Évangéliste
Messe : In medio, sauf ce qui suit :
Oraison : « Seigneur, faites que saint Luc, votre Évangéliste, qui a porté continuellement dans son corps la mortification de la croix pour l’amour de votre nom, intercède pour nous ».
Épître de saint Paul aux Corinthiens, II, c. 8. : « Frères, grâces soient rendues à Dieu qui a mis le même zèle à votre égard dans le cœur de Tite. Il a recueilli ma prière. Bien plus ! Son zèle pour vous fut si ardent, qu’il partit spontanément pour vous voir. Nous envoyons avec lui ce frère dont toutes les églises font l’éloge relativement à l’évangile. De plus, il a été choisi par les églises pour être notre compagnon de voyage, dans cette œuvre de charité à laquelle nous nous consacrons pour la gloire du Seigneur et pour l’accomplissement de notre désir.
Notre souci est d’éviter que personne ne puisse avoir à notre endroit le moindre soupçon dans cette grande collecte dont nous avons assumé l’entreprise. Nous nous inquiétons de ce qui est bien aux yeux des hommes comme au regard de Dieu. Nous leur avons adjoint notre frère, dont nous avons éprouvé le zèle en maintes circonstances, et qui, dans le cas présent, témoigne d’un zèle encore plus vif. Notre confiance en vous est grande (pour que vous les receviez aimablement), soit à cause de Tite, qui est mon compagnon et mon collaborateur, soit à cause de nos frères, les Apôtres des églises, la gloire du Christ.
Donnez-leur donc, à la face des églises, la preuve de votre charité, et justifiez la façon dont nous nous sommes glorifiés près d’eux à votre sujet. »
Ce « Frère » dont parle saint Paul et qu’il envoie aux Corinthiens en leur rappelant son titre glorieux dans toutes les Églises, c’est le bienheureux évangéliste saint Luc. Paul semble signer lui-même cet Évangile qui est l’honneur de Luc, en disant que Luc est
devenu son compagnon, son collaborateur. L’évangile de Luc peut bien appartenir par certains côtés à saint Paul. Le grand apôtre connaissant la valeur littéraire de Luc, l’ayant à ses côtés pendant plusieurs années, a pu lui demander d’écrire pour les païens le récit des actes du Sauveur comme il écrivit, depuis, le récit des Actes des Apôtres. Luc, dit-on, était d’Antioche. Il avait une instruction particulière et faisait fonction de médecin. La langue grecque lui était usuelle et c’est dans cette langue qu’il composa son Évangile, non pas d’après ce qu’il avait vu et entendu lui-même — car on doute qu’il ait connu Notre-Seigneur — mais selon les récits des témoins oculaires et du premier de tous, la très sainte Vierge Marie, qu’il interrogea sur elle-même, sur les circonstances de l’enfance de Jésus et toute la suite de sa vie et de sa mort. Luc le laisse entendre clairement dans son récit de l’Enfance de Jésus. C’est ainsi que l’on peut — car il a laissé aux artistes chrétiens de ravissantes descriptions de Marie, de Jésus, depuis l’annonciation jusqu’au miracle de Cana qui leur ont servi de thème pour les scènes les plus délicieuses.
Merveilleux est l’évangile de Luc qui expose les récits de l’Enfance ou l’aurore du salut, l’investiture officielle de Jésus à son baptême, la manifestation du Sauveur en Galilée, la prédication instante du salut, la douloureuse Passion, la résurrection et l’ascension de Jésus.
Récit très émouvant qui est bien l’évangile, c’est-à-dire la « Bonne Nouvelle » annoncée au monde païen. Car c’est surtout pour eux que Luc écrit. Il présente Jésus au monde romain.
On aime saint Luc, en lisant ses récits, car on sent à chaque page la véracité de l’historien et son amour profond pour le Sauveur.
Graduel : « Le juste proclame la sagesse, sa parole dit ce qui est juste. — La loi de Dieu est dans son cœur ; ses pas ne seront point chancelants. »
Alléluia, Alléluia : « Celui qui est le Premier dira à Sion : me voici ! je donnerai à Sion un évangéliste ».
Évangile : Designavit
Offertoire : « Seigneur, vous avez placé sur sa tête une couronne de pierres précieuses ; il vous a demandé la vie, et vous la lui avez donnée ».
Secrète : « Seigneur, accordez-nous, par ces dons célestes, de vous servir d’un cœur libre, afin que les offrandes que nous vous présentons, produisent en nous, par l’intercession de votre bienheureux évangéliste Luc, la guérison et la gloire ».
A Luc, le bon médecin, nous demandons de guérir nos âmes. La vraie guérison, celle qui affermit la santé, la vie pour l’éternité !
Communion : « Seigneur, vous m’avez confié cinq talents et j’en ai gagné cinq avec eux. Bravo ! bon et fidèle serviteur, puisque tu as été fidèle en si peu de choses, je te mettrai à la tête de choses plus importantes, entre dans la joie de ton Maître ».
Postcommunion : « Comblés, Seigneur, de la bénédiction céleste, nous vous demandons humblement que ce que nous célébrons par une solennité peu durable devienne pour nous, par le secours du bienheureux Luc, votre évangéliste, une véritable source de progrès ».
Fragile, en effet, de peu de durée le sacrifice de la Messe que nous célébrons, mais source de vie pour l’éternité si nous savons « discerner le corps du Seigneur ». Nous demandons au saint Évangéliste ce discernement qui nous fera profiter de la sainte Eucharistie pour obtenir le pardon de nos fautes, l’affermissement de la grâce en nos âmes.
Lui, il a si bien compris le pardon de Jésus ! C’est lui qui nous raconte le pardon de Madeleine ; lui qui nous fait le récit émouvant de la faute, des remords, du retour de l’Enfant prodigue et nous montre cette bonté infiniment tendre du Père qui lui tend les bras. On peut dire que l’évangile de saint Luc est l’évangile du pardon. Il mourut en Béotie, à Thèbes, mais, plus tard son corps fut porté par les ordres de l’empereur Constance II, dans l’église des Saints- Apôtres à Constantinople.