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Saint Hyacinthe (1197 – 1257)

Fêté le

17 août

Saint Hyacinthe 01

Confesseur, de l’Ordre dominicain

La Messe

Introït : « Il a ouvert sa bouche dans les assemblées du Très-Haut. Il sera glorifié au milieu du peuple. Parmi la multitude des élus il aura sa louange et il sera béni parmi les bénis. Les yeux du Seigneur sont sur les justes ; ses oreilles sont attentives à leurs prières ».

Chaque élu a sa louange personnelle qui vient en lui de la bonté de Dieu, et retourne à la louange suprême de Dieu. Cette louange personnelle est faite des grâces que chacun reçoit. Elles forment dans une âme sa physionomie à elle, qui fait qu’une âme ne ressemble pas à une autre âme. Les dons de nature, le tempéra- rament individuel entrent même pour une part, part inférieure, mais part réelle dans cette physionomie personnelle de l’âme. Sur le fond commun de la nature humaine comme sur le fond commun de la grâce surnaturelle, Dieu bâtit en chaque âme un temple particulier qui lui est propre, et qui devient sa louange propre à la bonté de Dieu, dans le temps et dans l’éter

nité.

Hyacinthe, le Polonais, frère du bienheureux Ceslas, a donc sa physionomie de saint à lui. Il est le Prêcheur infatigable, l’apôtre qui une fois reçue la mission de son Père Dominique s’en va dans les pays du nord et porte partout, avec la vie de l’Ordre nouveau des Prêcheurs, la foi chrétienne. Il est l’Apôtre et dans ses mains qui sont comme les mains du Créateur, il garde, pour les distribuer à plaisir, les miracles qui assurent le succès de sa parole. C’est ainsi qu’il faut regarder Hyacinthe, oublieux de lui-même, n’ayant plus dans l’esprit de pensée, dans le cœur d’amour que pour Jésus-Christ. Où n’est- il pas allé ? Toutes les régions du nord de l’Europe l’ont vu, l’ont entendu. Il a parcouru la Hongrie, la Bohème, les Balkans, la Pologne, les pays Scandinaves, la Russie. Et partout il a semé avec la foi chrétienne l’Ordre des Prêcheurs.

Oraison : « Dieu, qui avez rendu glorieux par la sainteté de ses œuvres et l’éclat de ses prodiges, le bienheureux Hyacinthe, votre Confesseur, au milieu des nations les plus diverses, accordez-nous de réformer nos mœurs à son exemple et d’être protégés par son secours dans le malheur ».

Épître de saint Paul aux Thessaloniciens, I, c. 2. : « Frères, nous trouvâmes en notre Dieu la confiance de vous prêcher l’évangile de Dieu, parmi bien des difficultés. Notre prédication ne procéda ni de l’erreur ni

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d’aucun motif coupable, ni d’aucune fraude. Mais, selon que nous avons été jugé digne par Dieu d’être chargé de l’évangile, ainsi nous parlons, comme quelqu’un qui veut plaire, non pas aux hommes, mais à Dieu, qui scrute notre cœur. Jamais nous ne nous présentâmes avec des paroles de flatterie, vous le savez, ni avec le souci de tirer quelque profit de notre ministère, Dieu m’en est témoin, ni pour acquérir quelque gloire humaine de vous ou de qui que ce soit. Nous aurions pu être à votre charge, comme Apôtres du Christ. Mais nous nous sommes fait tout petit au milieu de vous, comme une mère qui entoure de soins ses enfants. Brûlant, pour vous, d’un amour semblable au sien, nous désirions ardemment vous donner, non pas seulement l’évangile de Dieu, mais notre vie même, tellement vous nous étiez devenus chers. »

Chaque mot de cette Épître s’applique à saint Hyacinthe.

Graduel : « Instruit dès son enfance, il fut rempli de sagesse comme un fleuve. Éprouvé dans sa foi, il fut trouvé fidèle dans ses paroles. — Pendant sa vie il opéra des prodiges et après sa mort il multiplia les merveilles. »

Alléluia, Alléluia : « Réjouis-toi, Hyacinthe, mon Fils, car tes prières sont exaucées par mon Fils, tout ce que tu jugeras bon de demander, par mon intervention tu l’obtiendras ».

