Docteur
Messe : In medio
Oraison : « Dieu, qui avez donné à votre peuple le bienheureux Bonaventure pour ministre du salut, faites, nous vous en prions, que celui que nous avons eu sur terre comme Docteur de vie, nous méritions de l’avoir comme intercesseur dans le ciel ».
Figure très douce, très pacifique, si pure que son maître, Alexandre de Alès, disait de ce jeune franciscain : c’est un vrai fils d’Israël, en qui Adam ne paraît pas avoir péché. Il fit sous sa direction de brillantes études. Pendant sept ans Bonaventure enseigna à l’Université de Paris le Livre des Sentences dont il laissa de précieux commentaires. C’était l’époque où saint Thomas d’Aquin enseignait de son côté à Saint-Jacques, de sorte que l’on pouvait aller entendre ces deux incomparables Docteurs. Le roi de France, saint Louis, aimait à s’asseoir sur la paille, comme les autres écoliers, au pied de leurs chaires. Il les invitait à sa table. Entre Bonaventure et Thomas d’Aquin, une amitié profonde continuait celle de François et de Dominique. Leur méthode d’enseignement n’était pas la même, mais la vérité ne perd pas à être proposée de plusieurs manières. Devenu Ministre- général de son Ordre, Bonaventure l’administra avec sagesse. Puis, élevé à la pourpre, évêque d’Albano, Bonaventure fut un des grands et saints Pontifes qui par leur science et leur vertu illustrèrent le Concile de Lyon.
Il mourut pendant les sessions de ce Concile à l’âge de 53 ans. Saint Thomas d’Aquin était mort peu de temps auparavant en se rendant à Lyon.
Un jour que, visitant son ami, il l’avait trouvé écrivant la vie de saint François, il se retira en silence, puis il dit à ceux qui l’accompagnaient : Laissons un saint travailler pour un saint.
Vraiment « Docteur de vie », Bonaventure a laissé à l’Église sa doctrine et le trésor plus précieux encore de sa sainteté. Comme ce grand homme, si instruit, si studieux, si sage était simple et humble ! Quelle différence entre lui et ces savants tapageurs que nous connaissons. La vraie science, où Dieu est présent, fait toujours de ce qu’elle sait un hommage au Créateur, cette divine Sagesse dont toute sagesse procède. Rien de plus beau, de plus touchant que la sérénité parfaite de ce Docteur que la vanité humaine n’effleure même pas. Mais lui aussi, comme Thomas d’Aquin, portait en son âme et en sa chair comme source limpide de lumière, la pureté.