « Fils aînés de l’Église ».
Aujourd’hui, dans la basilique vaticane, l’autel de Pétronille est encore un autel français. Une lampe brûle devant le tombeau de la Fille aînée de Pierre, soutenue par une rente française. N’oublions pas nos titres de gloire.