Messe : Gaudeamus, sauf ce qui suit.
Oraison : « Dieu très bon, exaucez la supplication de vos serviteurs, afin que, réunis pour célébrer la naissance de la Mère de Dieu, toujours vierge, nous soyons délivrés, par son intercession, des dangers qui nous menacent ».
Commencement de l’Évangile selon saint Matthieu, c. 1. : « Livre de la génération de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham. Abraham engendra Isaac. Isaac engendra Jacob. Et Jacob engendra Juda et ses frères. Et Juda engendra Phares et Zara de Thamar. Et Phares engendra Esron. Et Esron engendra Aram. Et Aram engendra Aminadab. Et Aminadab engendra Naasson. Et Naasson engendra Salmon. Et Salmon engendra Booz de Rahab. Et Booz engendra Obed de Ruth. Et Obed engendra Jesse. Et Jesse engendra David le roi. Et le roi David engendra Salomon de celle qui était la femme d’Uri. Et Salomon engendra Roboam. Et Roboam engendra Abias. Et Abias engendra Asa. Et Asa engendra Josaphat. Et Josaphat engendra Joram. Et Joram engendra Osias. Et Osias engendra Joatham. Et Joatham engendra Achaz. Et Achaz engendra Ezéchias. Et Ezéchias engendra Manas- sès. Et Manassès engendra Amon. Et Amon engendra Jo- sias. Et Josias engendra Jechonias et ses frères au temps (le la transmigration à Babylone. Et après la transmigration à Babylone Jechonias engendra Salathiel. Et Sala- thiel engendra Zorobabel. Et Zorobabel engendra Abiud. Et Abiud engendra Eliacim. Et Eliacim engendra Azar. Et Azar engendra Sadoc. Et Sadoc engendra Achim. Et Achim engendra Eliud. Et Eliud engendra Eléazar. Et Eléazar engendra Mathan. Et Mathan engendra Jacob. Et Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé le Christ. »
Jour de naissance, jour de joie ! Si tout ce qui naît à la vie, depuis la plante la plus humble jusqu’à l’être le plus haut, a quelque chose d’aimable, de gracieux, qu’il tient de sa fraîcheur et de sa fragilité même, combien fut
aimable et gracieuse la naissance de l’immaculée, de la Toute- Belle, de celle que de toute éternité, Dieu avait choisie pour devenir sa Mère. Sur ce berceau, dans la maison de Joachim et d’Anne, l’Auguste Trinité se penche avec tendresse. Elle ! Enfin, c’est elle ! Ce n’est pas la lumière des rayons triomphants du soleil, mais c’est l’éclat doux, baigné de rosée, d’une aurore de mai. Elle annonce le lever splendide du Géant, le soleil de Justice. Et déjà, dans ce berceau, la bonté de Dieu se répand à profusion.
Car c’est par cette enfant, devenue mère de Jésus, le Fils de Dieu fait homme, que toute grâce se déversera sur le monde. Elle la donnera en la personne de son Fils, dans sa totalité, l’ayant reçue elle-même de lui, puis sur chacun de ses enfants, mère universelle, elle répandra ses bienfaits. C’est pourquoi ce jour est jour de liesse pour la terre entière, jour de liesse pour l’éternité. Maintenant que l’enfant est née qui doit donner Jésus au monde, nous sommes sûrs de posséder enfin le Messie promis, le Sauveur du monde. Nous avons la Mère, nous aurons l’Enfant. Avec lui et par lui la mère, sa mère et la nôtre, nous assurera la joie éternelle.
Mais il faut comprendre à fond que ce titre et cette fonction de mère en la sainte Vierge ne sont pas des choses d’imagination pieuse ou d’éloquence verbeuse. Titre et fonction sont des réalités absolues, tellement absolues, par la libre volonté de Dieu, que nous ne pouvons même pas en pénétrer tout le sens profond. Marie, mère de Jésus, est réellement, à la lettre, plus que nous ne pouvons l’entendre, notre mère à nous, pauvres pécheurs. Et par conséquent, elle nous aime tous et chacun avec un cœur de mère. Et par conséquent encore nous pouvons et nous devons recourir à elle avec un cœur d’enfant, c’est-à-dire lui exposer tous nos besoins d’âme et de corps, comme un enfant le fait à sa mère. Ainsi, la dévotion à la sainte Vierge est profonde, convaincue, grave comme ce que nous appelons humainement la piété filiale. Donc, en ce jour, fêtons notre vraie mère de tout notre cœur. Disons-lui notre joie de sa naissance, offrons-lui nos félicitations pour tout ce que Dieu lui a donné, unissons notre cœur à son cœur pour dire à Dieu avec elle : Merci !