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Fête de tous les Saints

Fêté le

1 novembre

Fête de tous les Saints 01

La Messe

Introït : « Réjouissons-nous tous dans le Seigneur, en célébrant ce jour de fête à l’honneur de tous les Saints, dont la solennité réjouit les anges et leur fait louer tous ensemble le Fils de Dieu. – Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur : la louange convient à ceux qui ont le cœur droit ».

En ce jour le ciel est ouvert, tout le ciel bienheureux. L’Église nous montre l’assemblée des Saints, l’infinie multitude des élus de Dieu. Elle nous les montre tous, depuis la Reine de tous les Saints, la bienheureuse Vierge Marie, depuis le plus splendide des Anges jusqu’au plus humble des amis de Dieu. Tous elle les montre, afin que, avec tous, nous chantions la bonté de Dieu. Le ciel, c’est la bonté de Dieu dans sa magnificence, sa magnificence infinie, sa magnificence définitive. C’est Dieu communiquant à ses élus, à ses amis, tout ce qu’il est lui-même. Et c’est pourquoi le ciel, pour les élus, c’est la louange parfaite à la bonté de Dieu.

En eux, la bonté de Dieu descend, d’eux la louange à la bonté de Dieu monte. Elle monte comme un bruit formidable de tonnerre, dit saint Jean. Et ainsi I’ Auguste Trinité s’unit à ses élus et les élus s’unissent à l’Auguste Trinité dans une même louange de joie, d’amour, qui durera éternellement. Jamais cette union ne cessera, jamais cette joie ne passera, jamais cette louange ne finira.

Oraison : « Dieu, tout-puissant, éternel, qui nous accordez de célébrer en une seule solennité les mérites de tous vos Saints, daignez répandre sur nous, par ces intercessions multipliées, l’abondance désirée de votre miséricorde ».

Lecture du Livre de l’Apocalypse du bienheureux apôtre Jean, c. 7. : « En ces jours-là, moi, Jean, je vis un autre Ange montant du lieu où le soleil se lève, il portait le signe du Dieu vivant. Il cria d’une voix forte

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aux quatre Anges qui avaient reçu le pouvoir de frapper de plaies la terre et la mer : Ne faites aucun mal à la terre et à la mer, ni aux arbres, jusqu’à ce que nous ayons marqué sur le front les serviteurs de Dieu. Et j’entendis que le nombre des marqués s’élevait à cent quarante-quatre mille, pris dans chaque tribu des fils d’Israël. De la tribu de Juda, douze mille marqués ; de la tribu de Ruben, douze mille marqués ; de la tribu de Gad, douze mille marqués ; de la tribu d’ Aser, douze mille marqués ; de la tribu de Nephtali, douze mille marqués ; de la tribu de Manassès, douze mille marqués ; de la tribu de Siméon, douze mille marqués ; de la tribu de Lévi, douze mille marqués ; de la tribu d’Issachar, douze mille marqués : de la tribu de Zabulon, douze mille marqués ; de la tribu de Joseph, douze mille marqués ; de la tribu de Benjamin, douze mille marqués .
Après cela, je vis une foule immense que personne ne pouvait compter, de toutes les nations, de toutes les tribus, de tous les peuples, de toutes les langues. Ils se tenaient debout devant le trône, en face de l’Agneau, revêtus de manteaux blancs, des palmes dans leurs mains. Ils criaient d’une voix forte : Gloire à notre Dieu, qui est assis sur le trône, et à l’Agneau. Et tous les anges se tenaient autour du trône, des vieillards et des quatre animaux. Et ils se prosternèrent devant le trône, la face courbée et ils adorèrent Dieu, en disant : Amen ! Bénédiction, gloire, sagesse, actions de grâces, honneur, puissance et force à notre Dieu dans les siècles des siècles. Amen ! »

