Confesseur, Fondateur des Barnabites
Messe
Introït : « Ma parole ni ma prédication ne s’appuyèrent sur les discours habiles à persuader de la sagesse humaine, mais sur la manifestation de l’Esprit et la puissance. — Seigneur, je vous loue de tout mon cœur, dans la réunion et l’assemblée des justes ».
Oraison : « Seigneur Dieu, faites-nous comprendre la science suréminente de Jésus-Christ, selon l’esprit de l’apôtre Paul, celle dont le bienheureux Antoine-Marie fut merveilleusement instruit, pour réunir dans l’Église de nouvelles familles de clercs et de vierges ».
Saint Antoine-Marie Zaccarie est né dans les premières années du XVIe siècle, à Crémone, en Italie. Après de solides et brillantes études à Crémone, à Pavie, à Padoue, devenu maître à son tour, il confia la direction de son âme à un Dominicain. A l’époque, l’Esprit-Saint suscitait dans l’Église de nouvelles familles religieuses destinées à la formation intellectuelle et morale de la jeunesse. C’était la préserver de l’influence pernicieuse du Protestantisme. Antoine-Marie Zaccarie fut un de ces privilégiés de Dieu.
Jeune encore, à peine élevé au sacerdoce, mais riche de la grâce de Dieu, il commence son apostolat. Il se fait l’ami et le bienfaiteur de tous les miséreux de ce monde, si bien que sa maison était comme l’asile de tous les malheureux, Mais le Saint Esprit le poussa plus loin. Sous son inspiration, il fonda une société de prêtres, ayant pour but de former à la vie chrétienne, par une instruction et une éducation profondément évangéliques, les jeunes gens devant vivre dans le monde.
Le caractère spécial d’Antoine-Marie et de sa Congrégation c’est un amour, presque passionné, pour le grand apôtre saint Paul. Il se mit à l’école de ce maître de la perfection et par lui, par sa vie apostolique, par ses admirables lettres il apprit la science suréminente, la plus haute et la plus nécessaire des sciences, la science de Jésus crucifié. Et se plaçant devant ce divin modèle, il s’efforça d’en reproduire en lui-même tous les traits. Il donna le nom de saint Paul à sa congrégation, mais par humilité ses fils s’appelèrent plutôt du nom de l’ami de saint Paul, l’apôtre Barnabé. Et c’est bien le titre d’ami qui revenait à Antoine-Marie Zaccaria.
Épître de saint Paul à Timothée, 1, 4. : « La piété est utile à tout et possède la promesse de la vie, de la vie présente et de la vie à venir. C’est une chose certaine et qui mérite toute confiance. Si, dans cette vie, nous nous donnons du mal et si nous luttons, c’est parce que nous avons placé notre espérance dans le Dieu vivant, Sauveur de tous les hommes et principalement des fidèles. Voilà ce que tu dois prescrire et enseigner.
Que personne ne méprise ta jeunesse, Mais sois l’exemple des fidèles, par la parole, la conduite, la charité, la foi, la chasteté.
Jusqu’à ma venue, applique-toi à la lecture, à l’exhortation, à la doctrine. Ne laisse pas inactive la grâce qui est en toi, que tu as reçue en accomplissement de prophéties, par l’imposition des mains du presbyterium. Pense bien à ces choses, et en vis, afin que tes progrès soient visibles à tous les yeux. Sois attentif à toi-même et à l’enseignement. Fais-en ta constante occupation. En agissant ainsi, tu te sauveras, toi et ceux qui t’écoutent. »
Ces conseils à Timothée s’adressent directement à Antoine-Marie Zaccarie. Jeune comme prêtre et fondateur d’ordre, il pouvait craindre de ne pas avoir l’autorité suffisante. Mais s’il était jeune d’âge, il portait en lui la maturité de la grâce de Dieu.
Graduel : « Dieu m’est témoin de l’amour que j’ai pour vous dans le cœur de Jésus-Christ. Et je demande surtout que votre charité abonde de plus en plus par la science et de toute manière. — Afin que vous connaissiez ce qui est meilleur, que vous soyez purs et sans reproche au jour du Christ. »
Alléluia, Alléluia : « Soyez remplis du fruit de la justice, qui nous vient par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu ».
Évangile selon saint Marc, c. 10. : « En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Celui qui n’estime pas le royaume de Dieu comme le ferait un enfant, n’y entrera pas. Et comme il était sorti dans la rue, quelqu’un accourut, fléchit le genou devant lui et lui demanda : Bon Maître, que dois-je faire pour arriver à la vie éternelle ? Jésus lui dit : Pourquoi m’appelles-tu bon ? Dieu seul est bon. Tu connais les commandements : tu ne commettras point d’adultère, tu ne tueras point, tu ne voleras point, tu ne diras point de faux témoignage, tu ne feras aucune fraude, honore ton père et ta mère. Il répondit : Maître, j’ai observé toutes ces choses depuis mon enfance. Jésus le regarda, se prit d’affection pour lui et lui dit : Une chose te manque, va, vends tout ce que tu possèdes, donne le prix aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel. Puis, viens, suis-moi. »
Dieu seul est bon, dit le Maître. Ce qui est bon, en dehors de Dieu, l’est par sa souveraine Bonté. Lui, il le savait, qui rend gloire à la bonté de Dieu. Mais ce jeune homme qui est devant lui, intéresse Jésus. Il le regarde de ce regard qui va jusqu’au fond de l’âme ; il voit sa pureté, sa sincérité et Jésus aime ce jeune homme. Il le veut pour lui, à sa suite. Tout ce que tu as fait est bien, mais il y a mieux. Dégage-toi de la terre complètement. Vends tes biens, plus d’attache aucune, je te veux tout entier, viens, suis-moi. C’est l’appel religieux, qui brise toutes les amarres avec le monde. Dieu seul et pour lui tout travail, toute pensée, tout amour.
Offertoire : « Je chante vos louanges, devant les saints Anges, je vous adore dans votre temple, je glorifie votre Nom ».
Secrète : « Accordez-nous, Seigneur, d’apporter à la table du céleste banquet la pureté de cœur et de corps, qui resplendissait dans le bienheureux Antoine-Marie, quand il offrait la très sainte Victime ».
Communion : « Frères, soyez mes imitateurs. Ayez les yeux fixés sur ceux qui vivent d’après le modèle que vous avez en nous ».
Postcommunion : « Seigneur Jésus-Christ, par la céleste nourriture que nous avons prise, que nos cœurs brûlent du feu de la charité qui porta le bienheureux Antoine-Marie à lever victorieusement l’étendard de la Sainte Victime contre les ennemis de l’Église ».
Antoine-Marie Zaccarie mourut à Crémone en 1539, à l’âge de 36 ans. Sa mère était présente. Il lui prédit que bientôt elle le rejoindrait auprès de Dieu.