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Saint Louis (1214 – 1270)

Fêté le

25 août

Saint Louis 01

Roi de France

Messe : Os justi, sauf ce qui suit,

Oraison : « Dieu, qui avez transféré le bienheureux Louis, votre Confesseur, d’un royaume terrestre à la gloire du royaume céleste, faites que, par ses mérites et son intercession, nous participions à la gloire du Roi des rois, Jésus- Christ, votre Fils ».

Épître, Lecture du Livre de Sagesse, c. 10. : « Le Seigneur conduisit le Juste par des voies droites et lui montra le royaume de Dieu. Il lui donna la science des Saints. Il l’a enrichi dans ses travaux et lui en a fait recueillir les fruits. Il l’a secouru contre ceux qui voulaient le tromper et lui a donné la richesse. Il l’a protégé contre ses ennemis, défendu contre les séducteurs, et engagé dans un rude combat, afin qu’il se montrât victorieux, et qu’il comprît que la sagesse est plus puissante que toutes choses. Elle n’a point abandonné le juste lorsqu’il fut vendu, mais elle l’a délivré des mains des pécheurs. Elle descendit avec lui dans la fosse et ne l’abandonna point dans les chaînes jusqu’à ce qu’elle eût mis entre ses mains le sceptre royal et qu’elle l’eût rendu maître de ceux qui l’avaient traité injustement.
Elle a convaincu de mensonge ceux qui l’avaient déshonoré et le Seigneur, notre Dieu, lui a donné une gloire éternelle. »

Saint Louis 02

Oraison et Épître nous dépeignent admirablement Louis IX de France.

Il fut le juste, celui qui d’abord rend à Dieu ce qui est à Dieu, comme au premier créancier, le créancier suprême de toute créature, et aux hommes ce qu’il leur doit en vue de Dieu.

 

Juste, aimable, gracieux, comme il convenait au premier chevalier de France. Bon à tous, simple d’allure, pur de mœurs, brave devant le péril, et surtout aimant Dieu de toute son âme, tel se présente le roi Louis. Il avait un amour de préférence pour les Prêcheurs et les Mineurs, qui à l’époque exerçaient autour d’eux la plus féconde influence. Blanche de Castille, sa mère, le confia à leurs soins. Devenu roi, il aimait à venir s’asseoir sur la paille, comme les autres écoliers, au pied d’une chaire où était assis Frère Thomas d’Aquin, au couvent de Saint- Jacques de Paris. Il écoutait avidement ses doctes leçons et, désireux de l’entendre plus intimement, il l’invitait à sa table. Mais Thomas, le silencieux contemplatif, y était bien distrait. Chacun sait qu’un jour, à cette table royale, oublieux du roi, oublieux du repas, absorbé par une pensée, il donna soudain un violent coup de poing sur la table, en s’écriant : c’en est fini des manichéens ! Le saint Docteur avait trouvé un argument décisif contre eux. Le bon roi saint Louis sourit aimablement et fit immédiatement écrire l’argument de Frère Thomas.

Saint Louis 03

Il prit pour confesseur le dominicain Geoffroy de Beaulieu. C’est lui qui, par ses conseils, ses prières, ses leçons, a dirigé et formé cette âme de saint, simple et loyal, mais en même temps soucieux des intérêts de ses sujets, soucieux aussi de la liberté de son gouvernement. Pendant vingt-deux ans, Geoffroy de Beaulieu est à ses côtés. Il le suit partout, il l’accompagne dans ses voyages, il le soutient pendant les batailles. Fait prisonnier avec le saint roi par les Sarrasins, il l’assiste dans sa prison. Délivré avec lui, il le console de la mort de sa mère, Blanche de Castille. Quand la triste nouvelle arrive, seul avec le roi, il le laisse pleurer silencieusement, puis il lui dit : « N’avez-vous pas assez pleuré ? Il conviendrait de penser à Dieu ». Le roi se leva, consolé, et ils récitèrent ensemble l’office des morts. A Tunis, au chevet de saint Louis, Geoffroy de Beaulieu est là, le préparant doucement à paraître devant Dieu. Il reçoit son dernier soupir.

L’âme magnanime de saint Louis doit bien quelque chose à son confesseur.

Saint Louis 04

Graduel : « Seigneur, vous l’avez comblé des bénédictions de la douceur ; vous avez posé sur sa tête une couronne enrichie de pierres précieuses. — Il vous demanda la vie et vous lui avez accordé la vie éternelle.

Alléluia, Alléluia. : « Ce saint doit avoir une mémoire de grande louange, parmi les hommes, lui qui est passé à la joie des Anges ».

Évangile selon saint Luc, c. 19. : « En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples cette parabole : Un homme de noble naissance, s’en alla dans un pays lointain pour y prendre possession d’un royaume et puis revenir. Il appela ses dix serviteurs, leur donna à chacun dix marcs et leur dit : faites-les produire en attendant mon retour. Mais les citoyens du pays où il allait l’avaient en haine. Us envoyèrent donc des représentants qui lui dirent : Nous ne voulons pas de vous pour roi. Il prit cependant possession de son royaume et rentra chez lui. Il ordonna d’appeler ses serviteurs auxquels il avait donné de l’argent, afin de savoir combien chacun avait gagné. Le premier vint et dit : Maître, ton marc a produit dix marcs. Il lui dit : courage, bon serviteur, puisque tu as été fidèle en cette petite chose, tu auras pouvoir sur dix villes. Un autre vint qui dit : Maître, ton marc a produit cinq marcs. Et lui répondit : Et toi aussi tu auras puissance sur cinq villes. Un troisième s’approcha et dit : Maître, voici ton marc que j’ai enveloppé dans un mouchoir. J’ai eu peur de toi, car tu es un homme

Saint Louis 05

sévère. Tu prends ce que tu n’as pas déposé, et tu récoltes ce que tu n’as pas semé. Il répondit : Mauvais serviteur, je te condamne d’après ta propre bouche. Tu savais que je suis sévère, que je prends ce que je n’ai pas déposé, et que je moissonne ce que je n’ai pas semé. Pourquoi n’as-tu pas placé mon argent à la banque, afin que j’en pusse retirer les intérêts ? Et il dit à ceux qui étaient présents : Prenez son marc et donnez-le à celui qui en a dix. Ils lui dirent : Maître, il en a déjà dix. N’importe ! Moi, je vous dis que l’on donnera à celui qui possède et il sera dans l’abondance. Mais à celui qui n’a rien, on enlèvera même le peu qu’il a. »

Il s’agit ici des biens de la grâce qui ne sont dus à personne. Dieu donne sa charité à celui qui la possède déjà et plus il la possède, plus Dieu lui en donne. Tandis que les tièdes, les insouciants qui n’ont pas le courage de faire produire la charité en eux, ceux-là ne reçoivent que peu et finalement quelquefois sont privés de tout.

Louis avait beaucoup reçu de Dieu ; il fit fructifier, dans son âme, au centuple, ce qu’il avait reçu. Et nous vénérons en ce roi, le plus simple et le plus aimable des rois, l’amour de Dieu dans sa pureté gracieuse, sa tendresse compatissante, son dévouement généreux. C’est l’amour de Dieu qui forma le cœur si limpide, si droit, si brave de notre bon roi saint Louis. Qu’il n’oublie pas sa douce France !