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Saint Barthélemy

Fêté le

24 août

Saint Barthélemy 01

Apôtre

La Messe

Introït : « Dieu, vos amis ont été mis en grand honneur ; leur puissance s’est fortement établie. — Seigneur, vous m’avez éprouvé et vous me connaissez. Vous me connaissez au repos, et vous me connaissez quand je suis levé ».

Oraison : « Dieu tout-puissant, éternel, qui nous avez accordé de passer ce jour dans la vénérable et sainte joie de la fête de votre bienheureux apôtre Barthélemy, faites, nous vous en prions, que votre Église aime ce qu’il a cru et prêche ce qu’il a enseigné ».

Nous prions ce saint Apôtre pour l’Église, car l’Église est portée par les apôtres : ils en sont les fondements inébranlables. C’est leur grand honneur, c’est leur puissance. Et l’Église vit de ce que les apôtres de Jésus ont enseigné. C’est par eux que la parole de Jésus s’est répandue dans le monde ; c’est par eux que le sacrifice de la croix et avec lui tout ce qui sort de lui : la sainte Eucharistie, le baptême, la pénitence, toutes les sources de la grâce, est devenu la propriété des hommes. Nous possédons toute la vie divine par les apôtres, par leur ministère.

Et c’est pourquoi l’Église, propriétaire de ce trésor divin, fête avec allégresse ceux qui le lui ont confié. Les uns ont prêché en Asie, les autres en Europe, d’autres en Afrique, d’autres aux Indes, en Perse, peu importe. Peu importe même que nous sachions avec précision où ils ont parlé et ce qu’ils ont fait. Nous savons qu’ils ont parlé de Jésus, qu’ils ont tout dit de lui, qu’ils sont morts pour lui. Cela suffit. Leurs voix éparpillées à travers le monde ne font qu’une voix, comme leur sang ne fait qu’un témoignage à la vérité de Jésus.

Barthélemy est allé aux Indes, il est revenu dans la grande Arménie, il y est mort de façon cruelle, écorché vif. Mais il avait dit au monde ce qu’il devait dire de Jésus, dont le doux, l’impérissable souvenir consola sa détresse.

Épître de saint Paul aux Corinthiens, I, c. 12. : « Frères, vous êtes le corps du Christ, et ses membres, chacun à son rang. Les uns, Dieu les a placés dans l’Église en qualité premièrement d’Apôtres, deuxièmement de

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prophètes, troisièmement de Docteurs. Puis, c’est le don des miracles, celui des guérisons, celui d’assister, de gouverner, de parler diverses langues, d’interpréter ce qui est dit. Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? Tous font-ils des miracles ? Tous ont-ils le pouvoir de guérir ? Tous parlent-ils diverses langues ? Tous peuvent-ils interpréter ? Aspirez cependant aux dons les meilleurs. »

Chacun à sa place, dit saint Paul, et tout ira bien. C’est à Dieu qu’il appartient de répandre ses dons comme il lui plaît. Mais nous pouvons lui demander ce qui est le meilleur pour nous- mêmes et pour le bien des autres.

Graduel : « Le bruit de leur voix s’est fait entendre par toute la terre ; leur parole a retenti jusqu’aux extrémités du monde. — Les cieux redisent la gloire de Dieu, et le firmament proclame qu’il est l’œuvre de ses mains. »

Alléluia, Alléluia. : « Dieu, vos amis sont en grand honneur ; leur puissance s’est solidement affermie. »

Évangile selon saint Luc, c. 6. : « En ce temps-là, Jésus se retira sur une montagne pour prier et il passa toute la nuit en prière. Au point du jour, il appela ses disciples et il en choisit douze qu’il appela Apôtres : Simon qu’il surnomma Pierre, et André son frère, Jacques et Jean, Philippe et Barthélemy, Matthieu et Thomas, Jacques, fils d’Alphée et Simon, surnommé le zélé, Judas, fils de Jacques et Judas l’Iscariote, qui fut le traître. Il descendit ensuite avec eux et s’arrêta dans la plaine. La foule de ses disciples et une multitude de gens, venus de toute la Judée, de Jérusalem, des bords de la mer, de Tyr et de Sidon l’entouraient pour l’entendre et être guéris de leurs infirmités. Ceux qui étaient tourmentés par les esprits impurs se trouvaient délivrés. Et toute cette foule voulait le toucher, car il sortait de lui une force qui les guérissait tous. »

Cette scène est ravissante et, pour chacun de nous, réconfortante.

