La Messe
Introït : « A Dieu ne plaise que je me glorifie jamais en autre chose que la croix de Notre- Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi et moi pour le monde. — Je crie à pleine voix vers le Seigneur, à pleine voix je prie le Seigneur ».
François s’est retiré sur l’Alverne, pour y jouir dans la paix de l’amour de son Dieu. Il lui crie à pleine voix cet amour et Jésus lui répond. Il descend vers François. Lui qui voit le fond des cœurs, il voit combien François l’aime de tout son être ; il voit que dans le cœur de François, il n’y a aucun amour autre que le sien, et Jésus contemple avec une joie indicible l’humble Frère François. Il veut que la ressemblance avec lui soit parfaite, non seulement au* dedans, mais aussi au dehors ; il veut que Jésus et François ne fassent plus qu’un et il imprime sur sa chair, sur ses mains, ses pieds, son côté les blessures de sa douloureuse Passion. François se présente comme un autre crucifié. Œuvre merveilleuse de l’amour.
Oraison : « Seigneur Jésus-Christ, qui, au moment où la charité se refroidissait dans le monde avez voulu, pour l’embraser à nouveau du feu de votre amour, reproduire dans la chair du bienheureux François les stigmates de votre Passion, accordez-nous avec bonté que, par ses mérites et ses prières, nous portions volontiers notre croix et que nous fassions de dignes fruits de pénitence ».
Épître de saint Paul aux Galates, c. 6. : « Frères, pour moi, puissé-je ne me glorifier, si ce n’est dans la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par lequel le monde a été crucifié pour moi et moi pour le monde. Car,
dans le Christ Jésus, la circoncision n’est rien, ni non plus l’incirconcision, il n’y a plus qu’une nouvelle créature. Tous ceux qui s’attachent à cette règle, paix sur eux et miséricorde, ainsi que sur l’Israël de Dieu. Désormais, que personne ne me soit désagréable. Car je porte dans mon corps les marques de Jésus. La grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit, Frères. Amen. »
« Les marques de Jésus » pour Paul étaient les marques des coups qu’il avait reçus pour l’amour de son Maître. Chacun de nous doit porter dans son corps ou dans son âme, dans les deux, s’il plaît à Dieu, ces « marques de Jésus » qui sont les souffrances physiques et morales acceptées avec foi. Tout chrétien est par la souffrance un Christ vivant. Si on ne comprend pas ainsi la souffrance, on n’est pas avec Jésus. Souffrir avec foi est un signe de salut.
Graduel : « La bouche du juste proclame la sagesse, sa langue la justice. — La loi de Dieu est dans son cœur ; ses pas ne seront point chancelants. »
Alléluia, Alléluia : « François, pauvre et humble, entre riche dans le ciel, il est honoré par des hymnes célestes ».
On le voit, le Frère François, si pauvre, si indigent sur terre, si petit à ses propres yeux et aux yeux du monde, on le voit paraître devant Jésus, ayant comme lui les marques de sa douloureuse Passion. 11 paraît, il entre dans le ciel comme un riche, riche d’amour de Dieu, qui est l’unique richesse. Aussi, on l’accueille avec des chants de triomphe, et lui, si humble, si dénué de toute chose humaine, il monte, il monte très haut dans la béatitude éternelle. Cette richesse est à notre disposition. Mais on ne peut avoir les deux richesses : la richesse terrestre qui prend le cœur et satisfait toutes ses convoitises, et la richesse de l’amour de Dieu qui détache le cœur de tout. Il faut choisir.
Évangile selon saint Matthieu, c. 16. : « En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renonce lui-même, prenne sa croix et me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra. Mais celui qui perdra la vie à cause de moi, la trouvera. Que sert à l’homme de gagner le monde entier, s’il vient à perdre son âme ? Que pourra-t-il donner en échange de son âme ? Le Fils de l’homme doit venir avec ses Anges dans la gloire de son Père et alors il rendra à chacun selon ses œuvres. »
Jésus donne précisément le choix : La vie éternelle dans la joie de Dieu pour ceux qui ont le courage de juger le monde, la vie humaine à son juste mérite, ou bien la perte éternelle de la vie, loin de Dieu. A chacun selon ses œuvres. La sentence est terrifiante, mais elle est juste.
Offertoire : « Ma vérité, ma miséricorde sont avec lui. Il sera glorifié en mon nom ».
Secrète : « Seigneur, sanctifiez les offrandes que nous vous consacrons et, par l’intercession du bienheureux François, purifiez-nous de toutes nos fautes ».
Communion : « Il fut le serviteur fidèle et prudent, que le Seigneur a établi sur sa maison, pour donner à chacun, au moment voulu, la part de froment ».
Postcommunion : « Dieu, qui avez représenté de nombreuses manières les mystères admirables de la croix dans le bienheureux François, votre Confesseur, accordez-nous de suivre les exemples de sa piété et de nous protéger par la pensée assidue de cette même croix ».