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Saint Jean de Gorcum (O.P.) et ses Compagnons († 1572)

Fêté le

9 juillet

Saint Jean de Cologne 08

Martyrs

La Messe

Introït : « Je vous ai envoyés dans les larmes et les gémissements, mais je vous ramènerai à moi dans la joie et l’allégresse pour l’éternité. — Louez le Seigneur dans son sanctuaire, louez- le dans le siège de sa puissance ».

Oraison : « Dieu, qui avez glorifié le magnifique combat pour la foi de vos bienheureux Martyrs Jean et ses compagnons, *par la palme de l’éternité, accordez-nous avec bonté que, luttant sur la terre, par leurs mérites et leur intercession, nous méritions d’être couronnés avec eux ».

Ils étaient dix-neuf prêtres séculiers et religieux dont un Dominicain, Frère Jean de Cologne. Il administrait alors une paroisse en Hollande.

La terreur calviniste y faisait fureur. Les « gueux », comme on appelait ces nouveaux barbares, avaient la haine de tout ce qui était catholique. Ils avaient à leur tête, Guillaume de la Marck dont la férocité ne reculait devant aucune atrocité. La ville de Gorcum fut prise par lui et aussitôt il fit main basse sur tous les prêtres et les religieux qui se trouvaient réfugiés dans la citadelle. Jean de Cologne, au récit de tant d’infortune, n’hésita point. Il quitta son habit religieux et sous un déguisement habile il put à plusieurs reprises, pénétrer dans la prison des confesseurs de la foi. Ses consolations y apportaient la joie et le réconfort Mais un jour lui-même fut appréhendé et réuni à ceux qu’il visitait.

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Leur calvaire fut horrible. Ordre fut donné par Guillaume de la Marck de conduire les prisonniers à Brielle. On les dépouille en partie de leurs vêtements et demi-nus ils partent au milieu des cris de haine de la populace. A Brielle une foule hurlante de joie les attendait, une potence se dressait à quelques pas du rivage. On force les malheureux, épuisés par les mauvais traitements à se former en procession, l’un d’eux tient une bannière à la main et deux fois ils font à reculons le tour de la potence. Mais ce n’est pas là que Dieu les attendait pour couronner leurs souffrances. On les traîna dans une grange abandonnée du couvent des Augustins.

Le toit éventré était porté par deux poutres. Elles servirent de gibet. A cette vue les martyrs comprennent. Ils baisent la terre qu’ils vont arroser de leur sang et prient, malgré les coups, les outrages dont les soldats et la populace accourue les accablent. Nus comme le Sauveur sur la croix, ils sont pendus l’un après l’autre. Quand vint le tour de Jean de Cologne, il se souvint qu’il était Frère Prêcheur et ranimant ses forces épuisées, il parle et dit sa joie de verser son sang pour la défense de l’autorité du saint Siège et de la Présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie. A mort ! à mort ! crie-t-on autour de lui, et bientôt il est pendu au gibet. Il se passa alors une scène horrible.

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Dix-neuf cadavres pendaient aux poutres. La populace se rue dessus, les arrache, les piétine, leur déchire la poitrine, leur prend le cœur, les entrailles et se livre sur ces débris affreux à d’abominables horreurs. C’était la nuit, le 4 juillet 1572.

Épître de saint Paul aux Éphésiens, c. 6. : « Frères, au demeurant, fortifiez-vous dans le Seigneur dans la vigueur de sa force. Revêtez l’armure de Dieu pour être capables de tenir parmi les embûches du démon. Car ce n’est pas contre des hommes que nous avons à combattre. C’est contre les Principautés, les Puissances, les Souverains de ce monde ténébreux, contre les esprits mauvais. Prenez donc l’armure de Dieu, pour pouvoir résister en ce jour mauvais et ayant soutenu tout le combat, demeurer maîtres du terrain. Tenez-vous donc prêts, les reins ceints de la vérité, la poitrine couverte de la justice comme d’une cuirasse, les pieds chaussés pour annoncer l’évangile de la paix. En tout saisissez le bouclier de la foi, grâce auquel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Mauvais. Prenez la casque du salut et le glaive de l’Esprit, qui est la parole de Dieu. Par toutes sortes de prières, de supplications, priez en toute occasion dans l’Esprit. Veillez donc avec lui en toute supplication et persévérance. »