Comme son père Dominique, Hyacinthe avait au cœur une tendre dévotion à la sainte Vierge. Comment être apôtre de Jésus, sans aimer sa mère et sans mettre sous sa protection ses travaux apostoliques ? Hyacinthe sentait vivement les difficultés de son ministère. Ces peuples qu’il voulait gagner au Christ, il fallait les arracher au démon, réformer leurs mœurs, éclairer leur intelligence. Tâche rude, même à un saint. Et c’est pourquoi Hyacinthe en appela à la mère de Dieu. Elle lui répondit, dans une joyeuse vision : Réjouis-toi ! Ne crains rien, compte sur moi ! Va et prêche, je suis là.

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Évangile selon saint Matthieu c. 10. : « En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Allez, prêchez et dites : Le royaume de Dieu est proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Gratuitement vous recevez ces pouvoirs, exercez-les gratuitement. Ne possédez ni or, ni argent, ni monnaie dans votre ceinture. N’ayez pas de sac, ni deux tuniques, ni chaussures, ni bâton. L’ouvrier mérite sa nourriture. »

C’est la loi générale de l’apostolat : Prêcher, sauver les corps et les âmes, le tout avec le plus entier désintéressement. Cette loi Hyacinthe l’avait reçue des mains de Dominique. Son esprit le suivait partout. Il n’est pas un prédicateur quelconque ; il est le fils de Dominique et il se montre tel en tous lieux.

Offertoire : « Le Seigneur a appelé d’une terre lointaine l’homme qu’il désirait. Il lui a donné des trésors cachés, il lui a révélé les mystères secrets ».

Cette vocation d’Hyacinthe est, en effet, merveilleuse. Il fallait, pour que l’ordre nouveau des Prêcheurs fût connu rapidement chez les peuples du Nord et y produisît ses fruits de sainteté, avoir sous la main des apôtres originaires de ces peuples mêmes. Dieu les envoie à Dominique. Il les lui amène, sans qu’il ait besoin de les chercher. De sorte que, par cette intervention providentielle, Dominique put immédiatement prendre possession des régions qu’il avait désiré évangéliser lui-même. Hyacinthe et son frère Ceslas viennent à Rome au moment précis où Dominique s’y trouve et a besoin d’eux. Il leur donne l’habit de son ordre, il les instruit lui- même de ses projets apostoliques, il les forme à l’observance qu’il impose à ses fils. Et quand les deux Frères retournent dans leur pays, ils y retournent en Prêcheurs. Tous les trésors cachés, tous les secrets de Dominique, son esprit et sa règle, ils les possèdent et les couvents qu’ils sèment sur leur route sont des couvents de vrais Prêcheurs.

Secrète : « Par l’intervention de votre Auguste Mère, Seigneur, que le bienheureux Hyacinthe, cet intrépide voyageur sur les flots, porte ce sacrifice en présence de votre divine Majesté et, daignez, dans votre bonté, l’accepter pour notre salut ».

Ce « voyageur intrépide sur les flots » nous rappelle un épisode angoissant de la vie d’Hyacinthe. Les Tartares assiégeaient Kiev où le saint avait établi un couvent de l’Ordre. Il était à l’autel quand les Frères l’avertirent que

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les hordes barbares pénétraient dans la ville. Hyacinthe prit le ciboire renfermant les Saintes Hosties et, suivi de tous les religieux, il traversait l’église pour gagner la partie non cernée de la ville, quand passant devant la statue de la sainte Vierge il l’entendit qui disait : Eh quoi ! tu emportes le Fils et tu laisses la Mère ! Or cette statue était grande et en albâtre. — Mère, répond le Saint, votre statue est si lourde ! — Soulève-la, reprit Marie, elle te sera légère. Hyacinthe la prit de son bras resté libre et il sortit Chargé de ses deux fardeaux précieux, il passa le fleuve Dnieper avec ses compagnons, en marchant sur les flots.

Communion : « Mon bien-aimé est éclatant de blancheur, son visage est couleur de rose. Ses mains sont finement moulées et pleines d’hyacinthes ».

Jeu de mots gracieux sur le nom d’Hyacinthe, mais réalité précieuse, car vraiment ses mains offraient à Dieu les fleurs les plus suaves.

Postcommunion : « Ceux que vous avez réjouis, Seigneur, par l’ineffable suavité de votre corps et de votre sang, aidez-les par la prière du bienheureux Hyacinthe et faites-les parvenir à l’éternelle félicité ».

Après une longue vie de labeurs apostoliques, le jour même de l’Assomption, en 1257, à Cracovie, Hyacinthe rendit son âme à Dieu. Il entrait dans la joie du ciel comme porté à son tour par Celle qu’il avait tant aimée sur terre. Il a été inscrit au catalogue des saints par Clément VIII le 17 avril 1594.