Vision du ciel dans toute sa magnificence. Au-dessus de tout être créé, au-dessus de tous les Anges et de tous les hommes, sur un trône est assis Celui qui est, le Saint, et à côté de lui l’Agneau. Le Saint, celui qui est par lui-même tout ce qu’il est ; celui qui est saint par essence, sans tache, sans faiblesse, sans ombre, le Pur ; celui qui ne change pas, qui n’a ni passé ni futur, qui est et demeure éternellement ce qu’il est ; celui qui se dit à lui-même tout ce qu’il est et cette parole, qu’il dit de lui-même, égale à lui-même, éternelle comme lui-même, immuable comme lui-même est le Verbe, le Fils de Dieu ; celui ·qui s’aime tel qu’il est, qui s’aime tel qu’il se connaît et se le dit, amour mutuel êt du Père et du Fils, qui est le Saint-Esprit ; celui qui, un de parfaite et absolue unité de substance, est de parfaite et absolue trinité de Personnes ; celui qui de tout ce qu’il est a une joie infinie et se dit éternellement cette joie, celui-là donc est assis sur le Trône, et personne autre que lui, qui est l’Auguste Unité et l’Auguste Trinité, sur ce trône ne peut s’asseoir. Car seul il est Dieu.

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Seul, il est Dieu et de lui seul tout être, en dehors de lui, vient. Rien n’est sans lui et rien ne peut être ni exister sans lui. Tout être, quel qu’il soit, reçoit tout ce qu’il est de lui. Il est soumis dans son essence à celui qui seul est par lui-même. Tous les autres êtres sont relatifs et sortent de lui. Lui seul ne reçoit rien de personne. Il est le Saint, comme il est l’être. Le Saint, c’est-à-dire, celui qui n’a aucun défaut, à qui rien ne manque de perfection. Et comme il donne l’être à toute créature, il donne aussi toute sainteté. Toute perfection vient de lui, comme tout être, soit qu’il laisse la créature à ses forces naturelles, celles qui lui sont nécessaires pour être et pour agir, selon ce qu’elle est ; soit que, par une bonté supérieure gratuite, il communique à sa créature des forces qui sont au-dessus de ses principes à elle, forces que nous appelons, par cela même, surnaturelles, au-dessus de la nature.

Sainteté absolument gratuite, qui est un don de la bonté de Dieu. Ainsi les hommes ont été élevés, par la bonté de Dieu, à ces principes de vie, d’action, qui sont au-dessus de leur nature. Dieu leur a donné la capacité non plus seulement de le connaître par les lumières chancelantes de la raison, mais bien de le voir tel qu’il est face à face, dans sa propre lumière à lui. C’est le but surnaturel de la sainteté humaine. Et cette vision éternelle face à face, communique aux saints la joie même de Dieu. Dieu est heureux de ce qu’il est, et les saints sont heureux de voir et de jouir, proportion gardée, de ce qu’est Dieu. Ainsi, dans le ciel les saints et Dieu ne font qu’un. Ils ont le même être divin, par la grâce surnaturelle, la même béatitude, être divin et béatitude divine, qui sans les confondre avec Dieu, les font semblables à Dieu.

Et pour atteindre ce but final, suprême, éternel, le Saint donne aux hommes des forces au-dessus de leur nature. Il crée en eux un être nouveau, qui est la grâce sanctifiante, participation de la nature même de Dieu. Cette grâce sanctifiante élève la nature humaine, la perfectionne, et par les facultés surnaturelles de la foi, de l’espérance, de la charité, par les dons spéciaux de l’Esprit-Saint, par les Sacrements qui la maintiennent, la nourrissent et la développent, elle soutient sa marche laborieuse vers la béatitude divine et lui permet d’atteindre au but suprême : la vision de Dieu, la vie de Dieu. Et c’est pourquoi, ·avant d’honorer les Saints, la liturgie s’arrête devant le trône du Saint absolu, devant le trône de Dieu, auteur de toute sainteté, pour lui présenter ses adorations, ses louanges, son amour et son merci.

Mais l’apôtre Jean voit sur ce trône où Dieu seul est assis, un être spécial, qu’il appelle !’Agneau. L’Agneau ! qui donc porte ce nom et, portant ce nom, a le droit de s’asseoir sur le même trône que Celui qui est ?

