Empereur, Confesseur
Messe : Os justi
Oraison : « Dieu, qui en ce jour, avez transporté le bienheureux Henri du sommet de l’empire terrestre au royaume éternel, nous vous demandons humblement que, de même qu’en le prévenant par l’abondance de votre grâce, vous lui avez fait surmonter les illusions du siècle, de même, vous nous accordiez, à son imitation, d’éviter les attraits du monde et d’arriver à vous l’âme pure ».
Avec cet Empereur nous sommes dans les siècles rudes à l’Église et aux peuples, du moyen âge. Duc de Bavière d’abord, puis Empereur du Saint-Empire romain, Henri, prévenu par la grâce de Dieu, fut un des rares, très rares Empereurs qui donnèrent à l’Église quelque consolation. La plupart furent plus ses adversaires que ses amis, Empereurs batailleurs, Empereurs traîtres, Empereurs hérétiques dont les Papes avaient tout à craindre, au lieu d’en obtenir les bienfaits que l’institution du Saint-Empire promettait.
Henri est au milieu d’eux comme un lis au milieu d’un fourré d’épines, comme une douce lumière qui brille dans les ténèbres. On serait étonné de l’y trouver, si l’on ne savait que Dieu prend ses saints où il veut et les forme
comme il veut.
Il a fait de cet Empereur une âme pure, généreuse, détachée des biens de la terre, dévouée à son Église. Et c’est pourquoi l’Église le vénère et le propose à tous les princes comme un modèle de justice. Sa piété ne l’empêchait pas de gouverner ses sujets, au contraire ! Ils trouvèrent en lui la justice et la bonté, deux choses si rares à l’époque, deux choses toujours rares en ceux qui gouvernent, à toutes les époques. Justice et bonté, les deux bras de Dieu pour étreindre l’humanité. Qui refuse la bonté, tombe fatalement dans la justice.
Henri mourut l’an mil vingt-quatre. Son corps fut enseveli dans l’église des Apôtres Pierre et Paul, à Bamberg.