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Jésus prie, il prie comme homme, car comme homme il est inférieur à son Père. Que pouvait être la prière de Jésus ! Là-bas, seul sur une montagne, dans la paix silencieuse de la nuit, Jésus prie. Lui, il sait ce qu’est Dieu, l’étant lui- même. Il sait ce qu’est la créature, comme homme l’étant aussi lui-même. Alors il humilie tout ce qu’il est de créature, tout le néant de créature devant la souveraine majesté de Dieu. Il prie cette souveraine majesté, en se mettant comme créature humaine au plus bas, car il sait en toute vérité, ce qu’est le plus bas de la créature devant Dieu. La bonne prière ! Prière vraie, de l’être le plus grand comme homme qui ne s’estime rien devant l’être absolu, unique de Dieu. Mais prière confiante, car si Jésus sait le néant de ce qu’il est comme créature humaine devant Dieu, il sait aussi que Dieu, cet être unique par lui-même, le seul être, est bon, infiniment bon pour la plus petite créature. Et des lèvres de Jésus la prière monte, qui dit à Dieu son adoration, sa louange, et qui implore son secours. Prière unique qui n’a jamais eu et qui n’aura jamais d’égale.

Jésus prie, car il va faire une grande chose, une chose qui est la réalisation du plan éternel de Dieu pour le salut du monde. II va choisir parmi les disciples qui l’entourent, qui entendent ses enseignements, qui sont les témoins de sa vie, de ses miracles, il va choisir ses apôtres, ceux qu’il destine à répandre dans le monde entier ses enseignements, et à devenir ses témoins. Il descend de la montagne, il appelle auprès de lui ses disciples, il les regarde et sur douze d’entre eux ce regard se fixe. C’est le regard décisif de la vocation. Pierre est appelé le premier, car il sera un jour le chef. Dans les douze se trouve Barthélemy que nous fêtons aujourd’hui. Quel était-il ? Nous ne le savons pas. Jésus le choisit, c’est son plus grand honneur. Mais, bon Maître ! Quels pauvres apôtres vous choisissez ! Des gens de rien, des ouvriers, des publicains, des hommes sans ressources, comme vous, du reste, sans prestige humain. Vous voilà bien entouré ! En fixant l’un d’eux, vous savez bien qu’il vous trahira un jour, et vous le prenez quand même. Leçon très profonde que nous donne Jésus. L’œuvre de Dieu n’est pas de nous, n’est pas notre œuvre à nous, mais la sienne. Avec des pierres il peut faire des fils d’Abraham. Avec rien il crée ses apôtres, ses ministres, les plus humbles comme les plus élevés, un simple prêtre comme un Pape.

Le bien que nous faisons vient de Dieu d’abord, nous ne sommes que ses instruments, mais instruments vivants, libres, ayant le pouvoir de nous associer plus ou moins à son œuvre à lui.

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Heureux ceux qui sont entre ses mains comme ses propres mains à lui !

Offertoire : « Vous les avez établis les princes de la terre. Ils se souviendront de votre Nom, Seigneur, de génération en génération ».

Secrète : « Nous vous demandons, Seigneur, en célébrant la solennité de votre bienheureux Apôtre Barthélemy, de recevoir le bienfaisant secours de celui en l’honneur duquel nous vous offrons nos louanges ».

Communion : « Vous, qui m’avez suivi, vous serez assis sur des trônes, pour juger les douze tribus d’Israël ».

Postcommunion : « Nous avons reçu, Seigneur, le gage de la vie éternelle, en célébrant la solennité de votre bienheureux apôtre Barthélemy, faites que, pénétrés de vénération pour ses perpétuels mérites, nous soyons nourris pour la vie éternelle ».

Cette nourriture est la sainte Eucharistie, gage de la vie future avec Dieu.