L’Agneau – oh ! le bien nommé ! – l’Agneau c’est celui qui, Dieu, Fils de Dieu, Verbe de Dieu est descendu sur la terre, s’est fait chair comme nous, et, après avoir révélé aux hommes la sagesse, la bonté, la

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puissance de Dieu, a voulu mourir sur une croix, dans la plus atroce souffrance, versant jusqu’à la dernière goutte de son sang pour expier nos fautes et mériter pour chacun de nous les grâces surnaturelles nécessaires à la vision éternelle de Dieu. L’Agneau immolé a mérité par sa mort la sainteté des hommes, la sainteté qui les cor.ch1it au but, la sainteté qui leur donne de jouir éternellement de ce but : Dieu. De sorte que, tout le ciel des saints, toute la joie des saints, est l’œuvre de I’ Agneau. C’est lui qui est l’auteur de cette joie, lui seul, par son sang répandu. Et il se présente à tous les saints, comme Agneau immolé, portant sur ses pieds, sur ses mains, sur son côté ; les marques indélébiles de son immolation. Ce sont ces plaies qui portent tout le ciel des saints. Toute vision de Dieu, toute joie, toute béatitude sort de ces plaies magnifiquement glorieuses. Jésus est pour les saints l’éternel bienfaiteur. Aussi leur louange, leur amour, leur merci montent vers lui, comme vers Celui qui est, assis sur le trône, où il est de droit, Dieu, Fils de Dieu.

Seigneur Jésus, comme les saints doivent vous regarder, dans le ciel, avec tendresse !

Graduel : « Tous les Saints de Dieu, craignez le Seigneur, car rien ne manque à ceux qui le craignent. – Aucun bien ne fait défaut à ceux qui cherchent le Seigneur. »

Alléluia, Alléluia : « Les Saints jugeront les peuples, ils seront les souverains des peuples, leur roi régnera pour l’éternité ».

Évangile selon saint Matthieu, c. 5. : « En ce temps-là, Jésus voyant la foule qui l’entourait, monta sur une montagne, il s’assit, ses disciples s’approchèrent de lui. Il prit la parole pour les instruire et il dit : Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est pour eux. Heureux les doux, car ils posséderont la terre. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils trouveront la miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les pacifiques, car ils seront appelés les enfants de Dieu, Heureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, car le royaume des cieux est pour eux. Heureux êtes-vous si l’on vous maudit, si l’on vous persécute, si l’on dit faussement du mal contre vous, à cause de moi : Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera copieuse dans Je ciel. »

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La cause première et le terme final de la sainteté, c’est Dieu, le Saint absolu, la cause méritoire le Fils de Dieu, fait homme, mort sur la Croix, Notre-Seigneur Jésus-Christ, l’Agneau immolé ; le moyen pour atteindre ce but suprême, la pratique de la vertu, selon les préceptes de la loi divine. En cet évangile, Jésus nous montre la voie, il nous dit, avec une solennité inaccoutumée ce que nous devons faire pour plaire à Dieu. C’est de haut qu’il parle, car ce qu’il dit est au-dessus des pensées humaines, et ce qu’il dit, il le dit assis comme un docteur qui enseigne une vérité immuable. Écoutons cette parole de vie, de vie supérieure, si différente des paroles que nous entendons sur terre. A qui le royaume des cieux, la vision de Dieu face à face, la béatitude éternelle : Aux pauvres, à ceux qui, comprenant ce qu’est Dieu et ce qu’est la terre, se dégagent de la terre et s’attachent à Dieu dans la vérité ; à ceux qui sont doux, qui ont le cœur humble, qui savent ce qu’ils sont et le sachant, sont disposés à beaucoup de souffrance pour attirer les cœurs ; à ceux qui pleurent, ceux qui souffrent dans la patience, selon la volonté connue et aimée du Père qui est dans les cieux, parce qu’ils comprennent le prix des larmes et savent qu’elles sont l’expiation nécessaire de leurs fautes et des fautes d’autrui ; à ceux qui ont faim et soif de toute justice, de tout ce qui est droit, de tout ce qui est bon, de tout ce qui est conforme à la vérité de Dieu ; à ceux qui ont le cœur plein d’indulgence, de miséricorde pour les autres, un cœur semblable à celui de Dieu ; à ceux dont le cœur est pur, limpide, dégagé dès jouissances de la chair, ceux-là, même en ce monde, peuvent voir Dieu, le contempler, entrer dans son intimité ; à ceux qui aiment la paix, qui cherchent, par leur aménité, à établir la paix entre tous, les vrais fils de Dieu, dont la paix substantielle est immuable; à ceux qui souffrent pour la cause de Dieu, ceux-là sont les préférés. Jésus insiste sur cette béatitude. Elle est le moyen le plus direct pour atteindre la vie éternelle avec Dieu, car souffrir pour lui, c’est le préférer à tout, à soi-même, si l’on verse son sang pour lui. Aussi Jésus promet aux défenseurs et aux témoins de Dieu et de lui-même une récompense « copieuse ».

