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Saint Monique (331 – 387)

Fêté le

4 mai

Sainte Monique 01

Veuve

Messe : Gaudeamus, sauf ce qui suit.

Oraison : « Dieu, Consolateur des affligés, et salut de ceux qui espèrent en vous, vous qui avez recueilli avec bonté les pieuses larmes de la bienheureuse Monique pour la conversion de son fils Augustin, accordez-nous, par l’intercession de tous les deux, de pleurer nos péchés et d’obtenir l’indulgence de votre grâce. »

Monique pleurait et Dieu recueillait ses larmes. Car les larmes de Monique n’étaient pas seulement des larmes de tristesse, elles étaient des larmes de prière. « Pleure, lui disait un évêque, continue de pleurer, le fils de pareilles larmes ne peut périr ». Monique pleurait et lui, qui aimait sa mère, cet Augustin, prisonnier de l’ambition et de la chair, la fuyait. Il la fuyait, car il avait peur de ses larmes. Il eut beau fuir, il eut beau s’embarquer pour Rome, à son insu, pendant qu’elle pleurait et priait dans une église, le jour vint où les larmes de Monique triomphèrent de toutes ses résistances. Il l’avoue lui-même ingénument, avec une reconnaissance infinie pour celle qui obtint en sa faveur le pardon de Dieu.

Les larmes de Monique donnèrent à l’Église saint Augustin. Toute l’église lui en est redevable.

Épître de saint Paul à Thimothée, c. 5 : « Très cher, honore les veuves, celles qui sont vraiment veuves. Si une veuve a des enfants, qu’elle leur apprenne d’abord à gouverner leur maison et à rendre à leurs

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parents l’affection qu’ils leur doivent. C’est ce qui plaît à Dieu. La vraie veuve, celle qui est désolée, doit espérer en Dieu et s’adonner nuit et jour à la prière. Celle qui mène une vie dissipée, paraît vivante, mais elle est morte. Inculque-leur ces principes, pour qu’elles soient sans reproche. Si quelqu’un ne prend pas soin des siens, principalement de ceux qui vivent dans sa maison, il a renié la foi, et se trouve pire qu’un infidèle. Pour qu’une veuve soit inscrite comme telle, elle doit avoir soixante ans, n’avoir été mariée qu’une fois et jouir par ses œuvres d’une bonne réputation. Il faut voir si elle a bien élevé ses enfants, si elle a exercé l’hospitalité, si elle a lavé les pieds des Saints, si elle a secouru les malheureux, si elle a accompli toutes sortes de bonnes œuvres. 

De cette lettre de saint Paul, il ressort que, dans la primitive Église, les veuves formaient une sorte d’association religieuse, plus spécialement consacrée au service de Dieu et qui ne s’ouvrait que par un choix rigoureux dont l’Apôtre signale les conditions.

Il trace aussi la ligne de vie très sainte que l’on doit suivre dans toute famille chrétienne : la sollicitude pour le bon gouvernement de la famille, les devoirs réciproques des parents et des enfants. Une famille chrétienne doit veiller à son honneur social et la tenue d’une maison fait partie de cet honneur. En privé comme en public, tout chrétien doit être sans reproche. Il n’y a pas deux morales : la morale pour l’homme privé et la morale pour l’homme public. Il n’y en a qu’une : la morale du Christ qui, dans l’intérieur de la maison comme dans l’extérieur de la société doit diriger tous les actes, ceux du dedans comme ceux du dehors. La vérité de Dieu et avec Dieu partout.

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Évangile selon saint Luc, c. 7 : « En ce temps-là, Jésus se rendait dans une ville, appelée Nairn. Ses disciples et une foule nombreuse l’accompagnaient. Comme ils approchaient de la porte de cette ville, on portait en terre un défunt, fils unique de sa mère. Et cette femme était veuve. Une foule considérable l’entourait. En la voyant, le Seigneur, ému de compassion pour elle, lui dit : Ne pleure pas ! Il s’approcha, toucha la civière (ceux qui la portaient s’étant arrêtés) et dit : Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. Et celui qui était mort se redressa et se mit à parler. Et il le rendit à sa mère. La crainte les saisît tous et ils glorifiaient Dieu en disant : un grand prophète est apparu parmi nous. Dieu a visité son peuple. »

Ici, le mort est Augustin. C’est lui, bien vivant en apparence, que les démons portaient en terre, mort, plus mort qu’il ne paraissait vivant, car il était mort dans son âme, ayant perdu Dieu. Qui ne vit pas de Dieu par la grâce est mort. Et cette mort est la plus terrible, car elle conduit à la privation éternelle de Dieu.

Jésus passe, il voit ce mort, mais il entend les larmes suppliantes de sa mère, et, lui, toujours bon, il touche la civière, il insinue ses grâces de lumière et de force et il dit le mot suprême : Lève-toi ! C’est le mot qu’entendit Augustin lorsque, étendu sous le figuier, il luttait contre Dieu. Lève-toi ! Viens, ne t’inquiète plus des désirs de la terre, viens, suis-moi.

Mais ce sont les larmes de Monique qui firent passer Jésus près d’Augustin.

Force toute-puissante de notre pauvre prière !

Prions sans nous lasser pour les âmes mortes que nous aimons, pour celles même que nous ne connaissons pas. Notre prière fera passer Jésus auprès d’elles, où qu’elles soient, et il leur dira comme à l’adolescent de Naïm : Lève-toi I