Confesseur
MESSE : Os justi, sauf ce qui suit :
Oraison : « Dieu, qui avez suscité le saint confesseur Jean-Baptiste pour enseigner les pauvres et affermir la jeunesse dans la voie de la vérité, et qui avez par lui réuni une nouvelle famille dans l’Église, accordez-nous que, par son intercession et à son exemple, nous soyons fervents pour le souci de votre gloire en procurant le salut des âmes, afin de participer un jour dans le ciel à sa couronne. »
Toute la vie de Jean-Baptiste de la Salle est dans cette oraison. Il fut suscité par Dieu pour instruire les enfants pauvres et affermir dans la foi la jeunesse confiée à ses soins. Noble vocation, nécessaire vocation, au XVIIIe siècle et de nos jours. C’est à Reims qu’il naquit, à Reims qu’il fut élevé dans la piété, qu’il devint chanoine de la cathédrale. Mais Dieu l’appelait plus haut qu’une stalle de chanoine. Toute cette formation cléricale, grave, austère, avait pour but la fondation d’un institut religieux qui se répandrait dans le monde entier pour instruire les enfants, les pauvres surtout, et pour les former à une vie chrétienne sérieuse.
Pour réaliser une pensée si apostolique, il fallait à Jean-Baptiste de la Salle une confiance absolue dans la grâce de Dieu. Car si lui était prêtre, ses fils ne devaient point l’être. Et c’était un projet hardi de lancer à travers le monde des religieux qui n’auraient pour se soutenir dans leur idéal ni la science ni la grâce du sacerdoce. Aussi le saint Fondateur donna-t-il à ses fils un code religieux très austère. Il fut approuvé par le Pape dominicain Benoît XIII. Et quand Jean-Baptiste de la Salle mourut, ses fils, nombreux et fervents, se dressaient déjà dans le monde contre la perversité des ennemis de la foi. Leur œuvre fut merveilleuse, elle continue de l’être, là où la liberté d’aimer et d’instruire les enfants leur est laissée. Le démon leur fit une guerre acharnée, qui dure toujours, car il sait le bien qu’ils font. Quand le démon s’agite contre une œuvre avec cette violence, c’est bon signe. C’est que Dieu est en cause, et lorsque Dieu est en cause, il ne faut jamais désespérer. La victoire est proche.
Œuvre apostolique cette éducation chrétienne de la jeunesse, une des plus nécessaires et que chacun doit promouvoir par tous les moyens à sa disposition. Il faut soustraire l’enfant, ces petits que Jésus aimait si tendrement, à l’influence mauvaise. Ne pas le faire quand on le peut, négliger de s’en préoccuper est une trahison vis-à-vis de Dieu. L’enfer s’en préoccupe, lui. Sa force, le plus souvent, vient de notre faiblesse.
Notre-Seigneur n’a-t-il pas été jusqu’à dire : « celui qui prend soin d’un de ces petits en mon nom prend soin de moi. »
Évangile selon saint Matthieu, c. 18. « En ce temps-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : qui pensez-vous être le plus grand dans le royaume des cieux ? Et Jésus, appelant un petit enfant, le plaça au milieu d’eux et dit : Je vous le dis en vérité, si vous ne vous transformez pas et si vous ne devenez pas comme ces petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. Celui qui s’abaissera au niveau de cet enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. Et celui qui prendra soin d’un de ces petits en mon nom, prendra soin de moi. »
C’est clair. Jésus prend la place de l’enfant. Qui s’occupe de lui, qui le soigne, qui veille sur lui, tout cela, c’est comme s’il le faisait à Jésus lui-même.
Et c’est pourquoi l’œuvre de Jean-Baptiste de la Salle a soulevé contre elle toutes les puissances de l’enfer. Dans les enfants, c’est Jésus que l’École chrétienne forme et sauve ; dans les enfants, c’est contre Jésus que l’enfer travaille.