Pape, Martyr
Messe : Sacerdotes, sauf ce qui suit :
Oraison : « Dieu, qui nous voyez succomber à cause de notre faiblesse, fortifiez-nous dans votre amour par l’exemple de vos saints ».
Épître de saint Paul aux Hébreux, c. 5. : « Frères, tout Pontife, pris parmi les hommes, est établi en faveur des hommes dans les choses qui ont rapport à Dieu, afin d’offrir les oblations et les sacrifices pour les péchés. Il doit être indulgent pour ceux qui ne savent pas et s’égarent, étant lui-même enveloppé de faiblesse. C’est pourquoi, il doit offrir pour lui-même, comme pour le peuple, des sacrifices pour les péchés. De plus, nul ne saurait s’attribuer à soi-même cette dignité, mais seul celui qui est appelé par Dieu comme Aaron. »
Calixte est de Rome. Avant de monter sur le siège de saint Pierre, il occupa dans l’Église des charges importantes. Il eut des adversaires qui le poursuivirent même pendant son pontificat Il administra l’Église sous l’empire d’Héliogabal, un fou, qui eut, comme ses
prédécesseurs, la haine des chrétiens. Calixte, pendant ses cinq ans de gouvernement, s’occupa activement du développement du culte chrétien. C’est à lui que revient la confirmation de l’usage déjà ancien, apostolique même, des Quatre-Temps. Il construisit, au-delà du Tibre la basilique de Sainte- Marie, merveilleuse église où Calixte repose sous le maître-autel. De plus, pour honorer la mémoire des martyrs, il répara et agrandit le cimetière chrétien de la Via Appia qui prit le nom de Catacombe de saint Calixte. Immense nécropole où tant de Papes et de martyrs furent ensevelis. Nul ne va à Rome sans parcourir avec émotion ces couloirs souterrains qui attestent la vitalité chrétienne aux premiers siècles de l’Église. Tout y parle de Jésus, tout y parle de paix et d’espérance. La parole du Maître, sa parole de douceur et de miséricorde est comme vivante sur tous ces tombeaux. Au milieu de l’horreur de la société païenne, qui n’avait de faveur que pour les riches et les puissants, qui ne donnait aux pauvres aucune espérance, quelle joie, quelle consolation d’entendre Jésus proclamer : Bienheureux les pauvres en esprit ! Bienheureux ceux qui pleurent ! Bienheureux ceux qui souffrent pour la vérité ! On sent que ceux qui reposent dans les catacombes ont vécu de cette parole, ont vécu de cette espérance de la vie éternelle ! On y lit : In Pace ! Repose en paix ! In Christo vivas ! Vis dans le Christ ! Aucune tristesse, aucun désespoir, tout est à la joie divine dans ces sombres couloirs. Il fait bon les parcourir. On y savoure la vie chrétienne primitive, la vraie.
Calixte ensevelit aussi avec honneur un martyr, le prêtre Calépode, dans une autre cata- combe au sommet du Janicule, sur la via Aurelia. Il avait le culte des martyrs.
Graduel : « J’ai trouvé David, mon serviteur, je l’ai sacré de mon huile sainte ; ma main le secourra, et mon bras le fortifiera. — L’ennemi n’aura point l’avantage sur lui, et l’enfant d’iniquité ne pourra lui nuire. »
Évangile selon saint Matthieu, c. 10. : « En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Rien n’est tellement couvert qu’il ne soit mis en lumière, ni caché qu’il ne soit connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en plein jour ; ce que vous entendez à l’oreille, prêchez-le sur les toits. Et ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent pas tuer l’âme. Craignez plutôt celui qui peut envoyer dans la géhenne l’âme et le corps. Deux passereaux ne valent qu’une obole, et cependant pas un ne tombe sur terre sans votre Père. Vos cheveux ont tous été comptés. Ne craignez donc rien : vous valez plus que tous les passereaux.
Donc celui qui me reconnaîtra devant les hommes, je le reconnaîtrai moi aussi devant mon Père, qui est dans les cieux. »
Calixte fut appréhendé à son tour et dut, comme les martyrs, dont il avait honoré la mémoire, rendre témoignage au Christ. Rien de plus beau pour un chrétien. Si vous souffrez pour le Christ, écrit saint Pierre, heureux êtes-vous ! Heureux, car un jour le Christ rendra témoignage à ceux qui l’auront reconnu, glorifié sur terre, malgré toutes les menaces et tous les supplices. Calixte, mis en prison, y souffrit longtemps les tortures de la faim. Finalement il fut précipité vivant dans un puits. Son corps fut d’abord transporté au cimetière de Calipode, sur la Via Aurelia, au sommet du Janicule, puis on le rapporta à la basilique du Sainte-Marie du Transtévère, fondée par ses soins. On l’y vénère encore aujourd’hui. La mémoire des saints ne passe pas. Même en ce monde, ils participent à l’éternelle louange de Dieu.
