Messe : ln medio (sauf ce qui suit)
Épitre de saint Paul aux Corinthiens, II, c. 4 : « Frères, nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, mais bien Jésus-Christ, Notre Seigneur. Nous, nous sommes vos serviteurs en considération de Jésus-Dieu qui a dit à la lumière de briller dans les ténèbres est aussi celui qui a fait luire la lumière dans nos cœurs, pour qu’y brille la connaissance de la gloire de Dieu qui est sur la face du Christ. Mais nous possédons ce trésor dans des vases de terre, afin qu’il soit évident que cette force souveraine vient de Dieu et pas de nous. Nous sommes éprouvés de toutes les manières, mais pas écrasés. Nous ressentons l’angoisse, mais pas le découragement. Nous sommes persécutés, mais pas abandonnés. Nous sommes abattus, mais pas anéantis. Nous portons à tout instant dans notre corps la mort de Jésus, mais pour que la vie de Jésus soit ainsi manifestée dans notre corps. Notre vie se passe à être livrés à la mort à cause de Jésus, pour que la vie de Jésus se trouve manifestée dans notre corps mortel. C’est ainsi que la mort fait son œuvre en nous, tandis que la vie s’épanouit en vous. Mais, possédant le même esprit de foi dont il est écrit : « J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé ». Nous aussi, nous croyons et c’est pour cela que nous parlons. Nous savons que celui qui a ressuscité Jésus, nous ressuscitera nous aussi avec Jésus et nous établira devant lui avec vous. »
C’est toute la vie d’Athanase que nous raconte cette lettre de saint Paul : la vie d’un homme qui, comme lui, a donné à Dieu toutes les forces de son être pour faire connaître et aimer Jésus. N’étant encore que simple diacre à Alexandrie, Athanase suivit son évêque au Concile de Nicée. C’est là, dans cette auguste assemblée, qu’il commença la lutte contre les Ariens, ceux qui niaient la divinité de Jésus. Lutte qui ne cessera qu’avec la vie d’Athanase. Lutte, pleine de périls, qui lui vaudra des persécutions sans fin. Il sillonne toutes les routes de l’Europe pour fuir la colère des empereurs. Pendant cinq ans, il se réfugie dans une citerne desséchée. A la mort de l’empereur Constance, il ose reparaître à Alexandrie dont il était évêque. Julien l’apostat le veut mettre à mort. Athanase se cache pendant quatre mois dans le tombeau de sa famille.
Ce grand homme a l’honneur de subir toutes les haines de ceux qui ne sont pas catholiques. On dirait qu’à lui seul il représente le Christ, le vrai Christ, Dieu et homme. Et pendant ces exils, ces marches forcées, ces fuites incessantes, Athanase lance dans la chrétienté ses traités doctrinaux sur la divinité de Jésus, qui demeurent les immortels témoins de sa foi, de sa vaillance et de ses douleurs.
Alléluia, alléluia : « J’ai mis mon secours sur un homme puissant ; j’ai exalté mon élu au-dessus de mon peuple. »
Évangile selon saint Matthieu, c. 10 : « En ce temps-là Jésus dit à ses disciples : s’ils vous persécutent dans une ville fuyez dans une autre. Je vous le dis en vérité, vous ne passerez pas dans toutes les villes d’Israël, avant que ne vienne le Fils de l’homme. Le disciple n’est pas au-dessus du docteur, ni le serviteur au- dessus du maître. Il suffit au disciple de ressembler à son docteur, et au serviteur à son maître. S’ils ont appelé Béelzebub le Père de famille à plus forte raison, ses serviteurs, ne les craignez donc point. Il n’y a rien de caché qui ne soit révélé, rien de secret que l’on ne sache. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en plein jour et ce que vous entendez à votre oreille, prêchez-le sur les toits. Et ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais ne peuvent tuer l’âme. Craignez plutôt celui qui a le pouvoir de jeter le corps et l’âme dans la géhenne. »
Il suffit au disciple d’être comme son docteur, au serviteur comme son maître. Parole de suprême consolation pour ceux qui, pour le Christ, souffrent persécution. Souffrir pour lui, c’est souffrir avec lui. Tout est bien. Ce qu’est Jésus nous devons l’être. Et quand il nous fait l’honneur insigne de souffrir pour lui, nous devons l’en remercier à deux genoux.
Athanase eut cette divine ressemblance, et le Christ devait contempler avec joie ce vaillant défenseur de sa gloire. Après tant de combats, toujours sur la brèche, Athanase mourut dans son lit. Il avait gouverné l’Église d’Alexandrie pendant quarante-six ans.
C’est sans doute, à cause de ses luttes incessantes pour la foi que les Pères du Chapitre général de Salamanque, en 1551, parlant de ce grand homme, l’appellent « Notre Père Athanase » (Cf. Mortier, Histoire des Maîtres généraux de l’ordre, T. 5, P- 431).