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Saint Jérôme Emilien (1486 – 1537)

Fêté le

20 juillet

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Confesseur

Messe

Introït : « Mon cœur s’est effondré par terre en voyant la ruine de mon peuple, en voyant mourir sur la place publique les enfants et ceux qui étaient encore à la mamelle..
Enfants, louez le Seigneur, louez le Nom du Seigneur ».

Oraison : « Dieu, Père des miséricordes, par les mérites et l’intercession du bienheureux Jérôme que vous avez fait le secours et le refuge des orphelins, accordez-nous de garder fidèlement l’esprit d’adoption qui fait que nous sommes de nom et de fait vos enfants ».

Jérôme Emilien était un Patricien de Venise. Dès sa jeunesse, à l’époque belliqueuse où se trouvait l’altière République, vers la fin du XVe siècle, il fut un soldat. Fait prisonnier par les ennemis, enfermé dans un cachot, les pieds et les mains enchaînés, dénué de tout secours et destiné à une mort affreuse, Jérôme implora la protection de la Très Sainte Vierge Marie. Elle le délivra elle-même, brisa ses chaînes et le conduisit à travers les ennemis, en vue de Trévise. C’était le salut. En reconnaissance, Jérôme, entré dans la ville, se rendit à un autel de la Vierge et y suspendit ses chaînes en témoignage du miracle accompli pour le sauver.

Il fit davantage. Cette vie que la Vierge lui avait gardée, il la dévoua entièrement au service des enfants abandonnés. Et l’on vit dès lors ce Patricien se mettre à la chasse de tous ces petits. Il va partout, il circule dans toute la

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Haute-Italie, il recueille sur sa route les enfants pauvres, abandonnés, orphelins. Ils le suivent par troupe comme leur Père. Et Jérôme bâtit pour eux des maisons de refuge. Mais il ne se contente pas de les héberger et de les nourrir, il veut les instruire et les former à la vie chrétienne. Des disciples édifiés par tant de charité se joignent à lui et avec eux il institue un ordre nouveau qui, du lieu de sa fondation, prit le nom de Somasques.

On comprendra alors le sens tout spécial de cette messe.

Lecture du prophète Isaïe, c. 58. : « Partage ton pain avec celui qui a faim et recueille dans ta maison ceux qui sont pauvres et abandonnés. Si tu vois quelqu’un sans vêtement, couvre-le, et ne méprise pas ta chair. Alors ta lumière resplendira comme l’aurore, tu reprendras vite ta liberté, ta justice précédera ta marche et le Seigneur montrera sa gloire en te délivrant. Tu prieras et le Seigneur t’exaucera. Tu crieras et il répondra : Me voici ! Si tu brises les chaînes qui oppriment ton prochain, si tu cesses de le montrer au doigt et de parler contre lui ; si tu témoignes la bonté de ton cœur en secourant celui qui a faim et si tu rassasies l’indigent, ta lumière brillera dans les ténèbres, elle fera de la nuit comme un plein midi. Et le Seigneur te donnera le repos ; il remplira ton âme de splendeurs ; il te rendra la vigueur de ta chair et tu seras comme un jardin toujours arrosé, comme une source dont les eaux ne tarissent point. »

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Graduel : « Laisse couler tes fontaines au dehors et partage tes eaux sur les places publiques. — Heureux celui qui plaint et secourt l’indigent. Il réglera ses paroles selon la justice et demeurera en paix éternellement. »

Alléluia, Alléluia : « Il a répandu ses trésors, il les a donnés aux pauvres, sa sainteté demeure pour tous les siècles ».

Évangile selon saint Marc, c. 19. : « En ce temps-là, on présenta de petits enfants à Jésus pour qu’il leur imposât les mains et priât sur eux. Mais les disciples les repoussaient durement. Et Jésus leur dit : Laissez-en paix ces enfants et ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. Il leur imposa ensuite les mains et se retira. Alors quelqu’un s’approchant lui dit : Bon Maître, que dois-je faire pour posséder la vie éternelle ? Il lui répondit : Pourquoi m’appelles-tu bon ? Dieu seul est bon. Mais si tu veux entrer dans la vie éternelle, observe les commandements. Il lui dit : lesquels ? Jésus reprit : Tu ne commettras point d’homicide ; tu ne seras point adultère ; tu ne voleras point ; tu ne diras point de faux témoignage ; honore ton père et ta mère et aime ton prochain comme toi-même. Le jeune homme répondit : Depuis mon enfance j’observe tout cela. Que me manque-t-il ? Jésus lui dit : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne le prix aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel. Puis, viens et suis-moi. »

La jolie scène que nous décrit saint Marc : Jésus, si bon, souriant, gracieux au milieu des petits enfants. Il les regarde avec tendresse, il les caresse, il les embrasse, il les bénit. Ce sont ses privilégiés. Aux orgueilleux, il dit :

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Soyez comme les petits, humbles, purs, sans détours, sinon vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux.

Que me manque-t-il ? lui dit cet adolescent qui l’aborde. Ce qui te manque, dit le Maître, c’est d’être comme ces petits. Tu as observé les commandements, c’est bien, mais il y a plus. Vois ces petits, la richesse leur importe peu, leur mère en haillons leur est plus chère qu’une reine en ses plus beaux atours. Fais comme eux, deviens petit, pauvre, et viens à ma suite.

Jérôme devait avoir au milieu de ses troupes d’enfants, quelque chose de la bonté souriante et douce de Jésus.

Offertoire : « Quand tu priais en versant des larmes, quand tu ensevelissais les morts, quand tu laissais ton repas pour ramasser les morts, les cacher, le jour dans ta maison et, la nuit les inhumer, j’ai offert ta prière à Dieu ».

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Secrète : « Dieu très clément, qui, après avoir fait disparaître le vieil homme dans le bienheureux Jérôme, avez créé en lui l’homme nouveau selon vous-même, accordez-nous, par ses mérites, que renouvelés nous aussi comme lui nous vous offrions cette victime d’expiation en très suave odeur ».

Communion : « La religion pure, immaculée auprès de Dieu, notre Père, est celle-ci : Visiter les petits enfants et les veuves dans leur infortune et se garder pur du contact du monde ».

Postcommunion : « Restaurés par le Pain des Anges, nous vous supplions, Seigneur, en célébrant joyeusement la mémoire du bienheureux Jérôme, votre confesseur, d’imiter ses exemples et d’obtenir dans votre royaume une très riche récompense ».

Jérôme ne se contentait pas de secourir les enfants pauvres et abandonnés. Il exerçait autour de lui, dans les campagnes qui l’environnaient un ministère de charité. Il instruisait les paysans des mystères de la foi, il les soignait dans leurs maladies, les guérissait souvent en les touchant de ses mains. Il en mourut du reste, car, pendant une épidémie qui ravageait le pays, il contracta le mal et rendit son âme à Dieu, à l’âge de cinquante-six ans, en 1537.