Messe : Os justi
Oraison : « Dieu, que la solennité du bienheureux Antoine, votre confesseur, réjouisse votre Église, afin qu’elle soit toujours protégée par les secours spirituels et mérite de jouir des joies éternelles ».
Antoine est de Lisbonne. Il nous reporte à ces temps d’enthousiasme où François d’Assise fondait l’ordre des Mineurs. D’abord chanoine régulier, Antoine fut saisi par cet enthousiasme, quand on rapporta à Coïmbre les corps de cinq Frères Mineurs, qui avaient subi le martyre au Maroc. Lui-même voulut partager cette couronne. Il passa au Maroc, mais la maladie le força à revenir en Europe. Il se dirigeait vers l’Espagne, quand une tempête jeta le vaisseau qui le portait sur les côtes de Sicile. La volonté de Dieu dirigeait Antoine où elle avait choisi le lieu de son apostolat.
Il se rendit à Assise où se tenait le Chapitre général des Mineurs. François le présidait. Antoine, perdu dans la foule très grande des disciples du Poverello, put cependant le voir, s’entretenir avec lui. Les saints se sentent et se comprennent. Avec la bénédiction du saint Patriarche, Antoine passa dans la Haute-Italie où il exerça son ministère apostolique. Homme instruit, de rare éloquence, il captivait ses auditeurs et les portait au Christ.
Il fut le premier qui, chez les Mineurs, enseigna publiquement la théologie. Ces débuts eurent lieu à Bologne non sans quelque hésitation de la part de François, qui ne voulait pas pour ses fils des chaires universitaires. Il donna la permission avec une nuance très marquée de regret. Ses fils, le Pauvre d’Assise les voulait plutôt prêcheurs par la pauvreté et la pénitence que par la parole et la science. Mais l’Église estima que ces deux prédications pouvaient s’unir. Et il faut l’en remercier, pour ce que l’ordre des Mineurs lui a donné de docteurs éminents.
Un an avant de mourir, Antoine se rendit à Padoue. Ses miracles y furent si éclatants qu’il garda pour la postérité le nom d’Antoine de Padoue. Il fut enseveli dans cette ville, en 1231. Son tombeau, glorifié par Dieu, attire la vénération du peuple chrétien.
Antoine fut canonisé dès 1232 par Grégoire IX. Pie XII le proclama en 1946 Docteur de l’Église, en lui attribuant le titre de Docteur évangélique car ses sermons reprenaient toute la fraîcheur et la beauté de l’Évangile.
Comme Dieu se préoccupe peu de nos projets, même ceux qui nous semblent les meilleurs, Antoine se fait chanoine régulier : ce n’est pas là que Dieu le veut. Il devient Franciscain, mais désire aller au Maroc pour y mourir témoin du Christ : ce n’est pas ce que Dieu veut. A lui de choisir ses martyrs. Et cet homme dévoré d’amour de Dieu, ardent prédicateur, prend tout simplement une chaire d’enseignement.
Dieu nous sanctifie à sa manière. Et ces péripéties de la vie d’Antoine de Padoue nous montrent clairement que la seule chose qui plaise à Dieu c’est de l’aimer et de le servir comme il le veut. Ce qui n’empêche pas de devenir un grand saint, comme le fut Antoine de Padoue. Laissons-nous conduire en tout par la Providence.