Cette route que Jésus ouvre devant les hommes est la voie royale, la voie divine, car elle aboutit à Dieu. Les saints, tous les saints la suivent. Même si l’on s’en écarte en prenant des chemins de traverse, il faut,

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de toute nécessité, revenir à cette route. Seule, elle va à Dieu. Et l’on peut voir sur cette route le magnifique défilé des Patriarches, des Prophètes, des Apôtres, des Martyrs, des Pontifes, des Confesseurs, des Vierges, des Saints et des Saintes de toute race et de toute langue, cette foule innombrable que saint Jean a vue autour du trône de Celui qui est et de l’Agneau, avec les millions et millions d’anges, ces Esprits bienheureux qui forment comme la cour du Roi des rois.

Défilé merveilleux, parade éternelle de tous les élus dont la voix éclate comme une voix de tonnerre pour bénir, louer et remercier la bonté de Dieu.

Offertoire : « Dieu est admirable dans ses saints. Le Dieu d’Israël donne lui-même à son peuple force et puissance. Dieu soit béni ! »

Secrète : « Seigneur, nous vous offrons les présents de notre dévotion. Qu’ils vous soient agréables en l’honneur de tous les Saints et que, par votre miséricorde, ils nous soient salutaires. »

Communion : « Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur, alléluia ; la louange convient aux cœurs droits, alléluia ».

Postcommunion : « Seigneur, accordez aux peuples fidèles de se réjouir de la vénération de tous les saints et d’être secourus par leur continuelle supplication ».

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Cette fête fut instituée par le Pape Boniface IV, sous l’empereur Phocas au VIIe siècle. Ce Pontife se fit donner l’ancien Panthéon Romain, destiné au culte de tous les dieux païens. Il le purifia et le consacra à la gloire de la très sainte Vierge et de tous les martyrs. C’est dans le Panthéon que commencèrent les solennités du 1ernovembre. Elles se répandirent depuis dans tout le monde chrétien.

A la tête de tous les saints, selon la consécration même du Panthéon, marche leur souveraine, la Mère de Dieu, l’humble Vierge Marie. Elle a la première place, car elle est la plus proche de Jésus, son fils. Place incommunicable qui fait d’elle la plus sainte et la plus bienheureuse de toutes les créatures. A elle nous disons : Reine de tous les saints, priez pour nous. Bientôt la pensée de la joie des saints dans le ciel fit songer aux saints, à d’autres saints, amis de Dieu également, qui ne sont pas encore au terme définitif : les· saints du Purgatoire. Saints de souffrance encore, saints d’expiation, mais amis de Dieu, destinés à sa béatitude. Et le cœur de l’Église s’émut en pensant à eux. Elle les unit dans une même étreinte devant Dieu. Les saints du ciel elle les supplie, car ils sont près de Dieu ; les saints du Purgatoire, elle les montre à la bonté de Dieu pour qu’il daigne hâter leur délivrance. Elle prie pour eux sa souveraine bonté. C’est la communion parfaite, intégrale de tous les amis de Dieu : au ciel, au purgatoire, sur la terre. L’amour infini de !’Auguste Trinité rayonne partout.

C’est pourquoi immédiatement après les secondes vêpres de la fête de la Toussaint, on chante les vêpres des morts. Rite très émouvant d’amour fraternel et de confiance en la bonté de Dieu.