La Messe
Introït : « Dieu a ordonné à ses anges de te garder dans toutes tes voies. — Celui qui habite dans l’asile du Très-Haut, demeure sous la protection du Dieu du ciel ».
Oraison : « Dieu, qui avez daigné par une Providence ineffable, envoyer vos Anges pour nous protéger, accordez à ceux qui vous implorent d’être toujours défendus par leur protection et de jouir de leur éternelle société ! »
Ineffable Providence, en effet, de la bonté de Dieu, qui destine à chacun de nous un de ses anges pour nous diriger. Nous sommes sous la garde d’un ange. Il a mission, dès notre naissance, de veiller sur nous. 11 se fait notre compagnon de route. Il est avec nous, près de nous. Dans le danger, il nous protège ; si nous tombons, il nous relève. Il est pour nous source de lumière, source de force, source de consolation. Lui, il voit Dieu et il nous voit. Il sait ce que nous sommes et ce que Dieu veut que nous soyons. Alors, sa douce influence est de nous pousser vers Dieu. Lui qui sait le but que nous devons atteindre, la vie bienheureuse du ciel, il ne cesse pas de nous répéter : Passe ! ce n’est rien, le ciel, le ciel ! Mon ciel, peut-il dire, car il en jouit à nos côtés. Son plus ardent désir est de nous y conduire avec lui.
Lecture du Livre de l’Exode, c. 23. : « Voici ce que dit le Seigneur Dieu : J’enverrai mon ange, il te précédera, il te protégera dans la route, il t’introduira dans le lieu que j’ai préparé pour toi. Re- garde-le, écoute sa voix et ne crois pas qu’il soit à
dédaigner, car il ne pardonnera pas si tu pèches : mon nom est en lui. Si tu écoutes ses paroles, si tu fais tout ce que je te dis, je serai l’ennemi de tes ennemis ; j’affligerai ceux qui t’affligeront. Et mon ange te précédera. »
Graduel : « Louez le Seigneur notre Dieu, qui n’abandonne pas ceux qui espèrent en lui et qui a réalisé en moi sa miséricorde. — Le Dieu vivant m’en est témoin : Son ange m’a protégée à mon départ, pendant mon séjour, à mon retour et le Seigneur n’a pas permis que je sois souillée. »
Alléluia, Alléluia : « L’Ange du Seigneur entourera ceux qui le craignent et les délivrera. Goûtez et voyez combien le Seigneur est doux. Heureux l’homme qui espère en lui ».
Il y a dans ce graduel l’action de grâces de Judith. Elle remercie Dieu d’avoir envoyé son ange pour la protéger. Son aventure était hardie, dangereuse. Aussi elle a conscience que l’ange du Seigneur l’a gardée. Combien de fois, si nous réfléchissions un peu, pourrions-nous remercier nous aussi notre ange gardien. Il est pour nous, hélas ! l’inconnu, celui auquel on ne pense pas. Et malgré nos silences, nos manques d’égards, malgré nos fautes, il veille sur nous sans espérer un merci. Ce merci nous le lui dirons au ciel, quand, enfin, nos yeux seront ouverts.
Évangile selon saint Matthieu, c. 18. : « En ce temps-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : Qui, pensez-vous, sera le plus grand dans le royaume des cieux ? Et Jésus, appelant un enfant, le plaça au milieu d’eux et dit : En vérité, je vous le dis, si vous ne vous transformez pas et si vous ne devenez pas comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. Celui qui s’abaisse au niveau de ce petit, sera le plus grand dans le royaume des cieux. Et celui qui recevra un de ces petits en mon nom, me recevra moi-même. Mais pour celui qui aura scandalisé un de ces petits, qui croient en moi, il vaudrait mieux qu’on lui suspendît au cou une meule de moulin et qu’on le jette au fond de la mer. Malheur au monde à cause des scandales. Il est nécessaire qu’il y ait des scandales. Mais malheur à celui par qui le scandale arrive. Si ta main ou ton pied te scandalise, arrache-les et jette-les : Il vaut mieux pour toi entrer dans la vie mutilé ou boiteux, que, en ayant deux mains et deux pieds, être envoyé au feu éternel. Et si ton œil te scandalise, arrache-le et jette-le loin de toi : il est meilleur pour toi d’entrer dans la vie avec un œil que d’être envoyé dans la géhenne du feu. Prenez garde de ne mépriser aucun de ces petits. Car, je vous le dis, leurs Anges dans le
ciel voient toujours le visage de mon Père, qui est dans le ciel. »
Offertoire : « Les anges sont des esprits chargés d’un ministère. Ils sont envoyés au service de ceux qui doivent arriver au salut éternel ».
Secrète : « Recevez, Seigneur, les offrandes que nous vous présentons pour vénérer vos saints anges, et accordez-nous avec bonté que, protégés par leur continuelle assistance, nous soyons délivrés des maux présents et nous arrivions à la vie éternelle ».
Communion : « Jérusalem, j’ai placé des gardes sur tes murs, tout le jour et toute la nuit, pour toujours, dit le Seigneur ».
Jérusalem c’est notre âme. Sur ses murs, autour d’elle, Dieu a placé des gardes, nos bons anges. Gardez ! Veillez toujours ! Nous sommes si misérables, si faibles, si ignorants. Pauvre besogne que cette garde de misère ! Mais les anges sont les amis de Dieu et comme tels ils sont bons, compatissants comme lui. C’est pourquoi nous devons avoir pleine confiance en notre ange gardien. Ce qu’il voit de Dieu, qu’il nous le dise. Ce que nous devons aimer, qu’il nous le montre, et si, dans la lutte, nous succombons, Garde, au secours !
Postcommunion : « Nous avons participé, Seigneur, aux saints mystères, en fêtant joyeusement vos saints Anges. Faites que, par leur protection, nous soyons préservés des embûches de nos ennemis et défendus contre toute adversité ».
Alors, nous pourrons monter avec notre ange gardien dans la joie du ciel. Jour de bonheur pour lui et pour nous.
Fra Angelico, dans une célèbre peinture qui représente la résurrection, montre délicieusement les anges gardiens embrassant tendrement leurs protégés de la terre, et tous ensemble, la main dans la main, au milieu d’un parterre de fleurs, les yeux fixés sur la lumière éternelle, ils dansent une ronde joyeuse. Symbole aimable d’une vérité plus aimable encore : la vérité de la béatitude des anges et des hommes.