La Messe
Introït : In medio
Oraison : « Dieu, qui voyez combien les maux nous assiègent de toutes parts, -accordez-nous que l’intercession glorieuse du bienheureux Jean, votre Apôtre et Evangéliste, nous soit une protection. »
Lecture du Livre de la Sagesse, c. 5 : Stabunt justi
Alléluia, alléluia : « C’est ce disciple qui rend témoignage de ces choses, et nous savons que son témoignage est véridique, alléluia. »
Ce disciple ? Le bienheureux Évangéliste, Jean, le bien-aimé, celui qui reposa sa tête sur la poitrine de Jésus, câlinement, comme un ami sûr du cœur de son ami. C’est lui qui, de tous les Évangélistes, rendit le témoignage le plus lumineux à la divinité de Jésus. On sent qu’il veut mettre Jésus dans la pleine vérité de ce qu’il est et qu’il l’aime ainsi dans sa vérité de Dieu, lui, le fils de Zébédée.
Évangile selon saint Matthieu, c. 20 : « En ce temps-là, la mère des fils de Zébédée, s’approcha de Jésus avec ses fils, l’adora comme quelqu’un qui demande un faveur. Il lui dit : Que voulez-vous ? Elle répondit : Dites que mes deux fils soient assis dans votre royaume, l’un à votre droit l’autre à votre gauche. Jésus leur répondit : Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire le calice que je boira moi-même ? Ils dirent : Nous le pouvons. Il leur dit : En effet, vous boirez mon calice, mais quant à être assis à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de vous l’accorder. Ces places reviennent à ceux que mon Père à choisis ».
C’est la mère qui demande, mais elle demande à l’instigation de ses enfants. Jésus le sait et c’est à eux qu’il répond. Réponse plutôt sévère. Jean n’est pas encore devenu l’ami préféré. Il ne comprend pas, il ne sait pas ce qu’il demande. Pour lui, Jésus va devenir le Roi d’Israël et la place convoitée est celle des princes qui l’entoureront.
Pauvre Jean ! Il saura un jour. Le Maître lui laisse entrevoir les souffrances qui lui sont réservées. Avant de s’asseoir à sa droite ou à sa gauche, Jean devra souffrir, mais alors il aura vu Jésus sur sa croix, il aura assisté à son agonie et ses yeux seront ouverts. Quand Domitien le fait mettre dans une chaudière d’huile bouillante, devant la Porte Latine, Jean ne défaille pas. La pensée de Jésus domine cette épreuve que Jésus lui- même adoucit pour son ami.
C’est par ce fait que nous savons que Jean, le bien-aimé, alla à Rome. En cette ville, qui devait rester la capitale du monde chrétien, à côté de Pierre, le Chef suprême, à côté de Paul, le Docteur des nations, il fallait que Jean fût présent.
Jean, c’est le symbole de l’amour, de la tendresse pour Dieu. Amour et tendresse sont nécessaires pour diriger dans la bonté, pour enseigner dans la vérité. Pierre, Paul et Jean : l’autorité, la doctrine, l’amour s’unissent à Rome pour gouverner l’Église de Dieu. Sans amour l’autorité serait rude ; sans amour, la doctrine serait sèche. Jean porta son cœur à Rome et il l’y laissa avec le cœur de son divin Ami.
Offertoire : « Le matin, nous fûmes remplis de votre miséricorde, et nous avons exulté de joie, nous avons goûté toutes les délices. »
Le matin, c’est-à-dire, pour Jean, ces années où il vécut dans l’amitié du Seigneur. Vieux, très vieux, ne pouvant plus ni marcher, ni parler, Jean vivait encore de cette tendresse matinale. Son cœur débordait d’amour ! Mes enfants, disait-il, aimez-vous les uns les autres. C’est le précepte du Seigneur. Ce précepte d’amour, Jean l’avait puisé dans le cœur de son divin Ami, quand sa tête reposait doucement sur ce Cœur.
Secrète : « Seigneur, agréez nos offrandes et nos prières, purifiez-nous par ces célestes mystères et exaucez-nous avec bonté. »
Communion : « Je suis la vraie vigne, et vous vous êtes les rameaux. Celui qui demeure en moi et moi en lui, porte beaucoup de fruits. Alléluia. »
Postcommunion : « Seigneur, restaurés par ce pain céleste, faites que nous soyons nourris pour la vie éternelle. »
C’est la fruit de l’union avec Jésus, dans l’Eucharistie : Lui en nous, nous en lui pour l’éternité. Lui, le cep de vigne, nous les sarments. Jean a si bien connu cette vie intime, cette vie de cœur avec Jésus.