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Saint Laurent († 258)

Fêté le

10 août

Saint Laurent († 258) 01

Diacre, Martyr

La Messe

Introït : « La louange et la beauté sont autour de lui, la sainteté, la magnificence décorent son sanctuaire. — Chantez au Seigneur un cantique nouveau, toute la terre, chantez au Seigneur ».

Introït de jubilation pour fêter le glorieux martyre de Saint Laurent. Louange et beauté, sainteté, magnificence tout est dans ce martyre. La magnificence, c’est une somptuosité, un éclat qui s’ajoute dans un être. Un être est constitué par ses principes essentiels qui font de lui ce qu’il est, selon sa condition. Mais à ces principes essentiels peuvent s’ajouter des qualités extérieures qui le décorent, le font plus beau, le rendent plus riche, lui donnent un attrait plus merveilleux, c’est la magnificence. Magnificence de lumière, de luxe précieux, de majesté qui fait que l’être tout en restant ce qu’il est essentiellement, rayonne de splendeurs nouvelles.

Mourir pour Dieu, c’est en ce sens, la chose essentielle. On peut mourir tout d’un coup avec le plus grand courage, être frappé de la hache ou fusillé. Mais aussi on peut mourir au milieu des plus cruels supplices, de telle sorte que chaque instant de ces supplices exige un acte d’amour nouveau, un don de soi répété. Chaque instant de supplice est comme une mort. Et si au milieu de ces supplices, l’âme se tient très haut, dans l’allégresse de ce qu’elle souffre et s’offre à chaque instant en sacrifice joyeux, alors c’est la magnificence de la mort.

Tel fut saint Laurent. Condamné à mourir par le feu, il monte lui-même sur le brasier ardent, il s’étend, il se laisse mordre par cette cuisson aiguë, et joyeux il se tourne sur l’autre côté et dit à ses bourreaux : voyez, c’est rôti ! prenez et mangez. Il souffre et il meurt ainsi dans la plus cruelle souffrance et la joie la plus intense.

Oraison : « Accordez-nous, Dieu tout-puissant, d’éteindre en nous la flamme de nos passions, vous qui avez donné au bienheureux Laurent le courage de surmonter le feu de son supplice ».

Saint Laurent († 258) 02

Épitre de saint Paul aux Corinthiens, II, c. 9. : « Frères, celui qui sème peu, récolte peu. Celui qui sème largement, récoltera copieusement. Chacun doit donner de bon cœur non pas à regret et par nécessite. Dieu aime celui qui donne avec joie. D’autre part, Dieu a le pouvoir de vous combler de toutes sortes de bienfaits et de faire qu’ayant toujours et en tout ce qu’il vous faut, vous puissiez faire des bonnes œuvres en abondance.
Ainsi est-il écrit : Il a distribué largement, il a donné aux pauvres, sa justice demeure pour tous, les siècles. Celui qui donne la semence au semeur et le pain pour se nourrir, vous donnera aussi de quoi semer en abondance. Il fera croître la moisson de votre justice. »

Cette page sur l’aumône, que saint Paul veut large et joyeuse, confiance en la bonté de Dieu, a rapport aux distributions que le bienheureux Diacre Laurent, avant son arrestation, fit aux pauvres qui l’entouraient. C’était une fonction des diacres. Quand on l’arrêta et qu’on lui demanda de livrer au pouvoir les biens de l’Église, Laurent montra les pauvres : les biens de l’Église, les voici. Les pauvres sont ses trésors. Que chacun de nous garde en son cœur cette parole. Vous aurez toujours des pauvres avec vous, a dit le Maître, et ce que vous ferez à l’un d’eux, c’est à moi que vous le ferez. Tout pauvre est pour nous Jésus. Comme les premiers chrétiens avaient présente cette haute idée du pauvre ! Et ils ne cherchaient pas s’il était digne ou indigne. Les plus misérables étaient les préférés.

Graduel : « Seigneur, vous avez éprouvé mon cœur, vous l’avez visité pendant la nuit. — Vous m’avez éprouvé par le feu, et vous n’avez vu en moi aucune faute. »

Alléluia, Alléluia : « Le Lévite Laurent a fait une bonne oeuvre, en illuminant un aveugle par un signe de croix. »

Évangile selon saint Jean c. 12. : « Jésus dit à ses disciples : En vérité je vous le dis, si le grain de froment tombé dans la terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perd, et celui qui hait sa vie en ce monde la garde pour l’éternité. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive. Et où je serai moi-même, mon serviteur sera. Si quelqu’un me sert, mon Père le glorifiera. »

Saint Laurent († 258) 03

Devant le gril de saint Laurent, il faut faire entrer dans son cœur cette pensée du Maître : Aimer sa vie plus que lui, c’est la perdre ; haïr sa vie, c’est-à-dire la sacrifier, s’il le faut, pour lui prouver son amour, c’est garder sa vie pour l’éternité. Et cette alternative ne se pose pas seulement quand il s’agit de mourir par le martyre, elle se pose à chaque instant de notre vie, quand la tentation nous saisit : ou Jésus, en refusant, ou le démon en acceptant. La vie ou la mort. Mais Jésus nous encourage, en nous assurant qui si nous le préférons au mal, là où il sera lui, nous serons avec lui, dans la gloire de son Père. Mettons, nous aussi, dans ce martyre moral de la vie, mettons de la magnificence. Soyons avec Jésus joyeusement, de bon cœur, et non par peur.

Offertoire : « Louange et beauté sont autour de vous ; sainteté et magnificence décorent votre temple ».

Secrète : « Recevez, Seigneur, ces offrandes que nous vous présentons honorablement et, par les mérites du bienheureux Laurent, faites-les profitables à notre salut ».

Communion : « Que celui qui me sert, me suive, et où je serai, là sera aussi mon serviteur ».

Postcommunion : « Rassasiés du divin mystère, nous vous demandons, Seigneur, que ces justes hommages de notre dépendance nous aident, par l’intercession du bienheureux Laurent, votre martyr, à obtenir le salut ».