Confesseur
Messe : Os justi
Oraison : « Dieu, qui avez décoré le bienheureux Camille d’une charité toute particulière pour assister les agonisants dans leurs pénibles angoisses, répandez en nous, par ses mérites, l’Esprit de votre amour, afin que nous méritions de vaincre l’ennemi à l’heure de notre mort et d’obtenir la couronne céleste ».
Dieu se penche vers toutes les souffrances humaines. Il entend toutes nos plaintes, il sent toutes nos angoisses, surtout les dernières, celles qui précèdent immédiatement notre mort. C’est l’heure du suprême combat entre la vie et la mort, du suprême combat entre le démon et notre âme. Dieu le sait et il pourvoit par la prière instante de la sainte Église à notre pitoyable faiblesse. Il a fait plus. Au XVIe siècle, il suscita un ordre religieux ayant pour mission exclusive d’assister les pauvres agonisants. Son fondateur est précisément Camille de Lellis. Jeune homme, il suivit d’abord la carrière des armes et se laissa entraîner à la licence des mœurs. Dieu, qui
l’attendait, lui fit comprendre la gravité de ses fautes et l’attira à lui invinciblement. Camille avait vingt-cinq ans. Deux fois, par esprit de pénitence, il entra chez les Capucins, deux fois, à cause d’une pénible infirmité, il dut quitter le noviciat. Dieu le voulait ailleurs.
C’est à Rome, dans un hôpital où il avait dû se retirer, que la lumière se fit dans son âme sur sa vocation. Il vit dans cet hôpital tant d’angoissantes agonies que son cœur en fut douloureusement ému. L’idée, la sainte idée d’assister les mourants, de les soigner, de les consoler, de les préparer à paraître devant Dieu prit possession de son esprit. Et bientôt, il institua l’ordre des Ministres des infirmes. Ses fils ajoutent aux vœux communs à tous les religieux celui d’assister tous les mourants même les pestiférés. Lui-même donnait l’exemple de la charité. Son austérité était si grande qu’il ne paraissait avoir que la peau et les os. Pendant longtemps il supporta joyeusement cinq maladies cruelles, qu’il appelait les miséricordes du Seigneur.
Camille mourut à Rome en 1614, à l’instant où, dans la prière des agonisants on dit : que le visage du Christ Jésus t’apparaisse doux et joyeux !
Grande et charitable dévotion, cette pensée de prier pour les agonisants. Souvenons-nous que nous serons un jour, nous aussi, dans ce terrible passage. Prions pour les autres, afin de mériter pour nous-mêmes la pitié miséricordieuse de Jésus. Et qu’à nous également son visage apparaisse doux et joyeux.