Graduel : « Dieu vengera le sang de ses serviteurs, il les vengera de leurs ennemis et il sera clément pour la terre de son peuple. — Ils viendront à Sion en chantant et la joie éternelle resplendira sur leurs fronts. Ils auront la joie et l’allégresse. »

Alléluia, alléluia : « Nous avons été comblés aussitôt de votre miséricorde, nous nous sommes réjouis, nous avons été remplis de consolation. Notre joie est en proportion des jours où vous nous avez humiliés, des années où nous avons souffert ».

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Évangile selon saint Luc, c. 6. : « En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Heureux serez-vous, quand les hommes vous haïront, vous sépareront, quand ils vous humilieront et rejetteront votre nom, comme une honte, à cause du Fils de l’homme. Ce jour-là, réjouissez-vous, exultez de joie, car votre récompense sera grande, dans le ciel. C’est ainsi que leurs Pères traitaient les prophètes. Cependant, malheur à vous, les riches, car vous avez votre consolation ; malheur à vous, qui êtes rassasiés, car vous aurez faim. Malheur à vous, qui riez en ce moment, car vous gémirez et vous pleurerez. Malheur à vous, si les hommes vous applaudissent. Leurs Pères faisaient de même avec les faux prophètes. Mais je vous dis, à vous qui m’entendez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Bénissez ceux qui vous maudissent et priez pour ceux qui vous calomnient. »

Le maître fait la part de chacun dans la justice.

A ceux qui auront souffert pour lui, il promet la joie, la récompense éternelle. A ceux qui, en ce monde, auront vécu loin de lui dans les jouissances désordonnées de la richesse, du plaisir, le châtiment sans fin. Mais il ajoute pour les siens la parole de haute perfection, celle qui dilate les cœurs dans la charité : Vous, qui êtes les serviteurs, qui n’avez pas à juger le monde, aimez tous les hommes, même ceux qui vous détestent, qui vous persécutent, qui vous calomnient. Ouvrez votre cœur à deux battants pour eux. Votre cœur sera alors semblable au mien, au cœur de Dieu.

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Offertoire : « Je vous recevrai comme un sacrifice de suave odeur, quand je vous ferai sortir du milieu des peuples et que je me glorifierai en vous aux yeux de toutes les nations ».

Secrète : « Seigneur, regardez de votre sanctuaire, du haut des cieux où est votre demeure le sacrifice que nous vous offrons et à la voix du sang de vos saints Martyrs, que nos cœurs brûlent du feu de la charité et que vers vous nos prières montent comme un parfum suave ».

Dans cette grange où les Martyrs de Gorcum souffrirent tant d’outrages et d’horribles supplices, comme Dieu devait les regarder ! Avec quel amour il se penchait vers leurs corps ensanglantés et quel accueil à la première rencontre !

Communion : « Voici comment ils sont comptés parmi les fils de Dieu, et comment ils sont placés parmi les Saints ».

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Postcommunion : « Dieu, auteur et distributeur de tout courage, accordez-nous par la foi et la constance de vos saints Martyrs qu’en approchant du banquet sacré, nous soyons pénétrés du même amour qui les porta à offrir leur vie en holocauste pour affirmer la vérité de votre corps et de votre sang ».

Les Martyrs de Gorcum sont morts, pour témoigner en faveur de la présence réelle de Notre-Seigneur dans la Sainte Eucharistie, et de la Primauté du Saint-Siège. C’est le caractère spécial de leur martyre. Ils sont donc les témoins de Jésus dans l’Eucharistie, de Jésus dans son Vicaire. Il faut leur demander une foi profonde, un amour intense pour la sainte Eucharistie. Il faut leur demander une obéissance absolue au Vicaire de Jésus-Christ. Ce sont les deux biens principaux de la sainte Église.

Ajoutons, pour la consolation des âmes pieuses, que sur le lieu du supplice des Martyrs s’éleva un arbuste gracieux qui donna juste dix-neuf fleurs ravissantes. Il y avait dix-neuf martyrs.